Début 2010, nous avions découvert
Fallen Joy, petit groupe parisien de death mélodique, à l’occasion de la sortie auto-produite de son premier EP «
Order to Die » enregistré aux studios Sainte-Marthe et diffusé dans toute l’Europe. Ce premier jet montrait un groupe prometteur même si ses compos manquaient d’originalité. Trois ans après, les revoilà sur pied et encore plus hargneux que jamais avec l’arrivée de leur premier full length, «
Inner Supremacy ».
Cette fois-ci, le groupe voit plus loin puisqu’il a signé chez les Canadiens de Spread The
Metal Records, s’est offert le mixage et le mastering d’Anthony Chognard (Smach Hit Combo) et une sortie non pas européenne mais mondiale. Le quintet semble bien progresser et malgré plusieurs changements de line-up, il semblerait qu’il ait les bases nécessaires pour non seulement tourner auprès des plus grands (
Kataklysm,
Morbid Angel,
Cryptopsy) mais aussi servir des compositions raffinées et efficaces.
Nos premières impressions n’auront pas été fausses :
Fallen Joy est un combo qui a du potentiel et cela s’entend très bien avec ce premier rejeton plutôt bien exécuté. Les Parisiens ont le mérite de faire un bon dosage entre brutalité, technique et mélodie si bien que les titres ont suffisamment d’énergie et de culot pour attirer notre attention. Bien sûr, certains restent classiques, comme « Back to
Life » ou « Breaking the Light », qui sonnent très suédois dans l’esprit, mais
Fallen Joy a quelque chose qui permet tout de même de se faire une identité, à savoir son chant quasi black, très criard, son côté mélancolique et son déferlement de mélodies.
Les morceaux contiennent toujours autant de soli, ces derniers faisant partie intégrante de la musique des Parisiens. Certains regrettaient cette profusion de mélodies sur «
Order to Die », ils le regretteront sans doute encore une fois sur cet opus, mais elle fait souvent mouche sur «
Hymn to
Silent Soliders » ou «
Burst of
Hope » qui sonne limite arabisant dans le riffing.
En tout cas, le quintet ne se contente pas s’assembler technique, mélodie et brutalité, puisqu’il sait tout autant varier les rythmes et les ambiances. On peut avoir du rapide comme du mid tempo «
War of the Undead », quelque chose de quasi pagan comme sur « Hold the
Final Breath » où le growl s’invite, ou quelque chose de plus tranchant et agressif comme sur « The
Rage to
Live on » avec ses riffs dissonants. Sans oublier l’introduction mélancolique et symphonique à la
Dawn Of Tears, « Back to
Life », exécutée aux claviers, qui cette fois-ci, n’est pas un avant goût puisque ce type d’ambiance ne se retrouve nullement sur le reste de l’album.
La production semble moins puissante, moins aux petits oignons que l’EP précédent, mais il n’empêche que ce «
Inner Supremacy », avec sa pochette qui ne peut qu’évoquer le
Pain de Sucre de
Rio, est un bon opus.
Fallen Joy confirme sa capacité à captiver son auditeur sans en faire des tonnes et même si, de nouveau, c’est l’originalité qui pèche, on ne leur en voudra pas : vaut mieux cela que de la soupe technique sans fond et sans accroche. S’il continue sur cette lancée, le quintet pourrait faire partie des futures références françaises en death mélodique…
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