Inquisition

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16/20
Nom du groupe Epinikion (NL)
Nom de l'album Inquisition
Type Album
Date de parution 21 Avril 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 The Council of Troubles
 01:36
2.
 Inquisition
 07:21
3.
 Love So Sublime
 06:09
4.
 Welcome to the Wonderful World of Jealousy
 04:34
5.
 Stand Up and Fight
 05:07
6.
 On the Brink of Despair
 05:13
7.
 In the Middle of the Night
 05:47
8.
 Sail Away
 08:26
9.
 False Faced Demon
 06:20
10.
 If I Could Turn Back Time
 03:22
11.
 Strangers in the Dark
 05:35
12.
 The Courage to Change
 04:24

Durée totale : 01:03:54

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Epinikion (NL)


Chronique @ ericb4

26 Mai 2022

Un foisonnant et seyant essai annonciateur d'une aventure au long cours...

Encore un énième groupe de metal symphonique à chant féminin, voué comme tant de ses homologues à une disparition prématurée des tabloïds, me direz-vous, et vous auriez sans doute raison...à quelques nuances près toutefois ! Cofondé en 2020 par le guitariste Robert Tangerman et le claviériste Renate de Boer, ce combo international basé en Belgique entend, lui aussi, et légitimement, faire entendre plus largement sa voix. Et non sans quelques armes déjà effilées pour assurer sa défense...

Dans ce dessein, les deux musiciens néerlandais solliciteront prestement les talents de la vocaliste italienne Eleonora Damiano et du bassiste russe Emre Demir (Chains Of Sanity), line-up que complétera, pour l'occasion, l'expérimenté guitariste turc Levent Gasgil (Magick). De cette étroite collaboration naîtra, deux ans plus tard, une auto-production généreuse de ses 64 minutes dénommée « Inquisition ». En quoi les 12 pistes de l'opulente galette permettraient à ce jeune collectif de se démarquer de ses pairs, toujours plus nombreux à se bousculer au portillon ?

La troupe inscrit son projet dans un registre metal mélodico-symphonique à la fois rayonnant, épique et romantique, un brin orientalisant ; un luxuriant propos aux colorations cinématique, opératique, power et progressif, dans la lignée de Xandria, Diabulus In Musica, Visions Of Atlantis, Lacuna Coil, Secret Rule, Ancient Bards et Delain, pour lequel ont été sollicités, d'une part, les vocalistes Laura Guldemond (Burning Witches, guest chez Ayreon et The Gentle Storm), Loek Verlaan, Tamara Bouwhuis (Dim Crimson), Monique de Bruin et Debby Zimmermann ; s'y adjoignent, d'autre part, Tirtzah Bego et Vincent Verstrepen (Carnation, ex-Schizophrenia) derrière les fûts. Une belle brochette d'artistes ayant pour corolaire des arrangements instrumentaux de bonne facture.

Mixé et mastérisé tout comme pour Bark, Exoto, Cathubodua, Nervosa et Lemuria, par le bassiste belge Yarne Heylen (Carnation, Crime Scene), l'opus équilibre à parités égales lignes de chant et instrumentation tout en ne laissant entrevoir que bien peu de sonorités résiduelles. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inspiration néo-romantique et au trait affiné relève de la patte de la graphiste italienne Beatrice Demori, connue pour avoir oeuvré pour Moonlight Haze et Edran. Indices révélateurs d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos compères, nous incitant à une exploration plus approfondie des entrailles du vaisseau amiral...


A l'instar de la brève et envoûtante entame instrumentale d'obédience cinématique, « The Council of Troubles », le combo nous plongera dans la chatoyante ambiance d'un Conte des Mille et Une Nuits » à la lumière de quelques-unes de ses plages les plus enflammées. Ce dont témoigne l'up tempo aux riffs crochetés « Welcome to the Wonderful World of Jealousy » ; une tubesque et ''lacunacoilesque'' offensive agrémentée d'un entêtant refrain mis en habits de lumière par les claires et magnétiques oscillations de la sirène, qui ne sont pas sans rappeler celles d'Angela Di Vincenzo (Secret Rule). Atmosphère que l'on ressentira par touches sur l'entraînant « On the Brink of Despair », véritable hit en puissance au carrefour entre Delain et Secret Rule. S'y insérant un break opportun prestement balayé par une bondissante reprise sur la crête du refrain, et là encore mis en relief par les fluides patines de la belle, ce poignant manifeste laissera assurément quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan.

Moins volontiers imprégnés d'orientalisantes senteurs et tout aussi vitaminés, les passages estampés metal symphonique classique sauront à leur tour nous assigner à résidence. Ainsi, dans une optique power symphonique, et non sans rappeler Ancient Bards, le frondeur « Strangers in the Dark » développe une sidérante et inaltérable force de frappe parallèlement à un léger tapping. Décochant de grisants gimmicks guitaristiques, recelant d'insoupçonnées montées en régime de son corps orchestral et s'égrainant sur une sente mélodique, le brûlot poussera assurément à une remise en selle en fin de parcours. Dans cette dynamique, le trépidant et pimpant « The Courage to Change » dissémine une énergie aisément communicative. Ne relâchant que rarement son étreinte tout en se nourrissant de poignants arpèges d'accords, le théâtralisant effort marquera le tympan du chaland de son empreinte.

Quand elle ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, la troupe parvient une fois encore à aspirer le pavillon sans avoir à forcer le trait. Ce que prouve, tout d'abord, « Love So Sublime », intrigant et romanesque mid tempo aux riffs crayeux et recelant une mélodicité toute de fines nuances vêtue. Dans la lignée de Diabulus In Musica, et relevé par les troublantes impulsions de la déesse, l'engageant effort ne se quittera qu'à regret. Introduit et conclu par de délicats arpèges au piano et porté par les attaques en profondeur du puissant vocaliste Loek Verlaan, le mid tempo « Stand Up and Fight », pour sa part, prend toutes ses lettres de noblesse. Dans cette énergie, on retiendra non moins l'enjoué et ''delainien'' « In the Middle of the Night » eu égard à son refrain immersif à souhait, relevé par les ''siréniennes'' oscillations de Tamara Bouwhuis. Et comment ne pas se voir happé par « False Faced Demon », félin méfait aux airs d'un hit en puissance où s'inscrivent les puissantes et sensuelles volutes de Laura Guldemond ?

Lorsqu'ils en viennent à tamiser plus encore leurs ambiances, nos acolytes nous adressent par là même leurs mots bleus les plus sensibles, avec pour effet de générer une petite larme au coin d'oeil. Aussi, c'est au cœur d'un paysage de notes délicatement irisé que nous immergent l'apaisante et gracieuse ballade a-rythmique « If I Could Turn Back Time » ; une véritable invitation au voyage en de célestes contrées nous y attend, mise en habits de soie par les troublantes empreintes vocales de Monique de Bruin et de Debby Zimmermann, alors en parfaite harmonie.

Mais ce serait à l'image de ses pléthoriques pièces en actes symphonico-progressives que le collectif nous dévoile ses plus beaux atours. Ce qu'atteste, en premier lieu, le titre éponyme de l'opus, « Inquisition », une ''xandrienne'' offrande aux riffs épais, délivrant ses quelque 7:21 minutes d'une traversée aussi chavirante que riche en rebondissements percussifs et atmosphériques, et mise en exergue par les angéliques inflexions de la princesse. Plus frissonnant encore, l'épique « Sail Away » déverse ses 8:26 minutes d'une plage opératique aux multiples coups de théâtre. Dès que les coups de tambour se font plus martelants, que la cadence se fait plus alerte et que s'épaissit la couverture orchestrale, la piste atteint son apogée. Et ce ne sont ni le flamboyant solo de guitare en fin de parcours, ni les poignantes modulations de la belle qui nous feront lâcher prise de cette gemme, loin s'en faut.


On ressort de l'écoute de l'opulente galette interpellé par la faculté du groupe à essaimer ces séries d'accords qui peu ou prou resteront gravées dans les mémoires de ceux qui s'y seront engagés. Diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, offrant en prime une palette étoffée en matière d'exercices de style, ne souffrant par ailleurs que de peu de baisses de régime, et jouissant d'une ingénierie du son plutôt soignée, ce premier essai place la barre haute. Le peu de prise de risques consenti et des sources d'influence encore insuffisamment digérées pour se faire oublier empêcheront cependant nos inspirés compères de tutoyer les étoiles, du moins, de se démarquer de leurs pairs. Toutefois, les qualités esthétiques de leurs mélodies, la finesse de leurs arrangements ainsi qu'une technicité instrumentale dores et déjà maîtrisée sont autant d'armes leur permettant d'éviter cet écueil. C'est dire que cet introductif et rayonnant set de compositions ferait dès lors de ce combo un sérieux espoir de ce registre metal. Plus encore, selon votre humble serviteur, Epinikion signe ici un foisonnant et seyant essai annonciateur d'une aventure au long cours...

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