Into the Sea

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14/20
Nom du groupe Winter's End
Nom de l'album Into the Sea
Type EP
Date de parution 07 Août 2020
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 4AM
Ecouter02:32
2.
 The Twenty-Third Candle
Ecouter07:57
3.
 A Rose in the Ice
Ecouter05:27
4.
 The World They Left Behind
Ecouter05:28
5.
 Empty Page
Ecouter04:51
6.
 Dawn
Ecouter04:05

Durée totale : 30:20

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Winter's End



Chronique @ ericb4

28 Août 2020

Voilà la chrysalide étasunienne à deux doigts de se muer en un rayonnant monarque...

Pas moins de quatre années de silence radio envolées depuis son introductif et émoustillant EP « Lost in the Light », et d'aucuns n'étaient pas loin de perdre à jamais la trace du jeune combo bostonnien. Ce serait sans compter son indéfectible détermination à en découdre, et ce, dans un registre metal déjà surinvesti... Le temps pour le collectif nord-américain de peaufiner sa production d'ensemble, de remanier son line-up et de permettre à ses compositions de gagner en maturité d'écriture, en technicité instrumentale et en substrat mélodique. Aussi, déjouant tout pronostic, le voici de retour, plus boosté que jamais, à l'aune d'une galette de même acabit dénommée « Into the Sea » ; auto-production où s'égrainent 6 titres sur un ruban auditif de 30 fringantes et pulsionnelles minutes. Serait-ce la formule gagnante lui autorisant désormais l'accès au rang de valeur montante de cette scène tout en lui permettant de se muer en outsider avec laquelle la concurrence devra composer ?

En réponse aux aspirations artistiques actuelles de la troupe, l'équipage du navire a subi quelques remaniements, comptant dorénavant dans ses rangs : la soprano Jessica Frost*****  ; Ryan Johnson, aux claviers et à la programmation ; Nevin Barton, en remplacement de Zachary Bergeron, aux guitares ; Diego Puppin, en lieu et place de Devin Fauteux, à la basse ; Stephen Johnson, succédant à Aris Mavrides (Ramius), à la batterie. De cette nouvelle collaboration émane un propos estampé rock'n'metal mélodico-symphonique, aux touches power et prog, cette fois dans la veine de Delain, Ancient Bards, Sirenia, Xandria et Epica. A la fois pimpant, volontiers tonique, des plus troublants, un brin romantique, cet opus marche sur les traces de son prédécesseur, avec d'inédites sonorités au programme toutefois... Mastérisée par un certain Jacob Hansen (connu pour pour avoir oeuvré pour Epica, Delain, Kamelot, Avantasia, Diabulus In Musica, Evergrey, Imperia, Sirenia...) et mixée par Nevin Mychal, la menue rondelle jouit d'une ingénierie du son des plus soignées. Mais entrons plutôt dans la cale de la goélette en quête d'éventuels trésors secrètement enfouis...


Contrairement à nombre de ses pairs, le combo nous immerge tout de go dans un bain orchestral aux doux remous, qui, progressivement, se densifie et laisse augurer quelques péripéties. C'est donc en douceur mais pas en totale sérénité que démarre le voyage, et ce, à l'aune de « 4AM » ; ballade a-rythmique où s'entremêlent une violoneuse assise, de grisantes séries d'accords, les ''siréniennes'' inflexions de la belle, d'angoissants grincements de mats et une mer huileuse devenue meurtrissante.

Quand les éléments en viennent à se déchaîner, ils nous immergent alors au coeur d'une chavirante et palpitante traversée en eaux troubles. Ainsi, à la croisée des chemins entre Epica et Ancient Bards, le mid/up tempo « The World They Left Behind » nous assène de ses inaltérables et sèches frappes, dissémine ses riffs massifs adossés à une rythmique vagabonde, ne relâchant pas sa proie d'une once. Dans ce champ de turbulences où s'insèrent d'insoupçonnés clapotis pianistiques doublés de fringants gimmicks guitaristiques, s'inscrit une ligne mélodique toute de nuances vêtue, sur laquelle se greffent les angéliques et frissonnantes patines de la princesse. Dans une même énergie, l'offensif « Dawn », lui, déroule ses couplets bien customisés relayés chacun d'un entêtant refrain, tout en nous réservant de sidérantes montées en puissance du dispositif instrumental. Difficile alors d'échapper à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous à l'aune de ce hit en puissance enjolivé par le lipide filet de voix de l'inspirée soprano.

Lorsque la technicité du message musical se complexifie, nos compères ne trouvent pas moins les armes pour nous faire plier l'échine. Ce qu'atteste, d'une part, le polyrythmique « A Rose in the Ice », tempétueux effort dans le sillage d'Epica où soudaines accélérations et brusques ralentissements du convoi instrumental n'ont de cesse de se succéder. Mis en habits de lumière par les puissantes impulsions de la sirène, l'échevelant méfait gagne en intensité percussive ce qu'il ne perd nullement en substance mélodique, loin s'en faut. D'autre part, au carrefour entre Sirenia, Delain et Epica, l'éruptif et enveloppant « Empty Page » sait aussi rétracter ses griffes au moment opportun, essaimant parallèlement un refrain catchy encensé par les envolées lyriques de la maîtresse de cérémonie. Un bel équilibre des forces en découle, et là encore, la sauce prend...

Mais c'est surtout à la lumière de sa toute première pièce en actes symphonico-progressive que la troupe trouve les arguments les plus pertinents pour nous assigner à résidence. Ainsi, à mi-chemin entre Delain et Xandria, l'épique et altier « The Twenty-Third Candle » déverse ses quelque 7:57 minutes d'un spectacle aux multiples coups de théâtre, laissant entrevoir des enchaînements intra piste ultra sécurisés et des arrangements instrumentaux de fort bonne facture. En outre, cette opératique fresque recèle de fulgurantes montées en régime de son corps orchestral, un sculptural solo de guitare, ainsi qu'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les cristallines volutes de la soprano. Un secteur qui sied bien à nos acolytes, que l'on souhaiterait voir exploité plus encore dans une prochaine livraison.


A l'issue de notre périple, force est d'observer que nos acolytes n'ont manqué ni d'allant ni de panache, nous conviant, en outre, à un set de partitions au jeu d'écriture aujourd'hui plus mûr qu'autrefois, transpirant la féconde inspiration de leurs auteurs. Eminemment frondeur et enjoué, cet opus se montre également enivrant et félin à ses heures, quelquefois complexe mais nullement ostentatoire, témoignant d'une mélodicité affinée et d'un potentiel technique désormais plus affirmé.

Si la production d'ensemble s'avère dès lors rutilante et si le combo a étoffé son offre d'exercices de style complémentaires, il devra toutefois diversifier encore son message musical sur les plans atmosphérique et vocal, la frontwoman monopolisant le micro sur la totalité de la traversée. Par ailleurs, nos compères se feront fort de digérer suffisamment leurs sources d'influence s'ils souhaitent conférer davantage d'épaisseur artistique leur projet. Plus encore, un zeste d'originalité supplémentaire leur permettrait de tenir la si rude concurrence en respect. Etat de fait qui ne saurait cependant empêcher l'amateur du genre d'y trouver là matière à se sustenter. Voilà donc la chrysalide étasunienne à deux doigts de se muer en un rayonnant monarque...

Note : 14,5/20

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