Indomable

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Tierra Santa
Nom de l'album Indomable
Type Album
Date de parution 24 Avril 2003
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album37

Tracklist

1.
 Alas de Fuego
 04:33
2.
 Indomable
 04:50
3.
 Quién Llora Hoy por Ti
 05:57
4.
 Hamlet
 03:56
5.
 El Canto de Las Sirenas
 04:01
6.
 Coro de Guerreros
 00:41
7.
 Las Walkirias
 05:07
8.
 El Corazón del Guerrero
 03:57
9.
 Azote de Dios
 04:21
10.
 Las Puertas del Infierno
 04:28

Durée totale : 41:51

Acheter cet album

 $30.95  86,00 €  11,83 €  £12.48  $ 109.96  127,99 €  89,58 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Tierra Santa


Chronique @ Mozartnoir

08 Mai 2014

Le metal espagnol dans ce qu'il a de meilleur

Revenant de quelques préjugés que j'avais auparavant sur les rapports entre l'Espagne et le metal et une incompatibilité supposée entre les deux, j'ai découvert grâce à Spirit of Metal une scène metallique espagnole très active et qui, en qualité, n'a pas à rougir devant les AmériCains ou les Scandinaves. Le manque relatif de visibilité de cette scène s'explique non pas par le manque de talent des groupes -nombreux- qui la composent, mais tout simplement parce qu'une bonne partie de ces groupes n'adopte pas la langue universelle du metal, ce qui les condamne quasi automatiquement à ne pas être reconnus internationalement: dans l'univers mondialisé du metal, des groupes comme Rammstein sont l'exception qui confirme la règle... En un sens, avouons-le, cela est dommage, car l'uniformité finit par aseptiser, et, à titre personnel, j'aime bien de temps en temps entendre autre chose que de l'anglais quand j'écoute du métal, et le choix de la langue d'origine peut permettre de donner de la personnalité et du relief à un album.

Fer de lance, avec d'autres, de cette scène dynamique et en plein essor, Tierra Santa, dont le nom évoque Croisades et chevaliers, est formé dans les années 90.
Officiant dans un style heavy metal mélodique à souhait, le groupe est certes clairement influencé par les maîtres du genre (Iron Maiden...) mais a su au fil de ses productions affirmer une vraie personnalité et originalité, entre autres par le choix exclusif de la langue de Cervantes et des textes faisant référence à l'histoire et à la mythologie. Après avoir sorti quatre albums studio leur ayant permis petit à petit de définir cette personnalité, les Espagnols sortent en 2003 cet Indomable (indomptable en français).

Disons-le d'emblée: ce disque à la pochette soignée représentant un homme crucifié sur fond de désert (ou de mer?) en proie à un orage nocturne, le tout dans des contrastes couleurs chaudes-couleurs froides, est sans doute l'un des meilleurs albums de leur discographie et dans lequel on peut constater les progrès réalisés depuis leurs débuts. Impressionnants de la première à la dernière note de maîtrise technique et d'inspiration, nos amis ibères se sont en effet surpassés pour nous offrir un disque de toute première qualité.

Composé de neuf chansons plus un court extrait du magnifique chœur des guerriers de l'opéra Norma de Bellini qui a réjoui mon cœur de passionné de musique classique, l'ensemble dure une quarantaine de minutes pour une moyenne d'un peu plus de quatre minutes par chansons, même si le groupe n'hésite pas à deux reprises à relever avec brio le défi de composer des titres excédant les cinq minutes ("Quien llora por ti" et "Azote de Dios"). La première piste, "Alas de fuego", est à elle seule un condensé de ce qui va suivre: très rentre-dedans, construite sur un rythme rapide sans être speed, sans temps morts, avec d'excellents riffs et soli de guitares et un refrain imparable, c'est d'emblée une réussite qui nous présente des musiciens et un chanteur au sommet de leur forme et de leur art. Loin de marquer le pas, la suite est au contraire de la même qualité, avec toujours la même recette à base de riffs et de soli à tomber par terre et savamment distillés sans être trop envahissants, de ponts instrumentaux de toute beauté et de refrains percutants et qui vous restent tout de suite gravés dans la tête, le tout parfaitement mis en valeur par une production aux petits oignons faisant particulièrement bien ressortir la voix et les guitares.

Aucune note ici n'apparaît comme superflue et tout est à sa place dans un ensemble homogène sans faute de goût, parfaitement calibré et maîtrisé et prenant le parti d'une coloration légèrement épique mais sans excès. Dans cet ensemble chaque titre se distingue des autres par un petit plus qui lui donne du cachet et du relief: c'est par exemple cette époustouflante introduction à la batterie sur la chanson titre, sur laquelle viennent petit à petit se greffer les guitares, ou encore le début acoustique de "Azote de Dios". J'aurais également une mention particulière pour le titre "Quien llora por ti". Construit sur un rythme plus lent que le reste, il se distingue par une introduction plus solennelle de près d'une minute, avec des cloches qui sonnent dans le lointain, puis présente un superbe riff et solo de guitare entêtant, presque hypnotique, que l'on va retrouver tout au long des six minutes qu'il dure. Rythmée, mélodique, bien construite et très inspirée, cette excellente chanson, à mon sens la meilleure de l'album, est la preuve que les Espagnols jouent à présent dans la cour des grands et n'ont en matière d'inspiration et de talent rien à envier à d'autres groupes.

La performance d'Angel, chanteur charismatique de la formation, est plus particulièrement à souligner ici: présentant un timbre juste et clair, ni trop aigu ni trop grave et chantant sans fougue ni excès, il est à l'aise dans les morceaux rapides et incisifs ("El corazon del guerrero") comme dans les morceaux plus lents (admirez sa prestation sur "El canto de la sirena"). Sa voix est incontestablement l'un des atouts qui achèvent de faire de Indomable une réussite.

Un mot également des textes: très travaillés, ils présentent également une évolution car traitent moins que dans les premiers albums du groupe de sujets historiques ou fantastiques, mais ont ici une dimension plus profonde, intime voire métaphysique, en rapport avec le choix, le destin, la liberté: la chanson titre, par exemple, parle d'un esclave qui se révolte et finit par mourir, ce qui est probablement une allusion à Spartacus (même si son nom n'est pas prononcé dans le texte), esclave qui se révolta et finit crucifié, (avec, peut-être, un lien à faire avec la pochette de couverture).

Non décidément j'ai beau chercher et le regarder sous toutes ses coutures, je n'arrive pas à trouver de défaut à cet album; au contraire plus je l'écoute et plus il me révèle de richesses. Le heavy metal n'étant pas à la base mon genre de prédilection, le choc reçu en le découvrant n'en a été que plus grand et comparable à ce que fut il y a quelques années et dans le même genre l'écoute de Larmes de héros de Sortilège. Proche de la perfection et incontestablement chef d'oeuvre d'un groupe qui mériterait d'être davantage connu au delà de ses frontières, il mérite par conséquent une note proche de la note maximale. Amateurs de heavy metal, de metal espagnol ou tout simplement de bonne musique, précipitez-vous dessus, vous ne serez pas déçus.

Merci Tierra Santa pour ce disque magnifique qui m'a fait voir d'un autre œil le metal espagnol.

19/20

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire