Quand il s'agira d'aborder un genre comme celui du
Hard Rock, certains éléments seront pour moi, presque (et je dis ''presque'' parce qu'à ce jour je n'ai que peu d'exemples contredisant cette règle) assurément la garantie d'un plaisir plein et entier.
Il y a d'abord le chant. J'aime que les voix accompagnant ce style soient épaisses et chargées, suaves et sensuelles, émouvantes et fragiles ou encore habitées et voilées. Particulières donc. Autant dire que les Coverdale, Eisley, Rodgers, Turner et autres Martin sont pour moi de véritables idoles. Et ne me lancez surtout pas sur Janis, vous en auriez pour quelques heures à m'écouter déblatérer mon amour inconditionnel pour cette artiste, et cette femme, partie beaucoup trop tôt.
Il y a ensuite la musique. Je n'ai pas vraiment d'opinions définitivement tranchées sur la question mais j'avoue beaucoup aimer les métissages. Lorsque on m'ajoute un piano pour donner une teinte Boogie Rock à un titre, ou que l'on va puiser cette sensualité et ce groove propre au Blues pour en enluminer un autre, je suis donc ravi.
Vendu comme inspiré par le
Hard Rock des années 80 et par des groupes tels que
Deep Purple,
Led Zeppelin ou
Whitesnake avec, derrière son micro, un vocaliste de la trempe de ceux que j'ai succinctement évoqué dans mon premier paragraphe, ce premier album des Britanniques d'
Inglorious avait donc tout pour me séduire.
Il démarre d'ailleurs sous les meilleurs auspices avec quelques mesures d'un clavier que l'on jurerait composées par, feu, John
Lord avant qu'un riff digne de Jimmy Page ne vienne fendre l'air, et accessoirement, l'esprit ravi de l'auditeur. Ce premier morceau, Until I
Die, au tempo très chaloupé, et sur lequel, de surcroît, Nathan James, fait la démonstration de ces incommensurables talents (tout comme sur le reste de ce disque d'ailleurs), est une vraie réussite. Tout comme ce Breakaway au rythme endiablé et aux synthés délicieusement vintage. Avec High
Flying Gypsy, et son riff principal, on pense immédiatement à
Robert Plant et à ses acolytes, alors qu'avec celui qui entame Warning, on songera davantage à Billy Gibbons et aux siens. Qu'importe, ces fils de la perfide
Albion sont suffisamment habiles pour que ces influences bien que très flagrantes ne soient pas source de déceptions.
Ce qui en revanche pourrait l'être c'est ce rythme constant dans lequel l'album s'enlise. Si l'on excepte Breakaway et Warnings, et ces quelques autres moments ou certains de ces titres semblent, enfin, briser cette routine mid-tempo, ce disque nous offre, en effet, une routine qui, in fine, finit par devenir monotone. Until I
Die, High
Flying Gypsy,
Holy Water, You're Mine et Unaware, malgré des qualités qu'il serait idiot de nier, se ressemblent pas mal d'un point de vu rythmique. Si l'on ajoute à cette liste les deux ballades de cet éponyme,
Bleed for You et
Wake, on a tout de même pas loin des deux chansons sur trois construites, peu ou proue, sur les mêmes cadences. C'est beaucoup. C'est beaucoup et sans doute trop. Du moins pour moi.
Loin d'être inintéressant, bien au contraire, ce premier opus des Anglais d'
Inglorious manque donc de variétés et de diversités. Un constat d'autant plus frustrant que le potentiel incroyable des individualités qu'il nous laisse entrevoir est juste incroyable.
Merci, pour la chronique.
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