In the Shadows

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17/20
Nom du groupe Mercyful Fate
Nom de l'album In the Shadows
Type Album
Date de parution 22 Juin 1993
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album247

Tracklist

1.
 Egypt
Ecouter04:53
2.
 The Bell Witch
Ecouter04:35
3.
 The Old Oak
Ecouter08:55
4.
 Shadows
Ecouter04:42
5.
 A Gruesome Time
Ecouter04:32
6.
 Thirteen Invitations
Ecouter05:17
7.
 Room of Golden Air
Ecouter03:07
8.
 Legend of the Headless Rider
Ecouter07:43
9.
 Is That You, Melissa
Ecouter04:41
10.
 Return of the Vampire... 1993
Ecouter05:09

Durée totale : 53:34

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Mercyful Fate



Chronique @ largod

25 Fevrier 2013

La bête rugit encore !

Lorsqu’un artiste prend le risque de mettre un projet en sommeil, le seul verdict valable à son réveil est bien souvent celui des critiques spécialisées et surtout du public.

Le principe de la reformation de groupe, qui pullule depuis une bonne quinzaine d’années désormais, répond bien souvent à un défi personnel auquel se confrontent les anciens membres de formations, plus ou moins talentueuses, attisés parfois par l’attirance de l’argent facile promis par d’avides grands argentiers de l’industrie du disque mais aussi par un ego suffisamment surdimensionné de certains, leur laissant croire dur comme fer au retour de la gloire passée. Bien évidemment, il est facile d’avoir un avis sur ce sujet lorsque l’on se trouve de l’autre côté de la barrière. Certains y verront d’abord le plaisir de retrouver un groupe avec quelques années de plus, de les voir proposer un nouveau matériel ayant gagné en maturité ou tout simplement d’avoir la chance d’entendre en live leurs idoles jouer des morceaux passés à la postérité. D’autres ne retiendront que l’effet d’annonce, le coup de publicité, le pouvoir de l’argent roi et n’auront de cesse de s’adonner au massacre via la critique facile. La critique facile constitue en elle-même un bien triste aveu de complexe d’infériorité maladive non assumé. Aux stupides, laissons leur donc leurs croyances et ouvrons leur bien grandes les portes de l’Enfer...

Alors que Mercyful Fate cassait la baraque à frites aux quatre coins de la planète après le fabuleux « Melissa » de 1983 et l’impressionnant « Don’t break The Oath » de 1984, l’incompréhension va insidieusement s’installer entre Hank Shermann, guitariste imaginatif et virtuose de la troupe, et le reste du groupe. Le clap de fin est donné après le concert de Copenhague du 12 avril 1985 durant lequel Mercyful Fate reçoit l’ovation et le retour d’amour sans borne de ses fans locaux. Aux dires de King Diamond, certaines attitudes pour le moins non-professionnelles, lorsqu’il s’agit d’un groupe arrivé à un certain stade de notoriété, devenaient monnaie courante de la part du guitariste : tenue vesTimentaire, retard ou absence aux interviews. Dont acte. Ce qui fit déborder le calice était bien plus profond : les nouvelles compositions proposées par Hank pour le troisième album engageaient le groupe dans un style aux antipodes des aspirations du mentor et fondateur du groupe. Le divorce était dès lors consommé.

Alors pourquoi revenir un jour de 1993 ?
Mettons de côté la piste de l’argent. Certes, se reformer réactive les royalties sur les anciens disques et les nouveaux albums peuvent mettre du sang frais sur le cadavre de la jeune vierge sacrifiée au Dieu Malin. Le succès d’esTime du groupe King Diamond lancé sur les cendres encore chaudes de Mercyful Fate par le leader Danois devait donner le nécessaire aux musiciens pour (sur)vivre de leur passion. A entendre le chanteur charismatique, le lien avec Hank Shermann n’a jamais été complètement rompu. Comme tout projet de come-back, la crainte de se retrouver à nouveau ensemble et de ne pouvoir composer un matériel suffisamment pertinent lui a beaucoup trotté dans la tête. Cependant, il céda à sa principale motivation qui consistait à pouvoir exprimer au sein de Mercyful Fate un matériau artistique avant tout d’ordre spirituel, là où le groupe King Diamond officiait sur le terrain des faits de société. Dont acte, encore une fois.
J’y vois quant à moi une réponse sans équivoque à l’hégémonie du grunge et des groupes de Metal déprimant et jouant des riffs ultralourds, tout en étant accordés un voire deux tons en dessous. Le rock n’est pas mort. Le heavy-rock ouvre à nouveau les yeux. La bête se réveille et elle rugit encore !

Enfermés de février à avril 1993 aux studios Dallas Sound Lab, les 5 pistoleros sortent le 6 juin suivant ce troisième méfait de 9 titres, composés pour 4 d’entre eux par King Diamond, 3 par Hank Shermann et 2 par Michael Denner. Le label Metal Blade aura mis à leur disposition Brian Slagel dont la renommée n’est plus à faire. Les thèmes abordés vont de la mythologie Grecque aux croyances surnaturelles en passant par la damnation et les légendes ancestrales.

Dès le premier morceau « Egypt », Mercyful Fate met les pendules à l’heure. Un premier solo de Shermann déchire l’air et on saisit ensuite sans peine que le groupe est dans l’esprit de ces mid-tempo alambiqués et tortueux qu’il a eu l’habitude de produire. L’équilibre du son donne l’espace aux instruments et permet à la section basse/batterie de se lier avec facilité au riffing grave de cette pièce heavy, structurée et mélodique. Le chant varie déjà sur toute la gamme d’octaves du falsetto de King Diamond.
L’office commence et va se poursuivre sans temps mort.
L’accroche du riff et de la ligne de basse de « The Bell Witch » plante un décor lugubre dans lequel King Diamond évolue avec délectation puis l’accélération en cours de morceau renforcera ce senTiment d’urgence et de crainte. L’association de la double grosse-caisse actionnée par Morten Nielsen à l’attaque de cordes du bassiste Timi Hansen apporte un joli cachet à l’ensemble, rehaussé par des soli de la paire Denner/Shermann de très grande classe.

L’incisif et bref instrumental « Room of golden air » sera le seul instant de respiration accordé par le groupe au milieu de ce festin d’atmosphères et de légendes contées par leur front man. La basse Burtonienne en début de titre laisse place à un interlude faisant la part belle à la musicalité des six-cordistes et quelques nappes de claviers.

Mercyful Fate rappelle à ses fans combien ils se complaisent dans les titres à l’ossature complexe.
C’est le cas avec « Legend of the headless rider » qui commence par s’engouffrer dans un labyrinthe de fausses pistes rythmiques pour finalement endosser une trame heavy sur laquelle le chant posé puis décharné du King se transforme en une prouesse vocale hors normes. Le pont/break aérien puis la partie speed instrumentale se raccroche à nouveau à un dédale de rythmes et l’auditeur devra y revenir à plusieurs reprises pour prendre toute l’ampleur de ce magnifique morceau. Suivant une veine identique, « The old oak » vous donnera le frisson de par son ambiance, mise en avant par un super riff oppressant et glaçant à souhait. Les changements de rythmes incessants finiront par vous prendre au jeu de ce titre mélodieux, presque emballant, au chant précis et contant la légende d’un vieux chêne où nombre de pendus y furent exécutés.

La base heavy-metal du groupe se retrouve à nouveau dans l’excellent « Shadows » qui allie chant teinté d’un lyrisme diabolique à un gros feeling dans le jeu de guitares. La musicalité du titre en fait un hit en puissance, abordable malgré l’ésotérisme ambiant des paroles. Son enchainement avec « A gruesome Time » dépoussière avec son riffing en toupie le style Black Sabbath, revisité par l’attelage Denner et Shermann, distillant des soli shreddés ou en toucher à en tomber par terre d’admiration. Ces deux titres restent au seuil de l’agressivité gratuite et regorgent de classe et de densité dans leur propos musical.

La grosse attaque de riff sur « 13 invitations » ne manque pas de nous rappeler que Mercyful Fate officie dans la messe païenne chaque fois que la double grosse-caisse soutenue par une basse perforante épouse le beat sec de caisse claire de la batterie et la ligne mélodique des guitares. Et puis soudain le clavecin divin retentit pour introduire la suite de « Melissa » que King Diamond offre à nouveau à ses disciples. Le riffing énorme rivalise avec un chant monstrueux et des soli dantesques. Pas de toute, la réponse à la question « Is that you, Melissa ? » est toute trouvée. Moins sombre et plus courte que son ainée, cette variation sur l’amour du King pour son précieux crâne, incarné en une intouchable inconnue, clôture avec élégance et puissance un retour au premier plan.

Pour son come-back, Mercyful Fate nous propose donc un album compact au contenu musical limpide et parfois plus complexe. L’osmose entre les différents musiciens semble à nouveau intacte et liasse présager quelques moments d’intense émotion sur scène.
Etrange d’ailleurs, le calme avec lequel King Diamond répond aux questions des journalistes lorsque le masque est tombé, comparé à la soudaine mutation qui s’opère une fois le grimage scénique endossé par Kim Bendix Petersen. Réservé, presque timide au quotidien, il explose ensuite sur scène, habité par un personnage, plus attachant finalement que repoussant.
La magie des concerts sans doute… Le retour de la bête trop longtemps assoupie…


Didier – février 2013

26 Commentaires

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samolice - 29 Août 2015: Je relisais les commentaires de ta chro Didier et je vois que tu cites Morten Nielsen comme batteur sur ce skeud. Or sur mon livret c'est Snowy Shaw qui est crédité. Peut être est-il arrivé après l'enregistrement?
Sinon, toujours du bonheur par paquet de 12 ce disque!
largod - 30 Août 2015: C'est bien Morten Nielsen qui frappe sur l'album. Il n'a pas pû tourner pour défendre le disque suite à une blessure à la jambe et Snowy Shaw l'a remplacé.
grogwy - 05 Avril 2018:

Suivant l'exemple de Benediction sur "The Grand Leveller" (1991), Mercyful Fate illustre "In The Shadows" avec le thème de "L'Arbre des Morts".

Celui-ci est tiré de "Sleepy Hollow - La légende du Cavalier Sans Tête", la nouvelle de Washington Irving qui sera adaptée au cinéma en 1999 par Tim Burton (avec Johnny Deep dans le rôle principal).

Un excellent film.

 

angus107 - 08 Fevrier 2024:

Je n'ai pas adhéré à cet album comme aux deux précédents.

16/20

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