Ressorti en
2012 chez Tribunal records, sous licence DiveBomb Records, responsable également des rééditions des Allemands de
Scanner et
Deathrow, entre autres perles des 80's, ce deuxième album des anglais de D.A.M. fait suite à un bon "
Human Wreckage".
Fort bien produit par Harris Johns, gage de qualité à cette période, l'album sort dans une indifférence assez générale, compte tenu de la perte de vitesse du thrashmetal du début des 90's, et de la profusion de groupes sans originalité ni personnalité dans un style surchargé en 1991.
D.A.M., s'il ne possède pas le caractère occulte de ses congénères d'
Onslaught, ou l'aspect lyrico-fougueux d'un
Sabbat, est assez énergique et costaud pour sortir un album dans un esprit Bay-
Area, comme pouvaient le pratiquer un
Testament ou un
Flotsam And Jetsam en leur temps.
Déboulant directement avec un "Man Of Violence" assez frénétique tout en restant mélodique, l'album comporte un lot de 11 morceaux de speed/thrash dans une ligne musicale renforcée par un chant modulé dans une veine proche d'un
Heathen ou d'un
Agent Steel. Vrai point fort du groupe,
Jason McLoughlin (chant), apporte ainsi mélodie et verve aux chansons. L'apport du guitariste Dave Pugh sur ce second album amène également un bénéfice substantiel, renforçant les guitares de touches et plans mélodiques frais et aérés ("House Of Cards", "No
Escape").
Quelques trouvailles bienvenues dénotent d'une recherche instrumentale évidente(les chœurs de "House Of cards" rares à cette époque, la mélodie sournoise de "Appointment With Fear", les leads tournoyants de "
Circles"), et confèrent à cet album une écoute agréable pour quiconque sera attentif aux riffs précis et aux mélodies vocales d'un véritable chanteur.
Si, effectivement, on ne peut parler de révolution ou de génie, l'album peut sans problème se classer dans un degré de technicité sensiblement équivalente aux deux premiers
Agent Steel, avec un son plus rond et plus puissant, en moins marquant toutefois bien entendu ("
Winter's Tear" ennuyeux et mou). Sans dépasser les limitations de vitesse (on est loin d'un
Dark Angel ou d'un
Kreator), D.A.M. saura plaire aux fans de la veine la plus mélodique du thrash, lorgnant ainsi quelque peu vers les groupes les plus modérés de ce style,
Flotsam And Jetsam en tête, et en privilégiant une qualité d'écriture bien réelle et apportant ainsi à ce groupe fraîcheur et mélodie. Dommage que le groupe ait quelque peu délaissé la hargne de son premier album, et n'ait su ou voulu privilégier l'aspect purement thrash d'un "My
Twisted Mind" ou d'un "No
Escape", l'album aurait alors gagné en impact.
Hélas pour D.A.M., les fans de 1991 préféraient alors se tourner vers l'extrême brutalité du deathmetal émergeant, et délaissèrent ce groupe au demeurant bourré de qualités.
La comparaison avec Agent Steel est toutefois facile et vu l'époque ou les styles n'étaient pas vraiment encore complètement codifiés, mon assimilation au Speed Thrash s'explique ainsi, mais tu as fort raison, ce n'est pas la caractéristique essentielle de leur musique.
@ Zaz : bravo pour l'acquisition du Toranaga, je ne possède qu'une copie de cet album et la démo "Bastard Ballads" envoyée par le groupe à l'époque.
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