Into The Womb of Dissolving Flames

Liste des groupes Black Metal Nidsang Into The Womb of Dissolving Flames
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16/20
Nom du groupe Nidsang
Nom de l'album Into The Womb of Dissolving Flames
Type Album
Date de parution 21 Juillet 2014
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1. Black Void Revelations
2. The Gathering Shadows
3. The Burning Beyond
4. Layil
5. Veneration of the Fiery Blood
6. Eschatonic Catharsis
7. Abysmal Origins

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Nidsang


Chronique @ Icare

05 Août 2014

Des parties chaotiques, des ambiances noires et hypnotiques et des mélodies vénéneuses pour un black sombre et violent

Le nom de Nidsang dira sûrement quelque chose aux amateurs de black suédois. Formé en 2004 sous le patronyme de Lammoth, le trio sort en 2007 The Mark of Death, un album de black furieux et blasphématoire très efficace mais tout ce qu’il y a de plus classique. L’année suivante, les metalleux de Sundsvall sortent un EP, Streams of Darkness, et depuis, silence total et plus de nouvelles du groupe. Voilà donc six ans plus tard le grand retour de Nidsang, avec Into The Wombs of Dissolving Flames, nouvelle offrande de black sombre et habité toujours placée sous le signe du Malin, qui sort sous l’égide de Pulverised Records.


L’intro ambiant de Black Void Revelations, composée de bruits confus et inquiétants, nous plonge dans une atmosphère sombre et lancinante, et au bout d’1,45 minutes c’est un véritable condensé de haine et d’agressivité qui nous explose à la gueule : les riffs, rapides et sans concessions, rappellent les vétérans de Dark Funeral, les éructations d’Amducious, graves et sentencieuses, sont véritablement démoniaques, et les blasts, extrêmement imposants, sont suffocants de lourdeur. Si a priori, rien ne semble très original, ce premier morceau long de plus de sept minutes se pare de teintes presque progressives, alternant les rythmes et comportant des parties plus lentes et insidieuses. Quelques stridences inquiétantes distillent un véritable malaise tandis que d’autres notes mélodiques aèrent un peu ce blasphème opaque. Les ralentissements de tempo, avec la basse particulièrement mise en avant, imposent une lourdeur étouffante et chtonienne et confèrent une dynamique intéressante à l’ensemble. La fin du titre est presque catchy, avec ce riff lourd et entraînant, habillée d’un beau solo mélodique qui donne une dimension plus vénéneuse à la musique : la violence frontale typique du black suédois est partiellement laissée de côté pour un aspect plus sombre, rampant et ritualiste, qui n’est pas sans rappeler certaines incantations des mages de Watain.

Ceci dit, la fureur destructrice décuple d’intensité dès les premières secondes de The Gathering Shadows avec cette basse bourdonnante et claquante, ce blast incessant aux échos sourds et ces guitares dissonantes et bruitistes qui forment un bourdonnement implacable aux riffs difficilement identifiables. Une violence animale intelligemment contrebalancée par cette partie centrale dès 2,12 minutes à la beauté hypnotique, toujours portée par les grondements de la basse droits sortis des noires entrailles de la terre. Là aussi, un solo déchirant de feeling résonne, à la musicalité remarquable proche d’un Dark Fortress, dont les notes pures viennent se noyer dans ce charnier sonore. Les sept titres de l’album sont construits sur ce même modèle, enchaînant parties apocalyptiques aux blasts ravageurs, mid tempos hypnotiques qui s’appuient sur les secousses telluriques de la basse, passages plus inquiétants et dissonants à la limite de l’ambiant sans oublier les magnifiques soli de Blodshird, qui constituent un des réels points forts de l’album. Notons notamment le long passage envoûtant et lourd qui termine The Burning Beyond, où un riff gras et répétitif fusionne avec la double pédale et le tonnerre en fusion de la quatre cordes, ou la fin ritualiste de Veneration of the Fiery Blood qui enchaîne idéalement avec le début de Eschatonic Catharsis, aux arpèges traînants et tordus qui rappellent la quintessence du black orthodoxe.

Sur le papier, cet album pourrait sembler indispensable et s’imposer comme un chef-d’œuvre de black metal, ceci dit, si Nidsang réussit incontestablement un retour gagnant et propose un bon album, l’enregistrement des Suédois n’est pas exempt de tous défauts : premier point qui fera débat, le son, très différent des dernières réalisations du combo, extrêmement puissant et travaillé pour du black, très porté sur les basses, avec une caisse claire aux échos sourds bien trop mis en avant et qui couvrent en partie le son des guitares. Avec un bon casque, ce choix de mixage vous aidera à vous immerger efficacement dans l’univers noir et suffocant du groupe, mais pour peu que vous n’ayez pas de matériel Hi Fi correct sous la main, le tout deviendra vite inaudible, surtout lors des blasts vraiment envahissants qui bouffent une grande partie de l’espace sonore, vous voilà prévenus.

Le second point que l’on regrettera, c’est le manque de folie de l’ensemble. On a parfois l’impression qu’Into The Womb of Dissolving Flames sonne un peu comme un patchwork de la scène black de ces dix dernières années, et même si le résultat est convaincant et plus que cohérent, il manque encore un petit supplément d’âme pour vraiment faire la différence. Bien foutu, dynamique, entraînant, parfois vraiment prenant, les 42 minutes de ce full length ne sont que trop rarement réellement habitées pour procurer le grand frisson et l’ultime offrande au Malin. Dans cette veine moderne, noire, rampante et ritualiste à la violence larvée, on lui préfèrera le dernier effort d’Enthroned.


En tout état de cause, à défaut d’une bombe imparable, Nidsang sort ici un très bon album qui saura séduire les amateurs de black sombre et violent par ses parties chaotiques, ses ambiances noires et hypnotiques et ses mélodies vénéneuses. Un retour inattendu qui devrait replacer le trio en tête de file du black suédois et venir grossir les cohortes déjà bien peuplées des messagers du Grand Cornu.

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