Interiors

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16/20
Nom du groupe Quicksand
Nom de l'album Interiors
Type Album
Date de parution 10 Novembre 2017
Enregistré à Studio 4 Recording
Style MusicalPost Hardcore
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Illuminant
Ecouter
2.
 Under the Screw
 
3.
 Warm and Low
 
4.
 >
 
5.
 Cosmonauts
Ecouter
6.
 Interiors
 
7.
 Hyperion
 
8.
 Fire This Time
 
9.
 Feels Like a Weight Has Been Lifted
 
10.
 >>
 
11.
 Sick Mind
 
12.
 Normal Love
 

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Quicksand



Chronique @ JeanEdernDesecrator

15 Mars 2018

Un come-back lumineux

On était en 1994, et 1994 était bien partie pour être une année de chie. L'Elysée Montmartre était bien rempli, et il y avait un gros pilier rectangulaire et plein de grands cons qui me bouchaient la vue. Quicksand jouait sur la scène, et ce moment fut la première lueur de chaleur dans cette période noire.

Si on devait retenir un groupe qui colle à l'étiquette Post Hardcore, Quicksand l'est à égalité avec Refused ou Fugazi, tout en étant très différent. Walter Schreifels, son frontman guitariste chanteur, a joué depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui dans de nombreux groupes hardcore particulièrement intransigeants, notamment Gorilla Biscuits et Youth Of Today. Quicksand est né en 1990, avec un EP posant déjà les bases de son style inclassable, gardant juste la puissance et l'énergie du hardcore pour électriser un rock mélodique et écorché.
Le groupe était diablement prometteur, assez pour être remarqué par une major, Polydor, à la recherche d'un potentiel futur Nirvana, en pleine frénésie grunge. Leur premier LP sorti en 1993, "Slip" -le premier qui sort une blague pourrie aura pour blâme de battre le record de saut à Slip en postant sa tentative sur les réseaux sociaux - fît l'unanimité chez les initiés et la presse spécialisée. Un album parfait (j'ai oublié le quasi, exprès), qui vous happe dès la première écoute, et est toujours aussi jouissif 25 ans après.
La galette n'eût pas le succès commercial escompté par son opportuniste label, mais ça, c'est pas très grave, quand on est hardcore, on ne vise pas ce genre d'ambition ! Le deuxième album, sorti chez Island Records, arriva assez rapidement, dès 1995, mais "Manic Compression" fut une déception, tout simplement bien moins bon, et avec un son étouffant digne d'un une... compression de Cesar, évidemment. Ironie du sort, il se vendit mieux que "Slip", signe que le public n'y connait rien, ma bonne dame. Très vite, les tournées incessantes et des tensions inter-caractérielles eurent raison du groupe, qui splitta. Après une reformation à moitié avortée et un album mort-né en 1999, surnommé le "Unfinished Album", Quicksand repartit six pieds sous terre jusqu'en 2012.

Si la nouvelle de la reformation du groupe était connue, la discrétion de Walter et sa bande fût telle que ce "Interiors" est sorti à la surprise générale. De l'aveu de Walter Schreifels, cette cachotterie assumée a permis au groupe de faire son album sans aucune pression, pour éviter ce que d'aucuns appellent le syndrome Chinese Democracy, (n'est ce pas, Axl ?).
Le premier morceau, "Illuminant", nous replonge au tout début des années 90, et Quicksand n'a rien perdu de sa flamme. Plus reposé, moins énervé, mais toujours aussi intense, le groupe délivre une musique habitée, dense, menée par le chant de Walter, tout en retenue. On reconnait ses tics, comme les interventions gueulées jadis, et juste criées en douceur. Quand s'enchainent "Under the Screw", puis "Warm and Low", on se dit que "Interiors" est bien parti pour être digne de "Slip". Même si le groupe donne l'impression de jouer avec le frein à main en comparaison, il joue simplement moins fort, moins appuyé, plus en nuances, plus abouti, tout en étant aussi pétri de talent.
Après un vrai petit intermède intelligent -c'est à dire très court apportant une touche de couleur avant de repartir sur la suite, "Cosmonauts" rappelle un peu le Deftones version calme et mélancolique, dont le bassiste Sergio Vega fait aussi partie depuis que le regretté Chi Cheng a lâché la rampe. Sur le morceau "Interiors", le groupe se pose dans un climat qui rappelle celui de l'abum "Slip". "Hyperion" alterne envolées magnifiques et passages plus rythmiques à la Helmet. On remarque que le chant de Schreifels se calme de plus en plus au fur et à mesure des morceaux, avec parfois des accents de Dinosaur Jr.
"Fire This Time", avec son répétitif et obsédant que n'aurait pas renié Queens Of The Stone Age, avance sans faiblir jusqu'à "Feels A Weight Has Been lifted", un titre dont la basse/batterie rampante rappelle le meilleur d'un autre fleuron méconnu du Post-hardcore, Milk. Va chercher sur Google, va ...
Après un nouvel intermède pas trop long, "Sick Mind" et son roulement de batterie qui tourne en boucle du début à la fin du titre, joue la variation sur le même thème, avec des guitares baignant dans un delay à la U2.
L'album se finit en douceur sur "Normal Love", et sa grosse basse presque funk. Je ne peux m'empêcher de sourire, car ils ont bien réussi leur coup, les salauds. De la série de come-backs dans l'écurie post-hardcore, après Refused, At the Drive In et Glassjaw, le retour lumineux de Quicksand est de loin le plus réussi.

Ils sont parvenus à faire évoluer leur musique, plus posée et mature, pour livrer un superbe album où tout est bon du début à la fin. Le son est excellent, bien dosé, et met en valeur les compositions d'"Interior". La seule chose qui m'empêche de mettre un bon 20, c'est qu'il n'a pas l'urgence et la puissance du Quicksand d'il y a ving cinq ans. Peu importe, comme en 1994, dès que j'écoute Quicksand, je me retrouve dans une bulle bienfaisante, bien au chaud, pour faire passer cet hiver... de chie.

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