Evile s'était fait remarquer en 2007 avec un
Enter the Grave qui, faute de s'avérer indispensable, avait le mérite de proposer un Thrash
Metal Old School très efficace. En effet, le premier essai des Britanniques ressemblait plus à un vibrant hommage aux monstres des 80's qu'à un album original à même de le placer en tant que référence. Il faut dire que le retour en force des légendes du Thrash ces dernières années n'a pas aidé le jeune combo à se faire une place plus importante dans le domaine dans lequel il officie. Mais voilà, malgré ses airs de petit album sans grande prétention, il révélait un vrai potentiel qui ne demande qu'une chose : exploser. C'était donc avec une petite impatiente que j'attendais la seconde offrande de ces preux chevaliers, et au final, il s'avère que si les influences du groupes sont encore très palpables, ce
Infected Nations reste une charmante mandale à se ramasser dans les cages à miel.
La première chose que je tiens à signaler est l'artwork de la pochette qui est tout simplement somptueux. Dans un style rappelant un des plus grands monuments du Thrash qui soit, à savoir
Arise de
Sepultura, il peut donner a lui seul une raison valable au disque de traîner sur votre étagère. Rien d'étonnant à cette ressemblance me direz vous quand on sait que c'est Michael Whelan qui l'a réalisée et qu'il a aussi bossé sur celle de l'album de la Sépulture sus-citée. Mais bon, un bel habillage n'est pas nécessairement synonyme de qualité (qui ne s'est pas fait avoir en tombant sur un chocolat fourré à l'ignoble pâte blanche parce qu'il était dans un beau papier ?). Bref, laissons la pochette de côté et passons à ce qui nous intéresse avant tout : la musique.
Donc une fois le CD enfourné dans la chaîne et le bouton " []> play " enclenché, nous sommes invités à l'écoute par une fort jolie intro acoustique. Cette dernière n'est pas sans rappeler les parties acoustiques d'un certain "The New Order" de
Testament. Bref, c'est sur de bonnes références que débute ce disque. Alors que la musique monte en intensité, la rythmique de plomb caractéristique de
Evile débaroule et commence à nous faire méchamment hocher la tête. Pour sûr, nos cervicales vont en prendre pour leur grade. Donc au menu, un Thrash bien rentre-dedans sachant se faire mélodique quand il faut, dans la veine de ce qu'un
Testament est à même de nous proposer. Loin d'être original mais franchement bien exécuté. En clair, cet album distille au gré de morceaux dépassant les 5 minutes (excepté "Time
No More" qui n'en fait "que" 4), un Thrash somme toute classique mais d'une efficacité redoutable. Nous pouvons lui trouver un manque cruel de prise de risques, mais vu que c'est bon, pourquoi s'en priver !
Les musiciens s'avérant de plus très compétents, la sauce prend très bien et les compos assassines s'en trouvent bien mises en valeur. Les gratteux envoient des riffs massifs et rapides et des solos vraiment très agréables. Les quelques interludes acoustiques qu'ils nous offrent sont fort sympathiques et ont le mérite d'un peu relâcher la pression du tout. La section rythmique s'en tire avec les honneurs, en nous offrant une basse solide et surtout la palme revient au batteur impressionnant dans son application à martyriser ses fûts. Le moins qu'on puisse dire c'est que le lascar envoie méchamment le pâté. Et enfin un très bon point de l'album est le chant. C'est d'ailleurs une des agréables surprises de cet album somme toute fort classique. En effet, le chanteur semble s'être décidé à arrêter de pasticher Tom Araya en prenant une voix plus personnelle. Le résultat colle d'une part très bien à la musique et permet au groupe d'un peu se démarquer de ses pairs. Sa voix très rauque permet d'alourdir le tout en donnant plus de consistance à cet album.
Bref, au final ce
Infected Nations, faute de s'avérer un monument du Thrash, ne démérite pas et se révèle une jolie calotte du genre. Maintenant la question est de savoir si il parviendra à se faire une place entre l'excellent Endgame de
Megadeth et le World Painted
Blood de
Slayer. Une chose est certaine, il constitue un apéritif de luxe avant une fin d'année qui s'annonce chaude bouillante.
Evile progresse ici et c'est avec plaisir que ce disque figure en bonne position parmi mes très agréables surprises de l'année. Bref, un groupe à suivre de très près et qui pourrait bien faire très très mal d'ici peu.
Respect aussi à Mike le bassiste - R.I.P ...
Bref, la Nouvelle vague à son lot de surprises, bonnes, mais surtout mauvaises...
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