Normalement je suis plutôt
Doom Death voire
Funeral Doom où j’estime mes capacités suffisantes à la rédaction de chroniques, et si j'avais eu en face de moi le tout nouvel album de
Solitude Aeturnus avec de nouvelles compositions, j’aurais certainement décliné la proposition.
Néanmoins, cette nouvelle sortie d’un des groupes phares de la scène
Doom traditionnelle consiste en la réédition de la démo de 1988 ainsi que quelques enregistrements inédits comme des prises live ou des rehearsals du groupe (ces dernières relativement dispensables au vu de la qualité) . Alors comme ce sont les débuts, autant s’y attaquer comme le bon néophyte (ou presque) de
Doom Trad que je suis.
Trois ans avant la sortie de
Into the Depths of Sorrow en 1991, le groupe de John Perez, connu pour son passif chez
Ripping Corpse, légendes du Death
Metal US underground, la démo …
And Justice For All pose les bases de ce qui fera de
Solitude Aeturnus LE groupe de
Doom Trad américain. Cependant, alors qu'ils auraient pu baser leur son sur les précurseurs américains du genre,
Trouble, ou encore sur un son bien plus Sabbathien, c’est du côté de la Suède qu’il faut aller pour trouver l'inspiration la plus criante du groupe à cette époque.
L’analogie à
Candlemass, puisque c’est donc d’eux qu’il s’agit, est tellement frappante que pour un titre comme Mirror of
Sorrow, on pourrait quasiment crier au plagiat d’un certain morceau intitulé
In Solitude… Epicus Doomicus Metallicus ayant posé les jalons de ce qui deviendra l’
Epic Traditional
Doom et aussi l’album ayant prétendument donné son nom au genre, nul doute que son impact et sa force d’inspiration ne laissèrent que peu de monde indifférent. Et ce, même de l’autre côté de l’océan.
En revanche plus qu’un simple clone de
Candlemass,
Solitude Aeturnus s’appuie avec sa démo sur des sonorités qui si elles sentent bon le Heavy
Metal n’ont pas encore tout à fait abandonné les sphères du Speed
Metal voire du Thrash
Metal. Le tempo est plus enjoué que les débuts des Suédois et certaines rythmiques sont clairement à mettre au compte du Thrash
Metal. Si à cela vous ajoutez le fait que le chant de Lowe à ses débuts est sensiblement proche de celui d’Osegueda, on pourrait alors penser à une sorte de réunion, certes improbable, entre
Death Angel et
Candlemass.
Quoi qu’il en soit, même si les influences ne semblent pas tout à fait digérées, il faut admettre que le son est lourd, voire très lourd (Where Angels
Dare To
Tread) et qu'en cela, malgré quelques diversions assez speed, le groupe est dès 1988 un groupe de
Doom à part entière.
Ce disque s’adressera aux fans du groupe qui ne connaitraient pas leurs débuts mais pourra, comme il l’a fait pour moi, servir d’excellente introduction à la légende des Américains afin de remédier à certaines lacunes.
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