Liste des groupes Deathcore Obliterate (CAN) Impending Death

Tiens ! Mais c'est que nos cousins québécois viennent de nous réserver une nouvelle surprise ! Ah, vous ne connaissez pas Obliterate ? On ne vous en voudra pas ; il est vrai que ce combo ne s'est pas encore fait un nom au-delà de l'Atlantique. Donc Obliterate a été formé en 2010 à Québec, et avait sorti un premier album en 2012 intitulé : "The Filth of Humanity". Malgré ses qualités, ce disque n'a quasiment pas fait parler de lui. Il faudra attendre 2015 avec leur EP éponyme pour que ces Québécois se fassent entendre pour de bon.

Entre temps, trois années se sont écoulées, le groupe a parcouru les routes de l'Amérique du Nord aux côtés de certaines pointures de la scène canadienne comme Depths Of Hatred, le tout en maintenant une formation stable. Voilà que les musiciens ont entre-temps signé un contrat avec la grosse écurie qu'est Unique Leader Records pour sortir en cette année 2018 leur tant attendu deuxième album (on pourrait même dire que c'est le premier tellement "The Filth of Humanity" est tombé dans l'oubli) intitulé : "Impending Death". Autant dire qu'avec cette météorite qui va s'abattre sur ce pauvre fermier, ça va envoyer du très lourd pour un début.

Et justement, c'est le cas, et ce, dès le lancement du disque par le titre éponyme. Malgré une introduction un peu cliché consistant en des bruits terrifiants, on atterrit directement dans le monde brutal du groupe qui alterne entre hurlements rocailleux, groove ambiant, rythmique à toute allure, et mélodie effrayante, un sweeping par-ci par-là, le tout pour finir sur un gros breakdown dévastateur. Un schéma un peu classique pour un groupe de deathcore, mais c'est bien structuré, et on ne s'en lasse pas.

On sera tous d'accord pour dire que ce "Impending Death" dans sa sonorité ne révolutionnera pas le style, mais il faut constater qu'Obliterate privilégie la musique plutôt qu'une suite de breakdowns stériles. En effet, toutes les chansons sont structurées de façon à ne pas tomber dans le piège des breakdowns clichés, faisant que sur des morceaux comme "Numbers" ou "Death notice", on a vraiment l'impression de se prendre un énorme boulet de canon en pleine figure comme sur "Reconquered" et son groove à la Whitechapel bien lourd.

Pour le reste de la musique, les musiciens continuent sur la même voie tracée depuis leur dernier EP, à savoir, des riffs à la Despised Icon rapides et précis qui rejettent toute envie de mélodie. Preuve que les mélodies ne sont pas obligatoires pour faire quelque chose de musicalement acceptable, et si vous tenez vraiment à en avoir, il y a les sweepings sur l'éponyme ou "I, Cerberus" qui permettront à vos oreilles de profiter d'un peu de douceur dans ce monde de brutes, enfin, pas trop non plus.

Autre constat non négligeable, le chanteur Rémi Provencher a fait des progrès. Non pas qu'il se soit rajouté un tatouage en plus sur toute la masse qui parcourt son corps, mais son chant a subi une évolution non négligeable puisque à l'alternance entre hurlements de grizzly et vociférations stridentes à irriter l'oreille, il est passé à quelque chose de plus Death Metal, un peu comme le chant de Phil Bozeman de Whitechapel, sans pour autant perdre de la puissance. Les hurlements stridents sont toujours là, mais en minorité ; il suffit de comparer l'ancienne et la nouvelle version de "I, Cerberus" pour l'entendre.

Quelques petits défauts toutefois : Tout d'abord, un mixage assez déséquilibré faisant que les guitares ressortent assez mal. Toujours sur les guitares, les musiciens savent très bien jouer, ils ont un très bon doigté, mais leurs envolées les plus folles sont beaucoup trop courtes pour être considérées comme de réels solos de guitare.

Donc voilà, huit chansons pour un peu moins d'une demi-heure, c'est assez court, mais c'est suffisant pour marquer les esprits. Avec une telle pointure en ascension, Despised Icon a tout intérêt de rester au sommet s'il veut espérer conserver son trône du deathcore canadien.
14/20