In Swathes of Brooding Light

Liste des groupes Black Avantgardiste Ebonylake In Swathes of Brooding Light
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16/20
Nom du groupe Ebonylake
Nom de l'album In Swathes of Brooding Light
Type Album
Date de parution 28 Octobre 2011
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1. And from the Seas the Sickening Things 04:16
2. I Painted the Suicide of Neptune 07:01
3. The Curious Cave of Deformities 04:41
4. In Swathes of Brooding Light Skeletal Birds Scratch at Broken Windows 05:50
5. Human Mannequin Puppeteer 01:45
6. Licking at the Nesting's of Young Fledglings 09:55
7. Amethyst Lung Concerto 05:49
8. Within Deepest Red (The Opening of..) 09:48
9. The Theory of Sexual Carvings 06:01
10. A Voice in the Piano 10:24
Total playing time 1:05:30

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Ebonylake


Chronique @ godgrinding

10 Mai 2013

l’album de la survie du groupe contre vents et marées...

Après plus de 10 ans de silence et le départ de 80% des membres du groupe, Ebonylake a disparu, une parenthèse plus ou moins involontaire apparemment dû à de violents conflits entre les membres du groupe. Ne reste plus que le noyau des compositeurs principaux et fondateurs, Mr.Ophelius et Mass, partis de Cacophonous Records et recueillis par Les Acteurs De L’Ombre Productions.
Ce quasi split trouvera écho dans le morceau au riff répétitif "I Painted the Suicide of Neptune", dont les paroles seraient tirées des années de dépression des musiciens, les décrivant comme la dérive lente et tragique d’un navire en pleine tempête.
Ce genre d’épreuves n’amène pas toujours ceux qui les surmontent à aborder des thématiques lumineuses puisqu’Ebonylake choisit l’inverse, et montre que les ans n’ont pas émoussé sa créativité. Et si depuis "On the Eve of the Grimly Inventive" d’autres ont prouvé qu’ils savaient faire aussi bien, sinon mieux (Carach Angren, Limbonic Art ou Diabolical Masquerade en tête), il ne possède pas moins un style inimitable. Le groupe se dote ainsi d’une production un peu raw, peut-être étouffée, qui accentue le malaise car on doit parfois tendre l’oreille pour entendre les nombreux instruments.

Pour ceux qui ne connaissent pas, le plus proche d’Ebonylake serait un croisement contre-nature entre Ephel Duath, pour la recherche et la déstructuration volontaire, et un vague Diabolical Masquerade, ou Golden Dawn, pour l’ambiance horrifique cinématoraphique.
Le tout forme un son torturé, forçant au minimum une seconde écoute, voir plus si vous n’adhérez pas totalement à leur vision romantique et macabre du monde.
Et si vous y adhérez, alors vous y reviendrez surement avec plaisir ("comme une dent douloureuse que l’on ne cesse de titiller", pour paraphraser de C.Barker).

Les morceaux dialoguent et s’opposent beaucoup entre eux, le très court voisine le très long, les pistes quatre, cinq et six sont accolées ensemble tel une énorme pièce de plus d’un quart d’heure (ces trois titres évoquent immanquablement "Lammendam" ou "Death’s Design"), les quatre derniers,qui sont issus d’une ancienne démo, durent plus de trente minutes, soit près de la moitié de l’album entier ! Très extrêmes, les premiers et troisièmes titres du disque oscillent d’un black metal furieux accompagné de claviers, avec des passages plus baroques, pour repartir de plus belle. Dès le départ, "And From the Seas the Sickening Things" nous embarque en cours de route sur un blast fracassant, comme sur un grand-huit, accentué par les claviers et le chant clair, des espèces de cris alternés avec les vocaux black de spectres en colère, entre un vieux film de la Hammer, ou "Evil Dead".

D’ailleurs, les voix semblent sous-mixés exprès, non pas pour cacher un manque de talent, mais bel et bien pour que l’on se demande ce qu’ils racontent. Souvent clair et parfois accompagné de rares voix féminines, encore plus dérangeant si possible, le chant semble être celui d’une voix venant de l’au-delà, plus terrifiant que la voix black ou le growl. Le même effet apparaissait déjà sur "On the Eve…", parfait sur un titre comme "The Wandering of Ophelia through the Untamed Countryside", ou dans l’éponyme, mais il est ici plus accentué, moins lyrique, et le contraste est encore plus surprenant.
Pianos et violons sont comme saccadés, tranchants même. Une sensation de rapidité fauchée en plein vol par des coupures incisives, des breaks dans le titre où la batterie se retrouve en arrière, obligée de suivre les notes des instruments classiques. Ce morceau est relativement court et violent, nous secouant dans tous les sens, et ressemble étrangement à l’ouverture du premier album, le titre "The Autor of the Burning Flock", pour finir sur une note de violon plus mélancolique (plusieurs titres d’Ebonylake ont un final identique).
"The Curious Cave of Deformities", elle, est construite entièrement sur le même riff, répété inlassablement, repris ensuite de manière plus pervertie par les claviers et les violons, puis remodifié, pour finalement s’en éloigner radicalement, renouant avec les hachures de la première chanson et des petites notes sans cesse différentes. L’effet est vraiment déroutant et le titre, court comme le premier, laisse la même impression de violence. A l’inverse, les autres morceaux sont quant-à eux plus nuancés, et contiennent une sorte d’unité, de répétition de riff, et des rythmes parfois beaucoup moins rapides.

Les sonorités évoquent, comme sur le premier album, des ambiances fantomatiques, mises en images par un artwork aussi étrange que beau (œuvre de SLO). L’impression que le disque est habité par des forces spirites maléfiques telles celles du film "Shining", se trouve démultipliée par les compositions alambiquées du duo anglais. Chaque instrument essaye de supplanter l’autre, jouant parfois sur des rythmes différents, imbriqués et emboités les uns par dessus les autres, et l’effet de brouhaha déconcerte l’auditeur.
J’ai aussi eu le sentiment que les guitares étaient plus complexes et en avant que sur "On the Eve of the Grimly Inventive", mais n’étant pas musicien, impossible de juger de leurs qualités véritables.

Le quatrième morceau, "In Swathes of Brooding Light Skeletal Birds Scratch at Broken Windows", après un début au son de clavecin, passe le relais à la guitare, apporte un ambiance lourde et grave planant sur nos têtes, renforcée par les vocaux masculins et féminins alternés, le titre étant très lent, et à nouveau basé sur un riff répété à l’infini, sorte de "I Painted the Suicide of Neptune" bis. Et après une fin abrupte, " Human Mannequin Puppeteer" semble être son outro, ou l’intro du prochain morceau. Très courte, elle ressemble à un sample de film d’horreur franchement angoissant. "Licking at the Nesting's of Young Fledglings" démarre lentement, terrifiant, montant en intensité, puis aboutissant à une partie atmosphérique, avant de repartir plus violemment, cachant des blasts et une alternance de passages hurlés / parlés.
Le final du morceau, encore plus macabre, est une très longue plage atmosphérique, étirant un entracte de 5’30.

A partir de la septième piste, "Amethyst Lung Concerto", Ebonylake nous gratifie de sa démo perdue (15 ans d’âge !) "As Ghosts We Dance in Thrashing Seas", deux titres étant déjà présents sur le premier album des anglais, dans une version à peine différente. En revanche, ils sonnent comme le reste de ce disque, assez brut. Ces morceaux proposent une demi-heure de horror metal "conventionnel", dans la lignée du premier album, et reposent presque entièrement sur les claviers, pianos et violons, jouant sur des sons typiques des films d’horreur, alternés à des passages plus black, dont la composition n’auraient pas dépareillés sur "On the Eve…" (par exemple avec des vocaux féminins plus présents que sur la première moitié du disque), allant très bien sur un "Entretien avec un vampire" ou "La compagnie des loups" (N.Jordan).
Ce titre et "The Theory of Sexual Carvings" comportent ainsi plein de petites notes étranges et saccadées aux mélodies très inquiétantes, sur différents tempos, versions moins violentes et plus ambiantes de "The Curious Cave of Deformities".

"Within Deepest Red (The Opening Of...)" et "A voice in the Piano", déjà connues, sont deux longues pièces mélancoliques, toujours aussi majestueuses, mais là aussi avec un son plus cru, notamment la basse qui sonne différemment, aux passages atmosphériques entrecoupés d’un black sympho syncopé ("Within…" se trouvant rallongée de deux minutes pour un final plus sombre que sur le premier disque).

Difficile de donner une note, la folie et le chaos flirtant avec le génie, le désir du groupe de nous raconter des ghost-stories effrayantes étant atteint. Exorcisme ou enterrement, "In Swathes of Brooding Light" est l’album de la survie du groupe contre vents et marées...
16/20 (malgré la difficulté d’accès, qui n’est pas un défaut ici).

2 Commentaires

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MikeSlave - 11 Mai 2013: Merci pour cette chronique. Il m'a fallu plusieurs écoutes pour apprivoiser "on the eve of.." que je truve unique et inspiré. Je vais donc me pencher sur celui-ci car ton papier donne envie. Merci mec!
godgrinding - 13 Mai 2013: Et merci à AlonewithL pour m'avoir forcé à écrire une chonique plus lisible que ce que j'en avais fait au début.
Oreilles sensibles s'abstenir, Ebonylake mérite vraiment qu'on les écoute!
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