La scène brutal death technique est de plus en plus saturée, c’est un fait. Et en général, ses représentants viennent souvent d’
Europe ou des Etats-Unis, ça aussi c’est un fait. Les japonais de
Desecravity ne l’entendent pourtant pas de cette oreille, pour le plus grand bonheur des nôtres ! Et ils débarquent avec un solide argument, « Implicit Obedience », premier album pour ces japonais jusqu’alors inconnus au bataillon. Willowtip croit pourtant au potentiel du quatuor et signe de suite la formation, n’ayant pourtant aucun support auditif sorti précédemment.
Ne vous laissez pas décourager par le visuel de l’opus, il serait en effet dommage qu’une pochette si immonde vous incite à ne pas vous lancer dans l’écoute de ce premier album des japonais tant il s’avère être prometteur. La principale influence est clairement
Origin et ce n’est certainement pas des morceaux comme «
Enthralled in
Decimation » qui viendront me contredire ! Mais des touches
Hate Eternal ou encore
Internal Suffering se font sentir ici ou là, pour un pot-pourri, vous l’aurez compris, plein de brutalité et de technicité. Mais attention, technicité ne signifie pas toujours branlette de manche, et ce « Implicit Obedience » regorge de technique, certes, mais au service de la brutalité et de l’efficacité !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les compositions sont tout sauf redondantes. En effet, on ne tourne jamais en rond, le tempo et la rythmique changent sans arrêt. Cela nécessite donc une écoute attentive, tout du moins lors des premières écoutes, pour bien se repérer. En effet, entre des sweeps très brefs, de nombreuses harmoniques, des solos, il faut pouvoir comprendre quelque chose a tout ça ! Mais une fois l’album bien assimilé, c’est un vrai régal. On reconnait les influences, certes, mais on ne peux enlever au groupe une certaine originalité pour leurs riffs, tous plus efficaces les uns que les autres.
Le riffing des guitaristes se veut rapide et technique (sans être bordélique attention, ce n‘est pas non plus du
Internal Suffering) mais la paire de six cordes n’en oublie pas l’aspect mélodique. En effet, d‘«
Enthralled in
Decimation » jusqu’au titre final «
Dark Dimension »,
Desecravity avoine, mais les touches mélodiques font très bien passer la pilule pour un rendu tout sauf indigeste. Une bonne dose de groove est également présente au milieu de cette déferlante de brutalité, comme certains riffs de « Demonize the
Old Enemy », «
Hades » ou encore « The
Collapse of Religion ».
Un mot sur le son maintenant. Il me faut tout d’abord préciser que le mixage de l’album a été réalisé par Erik Rutan en personne, si cela peut vous donner une idée du son de la galette… Ce qui m’interpelle le plus, c’est la batterie ultra triggée. Le son de batterie rend en effet le jeu de Yuichi Kudo (au passage principal compositeur de la formation) tout sauf naturel. Cela est généralement désagréable, mais là, cela colle plutôt bien à l’ambiance et au concept de l’album. La production laisse également une place assez importante pour la basse, qui se fait bien entendre à plusieurs reprises, comme sur « Immortals
Warfare » ou encore « Condemnation ». Notons également que la voix de Yujiro Suzuki, relativement puissante et profonde, colle parfaitement aux compositions de l’album.
L’introduction classieuse et mélodique « Into the Unknown » ouvre donc la marche aux 33 premières minutes de la carrière du quatuor japonais, marquant son entrée dans la scène du brutal death technique, scène où la concurrence est particulièrement rude et acharnée. « Implicit Obedience » apparait ainsi comme un très bon premier jet pour la jeune formation. Il ne reste plus que le public découvre ce nouvel outsider du genre, mais avec un soutien comme celui de Willowtip, je ne me fait pas trop de soucis pour eux, le reste dépendra d’eux-mêmes.
15/20
Ils butent méchamment ces Jap' !!
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