Le guitariste Antonio Poletti semble se plaire dans le death technique, à en croire ses participations chez
Ghouls,
Hideous Divinity et maintenant
Deceptionist, groupe fondé en 2013 en compagnie de deux autres musiciens romains à savoir Claudio Testini (batterie) et Andrea Di Traglia (chant). Ici on se retrouve cependant avec un brutal death technique plus tourné vers une thématique futuriste et mécanique à la
Fear Factory, l'homme étant pris dans un processus irréversible qui le transforme peu à peu en créature à la fois organique et synthétique. C'est sans surprise que la bande sort son premier opus "Initializing Irreversible
Process chez les géants d'Unique Leader (
Deeds Of Flesh,
Arkaik,
Katalepsy...), enregistré dans les Outersound Studios du prolifique Giuseppe Orlando (ex-
Ghouls, ex-
Novembre,
The Foreshadowing...).
Avec cet album, Poletti décide de faire ça en famille puisqu'il recrute en second guitariste Fabio Bartoletti, s'octroie les services du bassiste Stefano Franceschini et fait même venir le growler Enrico Di Lorenzo sur le titre 4. Ces trois musiciens proviennent bien entendu d'
Hideous Divinity. Musicalement, il est impossible de ne pas noter la ressemblance entre les deux groupes,
Deceptionist ayant une puissance de feu et une frappe chirurgicale quasiment aussi efficace que ses "aînés". Mais il se démarque grâce à son côté brutal plus contrôlé et sa technique plus prédominante. Les riffs sont plus variés, plus massifs aussi dans leur façon de nous asséner des plans alambiqués et saccadés. L'ensemble est plus moderne, plus tourné vers un côté synthétique et robotique avec des passages inhumains et déstructurés, mais aussi véloces et carrés, comme en témoignent "Quest for Identify" ou "When Humans Began to Be Machines". Comme si les machines avaient pris le contrôle des instruments.
Les samples industriels sont utilisés avec parcimonie et rappellent les méfaits les plus cybernétiques des Américains de
Fear Factory.
Deceptionist intègre donc quelques bidouilles ici et là histoire de mettre en avant une ambiance pessimiste et futuriste comme sur l'intro "It's Just Begun" ou "Irreversible
Process". Le tout est soutenu par des riffs mitrailleurs accompagnés d'une batterie technique et d'un growl désabusé. Le plus industriel reste "Industrivolutionaction" avec son côté maniaque et féroce à la
Ministry, l'alarme en arrière-plan donnant encore plus un arrière goût d'acier à l'ensemble.
Avec
Deceptionist, les humains sont décidément voués à servir leurs maîtres artificiels. Rien ne semble organique sur cet opus, tout est millimétré, précis, avec une technique impeccable dans le couple guitare/batterie et même un côté jazzy dans certains plans de basse. Les amateurs de dystopie devraient s'y retrouver, avec une ambiance travaillée, sans forcément utiliser trop de samples, et une brutalité biomécanique qui fait mouche.
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