It Begins

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16/20
Nom du groupe Blackrain
Nom de l'album It Begins
Type Album
Date de parution 10 Juin 2013
Produit par Jack Douglas
Enregistré à Spitfire Studio
Style MusicalGlam Rock
Membres possèdant cet album45

Tracklist

1. Blast Me Up 04:06
2. Bad Love Is Good 03:39
3. Wild Wild Wild 03:21
4. Death by Stereo 03:12
5. Nobody But You 04:12
6. Dancing on Fire 03:24
7. Young Blood 04:07
8. Cryin' Tonight 03:24
9. Re-Evolution - New Generation 04:07
10. Tell Me 03:37
11. Ho Hey Hey Hey Hey 03:03
Total playing time 40:25

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Blackrain


Chronique @ PhuckingPhiphi

30 Juin 2013

Un quatrième album cohérent qui fera office de charnière dans la carrière du groupe

Alors que l'été tarde à venir et que le beau temps peine à s'imposer sur l'hexagone en ce morne mois de Juin 2013, les glameurs savoyards (et désormais parisiens) de Blackrain nous sortent leur quatrième album : "It Begins". Ce titre, que l'on espère prémonitoire, est également le premier de leur discographie à sortir sur un gros label – Sony Music en l'occurrence – ce qui prouve que l'entêtement du quatuor commence à payer. Certes, le passage par la case télé de cet hiver n'est probablement pas étranger à cette subite montée en gamme, mais saluons tout de même ce beau résultat lié avant tout à la persévérance et au travail.

Alors, qu'en est-il de ce "It Begins", qui atterrit donc avec force publicité dans nos bacs deux ans après un "Lethal Dose Of…" plein de promesses ?

Avant même de lancer le CD (ou le vinyle, pour les puristes), un feuilletage rapide du livret, à la couverture simple mais élégante (fond noir ou fond blanc selon l'édition) confirme que les gars de Blackrain ne changent pas la formule à laquelle ils sont désormais abonnés depuis leur virage glam/sleaze de l'album "Licence To Thrill" : tignasses décolorées, laque par hectolitres, eye-liner, tatouages et autres fringues improbables sont bien là pour rappeler que la formation ancre ses références dans le rock US des années 80 et se pose en héritier de Poison, Ratt et autres Mötley Crüe. Swan (chant/guitare) ressemble à une version miniature de Blackie Lawless (en plus girlie), Max2 (guitare) est toujours le sosie de CC Deville, quant à Math (basse) et Frank (batterie), un montage Photoshop les ferait passer inaperçus dans un cliché d'époque de Cinderella ou de Faster Pussycat. Bref, au niveau du look, rien à redire, on est bien en présence de rockeurs tatoués et décadents, propres à porter bien haut les couleurs du sleaze à la française. Mais reste à savoir si le ramage se rapporte au plumage de ces quatre oiseaux, et si leur musique est à la hauteur de cette image aussi chamarrée que savamment étudiée.

Pour l'auditeur désespéré par la météo hivernale de cette triste première moitié d'année, les choses s'annoncent plutôt mal, car c'est au son d'un gros orage que démarre la galette, tandis qu'une pluie que l'on devine noire comme l'encre s'abat sur les environs. Heureusement, une bonne grosse guitare vient très vite entamer les hostilités, tandis que le premier single, l'efficace "Blast Me Up", envoie la sauce dans les ouïes soudain rassurées du fan. C'est rocke, ça swingue, le refrain se retient instantanément, la prod', efficace sans être monstrueuse, ronronne comme il faut ; bref, tout s'annonce pour le mieux.

Les titres s'enchaînent à la suite de cette entrée en matière réussie : "Bad Love Is Good" et son riff AC/DCien et ses "HohoHooOOooHo !" à reprendre en chœur, "Wild Wild Wild" et son tempo à la Queen et ses "HohoHooOOooHo !" (à chanter en chœur également), "Death By Stereo" et son petit piano et ses "HohoHooOOooHo !"… Vient ensuite l'exercice incontournable de tout album glam qui se respecte, l'inévitable ballade à midinettes "Nobody But You", aux paroles complètement débiles ("Ho Baby I love you…") mais au refrain imparable dont on peut d'ors-et-déjà prédire le succès auprès de la gent féminine.

On revient aux choses sérieuses avec "Dancing On Fire", titre métal plutôt réussi qui, ho surprise, ne contient aucun "HohoHooOOooHo !", suivi d'un "Young Blood" aux influences country qui, à défaut d'être particulièrement mémorable, apporte un air frais bienvenu à ce moment de la galette (je précise qu'il y a des "HohoHooOOooHo !", et aussi un petit solo blues assez sympathique). "Cryin' Tonight", le morceau suivant, est probablement le plus pop de tout l'album et devrait faire taper du pied même les plus rétifs (surtout qu'il y a des "HohoHooOOooHo !"), avant que "Re-Evolution - New Generation" et "Tell Me" ne nous amènent au son de leurs riffs métalliques vers la fin du CD. Enfin, le tout bête et pourtant génial "Ho Hey Hey Hey Hey", dans lesquels les habitués reconnaîtront la signature désormais classique du groupe, vient conclure l'affaire sur une touche de bonne humeur aussi farfelue que totalement rock, voire limite un peu punk ! C'est la fête !

Alors, que penser de ce "It Begins", album charnière de la carrière du groupe, à l'issue duquel il peut espérer enfin accéder à la cour des grands ou, au contraire, retomber dans un relatif anonymat si le succès n'est pas au rendez-vous ?

Avant même la fin du premier morceau, l'évidence s'impose d'elle-même : ceux que adulaient Blackrain jusqu'ici vont être ravis, ceux à qui leur musique autant que leur look donnaient des boutons vont avoir une nouvelle crise d'urticaire. En effet, "It Begins" s'inscrit dans la droite lignée de "Licence To Thrill" et de "Lethal Dose Of…", sans s'écarter une seule seconde de ce Glam Metal ultra-référentiel qui constitue, au choix, l'atout majeur ou la principale limite du combo. Point de surprise à attendre donc de cette édition 2013, Blackrain continue à tracer avec conviction le sillon qui est le sien sans dévier un seul instant de son style et des clichés qui l'accompagnent. Autre point qu'il faut aborder : la voix du chanteur. Celle-ci a déjà fait couler pas mal d'encre et, là encore, on peut y voir aussi bien un point fort qu'une faiblesse pour l'avenir du groupe. En osant une comparaison audacieuse, on pourrait dire que Swan est un peu au Glam ce que fut en son temps Dani Filth au Black Metal : une voix nasillarde, parfois aux limites de la rupture, immédiatement reconnaissable et indéniablement originale, mais susceptible également de susciter des réactions épidermiques chez les auditeurs. Dans un secteur où la concurrence est rude, c'est un facteur à prendre en compte, mais heureusement la marge de progression du jeune vocaliste est certainement encore grande et on ne demande qu'à constater les progrès du garçon sur ses futures réalisations.

Au final, ce nouvel opus forme un bloc compact, bien foutu, maîtrisé et d'une grande cohérence du début à la fin. Certes, les fameux "HohoHooOOooHo !" qui reviennent à tout bout de champ peuvent lasser à la longue et passer pour un gimmick facile pour masquer une inspiration parfois légèrement en panne. On pourra aussi déplorer que l'album manque du côté fou-fou de "Lethal Dose Of…" et "Licence To Thrill" qui, s'ils étaient certes parfois un peu décousus, offraient davantage de spontanéité. On regrettera aussi l'absence de titre speed, comme "Burn'N'Die" sur "Lethal Dose Of…" qui, placé à mi-galette, relançait la machine et évitait de tomber dans la routine de chansons toutes sur le même mid-tempo. Néanmoins, ce que le disque perd en diversité, il le gagne en homogénéité et les compositions, à défaut de toutes briller par leur originalité, demeurent dans l'ensemble suffisamment catchy pour que nombre d'entre elles deviennent de futurs classiques du groupe. En conséquence, même si Blackrain n'invente certainement pas le "Glam du XXIe siècle" avec cet album et se contente de recycler un style déjà bien balisé, force est de reconnaître que l'entreprise devient vite entraînante et que le potentiel et l'enthousiasme des quatre musiciens sautent aux oreilles à chaque nouvelle écoute.

Alors, ne boudons pas notre plaisir et ne laissons pas ces jeunes espoirs de la scène Metal française subir le même sort que les défunts Typsy Wit et autres Jumper Lace qui, il y a 25 ans, disparurent dans l'indifférence générale à cause d'un public absent. Que la France, terre maudite pour le rock, soit capable d'accoucher d'un groupe d'envergure dans la tradition des formations californiennes des 80's est même en soi un pari tellement fou et improbable qu'il ne mérite qu'une seule chose : être relevé !

Alors allez Blackrain : continuez comme ça, mais surprenez-nous davantage la prochaine fois !

Note : 15/20 et les encouragements du jury !

18 Commentaires

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DaveFilth - 17 Août 2014: non le DVD est comme tu dit anecdotique on voit le Making of de l'album et les photo-shoots mais rien d'extraordinaire quoi ils nous bassinent pendant 20 minutes avec leur producteur qui est célèbre alors que bon nous on veut voir le groupe pas le producteur !Est nous n'apprenons rien de neuf sur le groupe.Mais bon heureusement que l'album en lui même et bon !
samolice - 27 Janvier 2018:

Merci Phiphi pour la chro.

Perso, ce disque ne me fait pas un gros effet pour le moment (puisque je l'ai découvert il y a très peu de temps). Ici, y'a "Bad love is good" que j'apprécie vraiment, et, à un gros degré moindre, "Young blood " et Tell me"

Niveau compos, je préfère largement son prédécesseur. Et toi?

Enfin, et ce n'est pas anecdotique à mon sens lorsqu'il s'agit de glam, la prod' est plus que bof. La déception! Prendre Douglas - et en faire des caisses en interview sur ce point - pour arriver à ce résultat, je pige pas. Les guitares manquent de "relief" et de tranchant, le son de batterie me gonfle, la basse est pas mal noyée, la totale quoi... Là aussi je préfère celle du précédent skeud du groupe. 

Si je devais quand même poster un truc positif, ce serait sur le chant de Swan, moins "pénible" à la longue qu'avant. Courage Swan, Vince Neil n'est plus très loin hé hé.

Bref, tu posais la question de savoir si cet album charnière dans la carrière du groupe leur permettrait d'accéder à la cour des grands ou, au contraire, de retomber dans un relatif anonymat (si le succès n'était pas au rendez-vous), je crois que nous avons désormais la réponse. Dommage pour eux.

PhuckingPhiphi - 27 Janvier 2018:

Oui, je préfère assez largement le précédent, plus fun, de même que le successeur, "Released", dont je trouve la majorité des compositions beaucoup plus accrocheuses. Pour autant, cette galette demeure une honnête petite tranche de Rock'n'Roll sur laquelle l'amateur pas trop difficile pourra sans trop de mal trouver deux-trois titres assez réjouissants.

Concernant la prod', je la jugeais à l'époque "pas monstrueuse", manière élégante de dire "pas fantastique". Elle ne me semble pas aussi catastrophique que ce que tu décris, mais j'avoue ne pas m'être repassé le disque depuis fort longtemps. Cela dit, il est vrai que de la part d'un producteur de la renommée de Douglas (et en effet, ce fut un gros argument marketing lors de la sortie du skeud), on aurait pu s'attendre à quelque chose de plus consistant. Sans doute une déception, oui, tu as raison…

Quant à l'avenir de Blackrain, en effet, la mayonnaise est finalement assez vite retombée après cela, et je ne crois pas que “Released” ait fait des étincelles non plus. Dommage, car par-delà toutes les polémiques, la démarche était sincère et le projet avait bel et bien ses chances. Sans doute est-il encore prématuré d'enterrer Blackrain, mais il est certain que le résultat des courses est aujourd'hui clairement en-deçà des espérances.

It's a long way to the top…

samolice - 27 Janvier 2018:

Merci pour ta réponse. Bah la prod' n'est pas catastrophique non plus, j'en ai fait des caisses j'avoue. C'est juste que venant de Douglas, et avec tout le marketing qui a été déployé justement par rapport à ça, le résultat est franchement décevant.

Pour l'avenir de BlackRain, je crois tout simplement, et ce n'est pas nouveau, que la France ne veut pas d'un groupe de glam à succés. Ca n'intéresse "personne" ici le côté "entertainment". C'était déjà comme ça dans les 80's avec d'ailleurs des groupes que tu cites dans ta chro. C'est bien dommage mais c'est comme ça. Alors bon courage au groupe parcequ'il faut avoir la foi pour continuer. Bien autant sinon plus que pour les groupes d'extrême qui finalement s'en sortent peut être mieux. Au moins ne se font ils pas dézinguer à tout va sur les réseaux :-)

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