Into a Dawn

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16/20
Nom du groupe Feridea
Nom de l'album Into a Dawn
Type EP
Date de parution 10 Juillet 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Into a Dawn 07:18
2. Blaze of a Star 04:30
3. On the Rays of the Sun 06:34
4. Song of a Longing Heart 09:15
Total playing time 27:37

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Feridea


Chronique @ ericb4

14 Juillet 2015

Seconde humble production mais ô combien révélatrice d'un juteux potentiel !

Les formations en metal symphonique à chant féminin font désormais partie intégrante du paysage musical d'une terre féconde en talents, celle-ci ayant savamment ritualisé, en les formalisant, les codes du genre. Et, Feridea l'a bien compris, l'a intégré dans son œuvre, à l'aune de ce second EP, succédant à un envoûtant « Reborn in Time ». Pour ce faire, le valeureux combo, cette fois, a requis les compétences de la charismatique Katra, émérite chanteuse finlandaise connue pour quelques hits incandescents disséminés à l'échelle internationale, comme « Beast Within », extrait de l'album éponyme (2008) ou encore « One Wish Away », issu de son troisième opus « Out of Ashes » (2010). C'est dire que le groupe a misé ses espoirs d'y gagner en épaisseur artistique en leur nouvelle et illustre interprète, ayant récemment succédé à Heidi Mankinen, chanteuse au filet de voix aérien.

Dorénavant, le quintet venu d'Oulu nous permet de retrouver la patte fédératrice du guitariste et parolier Aleksander Viitanen, l'habile toucher du claviériste, compositeur et fondateur du groupe Henrik Airaksinen, les ravissantes ondulations violoneuses d'Heidi Lahtinen, la revigorante frappe du batteur Jukka Ahlström, et bien sûr, la fondante empreinte vocale de la diva Katra Solopuro. Pour l'occasion, il aura été fait appel également aux compétences du bassiste Juho Huhtelin. Solaires et magnétiques, à l'instar de l'artwork raffiné de la pochette, les compositions ont rapidement acquis un degré de maturité supplémentaire quant aux arrangements et aux finitions, scrupuleusement passées au crible. De plus, on observe une très bonne qualité d'enregistrement, réalisée aux Wolfbeat studios, à Kempele (Finlande), tout comme celle du mixage, œuvre de Henrik Airaksinen. Le mastering, quant à lui, relevant de la patte experte de Henkka Niemistö (Chartmakers Oy), n'a fait l'objet d'aucune approximation, ni concession. Ainsi logistiquement doté, ce second album s'est nourri d'une inspiration renouvelée quant à ses harmonies, parfaitement ajustées, et à de larges espaces d'expression à l'instrumentation techniquement tout aussi impactante que dans la première mouture, mais avec ce supplément d'âme la rendant quasiment magnétique.

On déambule alors dans un bain orchestral aux doux remous au sein d'un metal symphonique atmosphérique, aux lignes mélodiques délicates et épurées, mettant judicieusement en exergue les variations de tonalité. On passe donc à une autre dimension quant à la luxuriance et à la coordination des séries de notes contenues dans les portées de chacune des quatre perles juxtaposées et enfilées sur ce collier auditif de près de vingt-huit minutes. Comme chaque titre recèle ses propres particularités qui en fondent leur personnalité, notre bref voyage suivra les étapes l'une après l'autre, chacune étant à l'image d'un gemme singulier, dont il conviendra d'en déceler les arcanes. Précisons que, où que l'on se trouve transporté, l'empreinte de Katra est omniprésente et ravira probablement les aficionados d'une artiste qui, ici, semble plus épanouie que jamais.

Majestueux, le titre éponyme de l'album nous accueille tout de go avec quelques douceurs atmosphériques avant de nous inviter à quelques vicissitudes percussives, relayées par les fines modularités de la sirène. Ainsi, l'entame « Into a Dawn » nous enlace par ses couplets magnétisants suivant un chemin mélodique sulfureux, avant que ne s'agitent quelques riffs aux griffes bien limées, précédant un refrain immersif à souhait, servi avec les honneurs par Katra, dans la pure tradition d'un metal symphonique mélodique « made in Finland », dans la lignée du premier EP. Autant dire que l'on ne résistera pas bien longtemps aux enveloppantes inflexions de la belle, qui, tout en sachant retenir ses envolées, use de ses charmes par ses modulations qu'elle se plaît à angéliser à sa guise. On finit en apothéose sur cette piste bleutée, aux allures d'un saphir brillant de mille feux.

En continuant notre périple, on tombe nez à nez avec un piano fringant couplé aux douces ondulations de la déesse, nous attirant alors irrémédiablement sur « Blaze of a Star », titre altier et entraînant, aux riffs arrondis. Lui non plus ne rate pas son effet, sur les couplets finement ciselés et dont les refrains, quasi imparables, sont mis en relief, comme il se doit, tant par les aériennes caresses orales de la sirène que par une orchestration qui a misé sur de beaux arpèges pour combler les attentes de quelques gourmets tympans. Un pont instrumental s'installe pour laisser libre cours à la reprise sur le refrain à fleur de peau, ruisselant agréablement sur nos pavillons alanguis pour mieux les infiltrer. Rafraîchissant, précieux et hypnotique comme une émeraude, ce morceau joue dans la cour des pistes taillées pour les charts.

C'est une cadence plutôt frénétique au sein d'une ambiance pleine d'allégresse que nous propose le combo pour la suite de son programme. Ainsi, une roborative instrumentation accolée à une lead guitare en faction enrichit l'espace sonore de son empreinte sur l'invitant « On the Rays of the Sun ». Une rythmique un poil syncopée et au tempo enjoué, étreinte par des riffs acérés, nous ouvre la porte pour y découvrir des couplets lumineux et des refrains on ne peut plus enivrants, suivant des séries d'accords des plus truculentes. Sans jamais perdre le savoureux fil mélodique, la belle, de ses ondulations colorées, certes non lyriques, mais parfaitement calées et maîtrisées, nous aspire dans son sillage sans aucune difficulté. En outre, l'ensemble jouit d'une fringante orchestration, d'où s'échappent quelques arpèges violoneux, pour parachever cette entreprise de séduction de fort bonne facture. Aussi magmatique dans ses percussions que feutré dans son approche harmonique, ce titre est à l'image d'un extasiant rubis d'un rouge profond et intense, aux reflets pourpres.

On s'achemine vers la fin, sans savoir encore à quel niveau de composition symphonique l'auditeur va être immergé. Déjà, un sensible piano, au délié alerte, nous accueille sur la fresque de l'opus. C'est une sensuelle ballade progressive qui nous attend sur l'outro « Song of a Longing Heart ». Affectueuse et romantique, notre experte interprète sait l'être quand il le faut, sans que rien ne vienne troubler l'instant fragile. Les nuances de tonalité envahissent la scène de bout en bout, suivant une section rythmique qui sait retenir ses impulsions pour mieux sublimer chaque série de notes contenue sur chacune des portées de cette partition, d'inspiration symphonique, d'obédience philharmonique. Et ce, le long d'une ligne mélodique confondante, non sans rappeler Edenbridge, dernière mouture. Une lead guitare s'adjoint alors à un espace percussif un poil densifié pour convoler à l'unisson avec chacune des délicates inflexions de la déesse, l'instrumentation de fond ne cédant jamais de terrain, sans se substituer aux frontaux. La cohésion groupale hypnotise, dès lors, sans aucun souci celui qui aura pu être au contact de cette déferlante, ineffable bourreau de nos émotions. On l'aura compris, le dernier instant à l'instar de ces mots bleus joue dans la cour des grands, des très grands. Assurément, une conclusion placée sous le signe d'un inaliénable diamant nous est offerte.

Au final, on est ému par tant de brio instrumental, troublé tant par le timbre de voix que par les sulfureuses vibes dispensées par la belle. En un mot, on ressort conquis par cette brillante prestation d'ensemble. Cela dit, on aurait aimé apprécier d'autres titres encore, pour une plus longue traversée au pays des sens. Après un premier et très honorable EP, on attendait un album full length de même acabit. Il a fallu se résoudre à devoir se contenter d'une autre petite galette, mais regorgeant d'espaces aptes à éveiller en nous d'authentiques plaisirs. Si l'originalité n'est pas la qualité première de cette production, le combo n'aura eu de cesse d'évacuer les notes parasites susceptibles d'affecter leurs sculpturales compositions. En ce sens, les nouveaux entrants dans l'espace sécurisant de cet univers aseptisé pourront adhérer avec une confortable aisance aux lignes mélodiques concoctées par le combo. Accessibles, fluides, mais loin d'être simplistes, ces portées ont nécessairement fait l'objet d'un travail ô combien rigoureux, pour un rendu largement au-delà de nos espérances.

Bref, l'essai est transformé sans l'ombre d'une difficulté par nos talentueux acolytes. Suite à ce carré d'as, il n'y a plus qu'à attendre maintenant la réalisation d'un album full length qui, à en croire la capacité du groupe à peaufiner ses gammes et à les restituer dans des délais raisonnables, ne saurait tarder. Du moins, l'espérons-nous ardemment...

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