Le voilà, cet
Imperfect Like a God, jeté honteusement dans les oubliettes du Death
Metal en cette année 2003.
Trauma, c'est le vilain petit canard polonais, celui qu'a pas eu d'bol et qui fut constamment rejeté. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir fait les tournées avec ses collègues de l'ex-bloc de l'Est, eux qui avaient déjà fait leurs preuves et qui auraient pu faire monter
Trauma qui avait jusque ici un parcours plutôt anecdotique. Malheureusement, le dernier album en date n'arriva même pas à le sortir de ce merdier, un rien trop fade. Malgré toute les bonnes volontés de
Witching Hour pour faire un peu de promo,
Archetype of Chaos ne fut pas l'album de la révélation (trop) attendue.
Et puis au final, qu'est-ce qu'on en a à carrer que
Trauma soit inconnu de tous, qu'il soit Polonais, Grec ou Mexicain, cet album c'est une tuerie, voilà tout.
Tout d'abord parce que le travail des Hertz Studios est ici (comme d’habitude quoi, me diront certains) phénoménal. Le genre de production puissante qui te scotche au mur dès les premières secondes de Blade Under Your Throat et ses blasts furieux. Tout est nickel, on en prend plein la caboche, et ça groove comme c'est pas permis (et oui!) du fait de la basse sous-jacente qui se fait ressentir à chaque titres, chaque rythmique en acier trempé.
Ça c'était pour l'ossature, mais à l'intérieur....
Trauma te balance des titres tous plus meurtriers les uns que les autres, blast et double pédale à foison tandis que Mister et Patrix enchaînent les riffs comme on enfile des perles. Oui s'il y a bien une chose qu'il faut retenir de cet album, c'est la rythmique colossale bâtie sur ce petit tricotage bluffant de toute une valise de riffs assassins au sein d'un seul et même titre. Tu t'es pris une baffe sur le premier couplet de Make Me
Blind ? Attend une peu et ils t'en collent une deuxième sur celui d'après en virant complètement de bord. Un petit refrain blasté (
Imperfect Like a God), un break plus mid-tempo pour repartir à fond les ballons juste derrière (Perplexity Of Truths...au piff), et que je te défouraille tout ça à grands coups de batterie-marteau-piqueur qui tient aussi bien en place que les guitares (c'est à dire entre cinq et dix secondes le temps d'un couplet)....Qu'est-ce que je disais plus haut ? Ah oui, on en prend plein la caboche en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire.
Pourtant c'est bien loin d'être décousu comme album. Tout est au contraire très fluide, les refrains sont facilement mémorisables, et l'album s'enfile d'une traite sans aucun temps mort ni baisse de régime.
Pas de démonstration techniques, pas de titres à rallonges, pas de pseudo-concept qui viendrait alourdir le truc, non rien de tout cela. Les quelques samples en intro ou les solos de Mister sont juste là pour décorer, et honnêtement, cela ne changerait pas la donne s'ils n'y étaient pas.
C'est sûr que pour l'ambiance on repassera : pas d'atmosphère épaisse à découper à la tronçonneuse, pas de mélodies sinistres,
Trauma ne s'embarrasse pas de savoir s'il va jouer dans la catégorie
Old-Schoool, Ultra-Tech, Indus et j'en passe. Non : il y a juste ces putains de riffs percutants et foutrement bien construits, de Blade Under Your Throat jusqu'à
Outrage To
Fools qui dégagent une telle efficacité qu'on en aurait même souhaité un petit peu plus tellement c'est court !
Imperfect Like a God porte bien mal son nom. Cet album touche du doigt l'excellence, et si vous recherchiez un bon défouloir sans prise de tête, voilà bien un disque qu'il vous faut absolument découvrir sans tarder. Aux côtés de
Determination,
Trauma nous a sorti ses deux meilleurs albums, et la suite s’avérera malheureusement en demi-teinte. A eux maintenant de redresser la barre et de nous prouver qu'il en ont encore sous le coude pour les années à venir.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire