Il n'est pas aisé de citer des albums purement thrashmetal de grande qualité issus de France. Psychological
Torment de
No Return, peut-être mais ça remonte à 1990, ou, en plus extrême et récent, le premier album des défunts
Perversifier, bien sauvage, voire les deux
Zoldier Noiz. De rares formations s'y sont essayées entretemps, sans succès ni lendemain (
Imperial). A l'heure où une génération semble vouloir rectifier ce manque flagrant (
Hexecutor,
Deathroned,
Mortal Scepter), le cas d'
Infinite Translation avec son premier album magnifiquement illustré par le fameux Repka mérite l'intérêt. Sorti en 2010, rendons grâce au sympathique label Emanes Records (
Thrashback,
Sanctuaire...) de promouvoir et distribuer ce genre de groupe.
Trio bien de chez nous, Max
Maniac, Jon
Whiplash (
Skelethal) et Fishkiller assènent un thrashmetal dans les règles de l'art, à l'instar de la vague revival qui sévit depuis le début du siècle (citons dans un style similaire
Pitiful Reign,
Ultra-Violence,
Fastkill ou
Bonded By Blood). L'album débute ainsi par une instrumentale de qualité ("Escaped"), où les riffs saccadés et typiques rassureront les thrashers sur la faculté d'un groupe français à officier dans ce créneau musical. Les vocaux, traditionnellement point faible des formations françaises en général dès lors qu'il faut officier en anglais (malgré un léger accent ici, mais bon, pas plus qu'il y en avait sur le premier
Deathrow, sans un style vocal assez similaire) sont parfaits pour le style. Un bon point, qui conforte l'appréciation globale. Les structures des morceaux sont bien construites et constituant presque un abécédaire du genre (backing vocals, mosh parts, accélérations rythmiques, breaks à gogo) sur une base instrumentale empruntant autant à
Exodus qu'à
Deathrow ("
Legion Of Death" et ses guitares incisives). Difficile de deviner, sans le savoir à l'avance, que cet album vient de Gaule.
D'une durée idéale pour le style (36 minutes),
Impulsive Attack montre ainsi un savoir-faire indéniable au gré de titres agréables et nullement redondants. Même si on pourra sourire à la lecture des paroles d'un titre comme "Translator" (au demeurant fort efficace), ode à la gloire du thrash en maudissant les posers (souvenirs, souvenirs), n'est ce pas finalement l'héritage d'une certaine conception du mouvement ? Sans jamais dépasser le mur du son, les compositions de ce premier album, énergiques ("
Dead By
Dawn") et assez rapides, présentent une homogénéité remarquable ("Zombie
Squad" un peu en-dessous, quand même), conférant une base fort agréable au thrash de notre trio tout au long des 8 morceaux.
Découpé en deux parties de quatre titres débutant chacune par un instrumental (ça fait pas penser au format vinyle, ça ?), "Escaped" donc, mais aussi le fouillé "
Impulsive Attack" de six minutes et demie (on pense au
Metallica de la grande époque au détour de certains riffs) cet album sans prétention, véritable OVNI de la scène française par son classicisme, constitue une vraie bonne surprise. A l'instar de son successeur chroniqué également en ces pages,
Impulsive Attack saura titiller la corde sensible de n'importe quel thrasher qui se respecte.
Pas vraiment référentiel, mais foutrement sympathique.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire