Inglorious est une formation étonnante à bien des égards. Presque un cas d'école je dirais. Voilà un groupe possédant des individualités incroyables, et notamment un chanteur à la voix superbement habitée et chaude, pratiquant un
Hard Rock très ancré dans celui des années 70/80 et dans lequel on retrouve assez facilement les ombres des
Led Zeppelin,
Deep Purple et autres
Whitesnake (une liste à laquelle j'ajouterais bien, par pure esprit de contradiction j'avoue, les noms d'
Europe, de
Gotthard ou de
Dirty White Boy dont la présence est plus fugace et moins perceptible mais bien présente. Enfin selon moi) mais qui pourtant n'est jamais parvenu, du moins jusqu'à présent, à transcender son formidable potentiel pour en faire un disque exceptionnel. Son premier album éponyme, bien que perclus de qualités, ne parvenait, en effet, pas à s'extraire du ronronnement très agréable mais terriblement routinier qui était le sien. Avec son second sobrement baptisé II sortant tout juste un an plus tard d'aucuns, moi notamment, espéraient enfin voir Nathan James et ses comparses atteindre des sommets.
Et ce n'était pas nécessairement gagné avec ce I don't
Need you Loving entamant les débats puisque
Inglorious y retombe un peu dans ces travers rythmiques habituels très chaloupés, suaves et mid qu'il affectionne tant. Néanmoins le titre se laisse gentiment écouté. Avec ce Tell Me
Why au final un peu plus survolté, ce Change of Coming pesant, ce Making me Pay encore plus lourd (presque trop), ce
Black Magic et ce Faraway on frôle quasiment l'indigestion de chansons au tempi pas vraiment effrénés (euphémisme). Encore une fois le souci de ces morceaux n'est pas nécessairement leurs qualités, du moins pour certains d'entre-eux, mais leur rythme assez similaire qui finit par être presque monotone. Toutefois notons que le quintet britannique, cette fois-ci, aura eu l'intelligence d'éparpiller ces pistes de çi de là évitant ainsi un bloc compact terne et lassant. Notons aussi qu'avec 6 chansons sur 12 de ce type, seule la moitié de ce disque en est composé, alors qu'auparavant c'était plutôt les deux tiers. Il y a donc du mieux.
A côté de ça, des compositions telles que l’entraînant Taking the Blame, le remuant
Hell or High Water, un No Good for You intéressant ou, par exemple, ce très séduisant High Class Woman parviennent facilement à nous extirper de cette douce (et agréable, insistons là dessus) torpeur dans laquelle celles évoquées dans le paragraphe précédent nous avaient conduit.
Bref, avec ce nouvel opus
Inglorious ne va certainement pas devenir le groupe le plus en vu de sa génération. Il progresse néanmoins nous offrant un album un peu plus dynamique que ne l'était son premier essai éponyme. Un peu plus dynamique et un peu plus inspiré aussi. Cela étant, le chemin semble encore long avant que ces cinq là n'arrivent à véritablement nous étonner et nous séduire pleinement.
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