Immortalia

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17/20
Nom du groupe Sound Storm
Nom de l'album Immortalia
Type Album
Date de parution 28 Août 2012
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album23

Tracklist

1.
 Immortalia
 01:58
2.
 Back to Life
 04:14
3.
 The Curse of the Moon
 05:42
4.
 Blood of Maiden
 05:15
5.
 Faraway
 04:57
6.
 Promises
 04:18
7.
 Call Me Devil
 06:25
8.
 Seven Veils
 06:33
9.
 Watching You Fading
 05:05
10.
 Wrath of the Storm
 04:06
11.
 The Portrait
 09:14

Durée totale : 57:47

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Sound Storm


Chronique @ Eternalis

21 Août 2012

Bienvenue dans le monde de l’exigence [...]

Les gens en ont marre. Les auditeurs à fortiori. Ceux de metal mélodique en particulier.

Ils en ont marre que les jeunes groupes rivalisent les uns envers les autres pour ne pas tenter d’innover, pour ne pas chercher à aller plus loin que ce qui a déjà été offert sur un plateau un demi-million de fois. Marre de comprendre que, depuis la vague revigorante du « true metal » à la fin des années 1990, personne ne sort du lot pour devenir les Edguy, Angra, Sonata Arctica, Rhapsody of Fire, Blind Guardian ou HammerFall.
Les groupes qui prennent des risques se comptent sur les doigts de la main depuis quelques années, et les quelque uns proposant des opus marquant sont encore plus rares. Il y eu Orden Organ avec son magistral "Easton Hope", dont on attend d’ailleurs impatiemment la suite. Stormwarrior semblait bien parti mais il s’essouffla finalement avec son dernier album, tandis que Freedom Call risque de rester un second couteau définitivement toute son existence. Infinita Symphonia aura nourri quelques convoitises l’été passé mais il ne fut qu’un bon album parmi d’autres, tout en étant un espoir futur. Les très récents Bejelit ou Wind Rose restèrent dans une veine similaire…et lorsque j’ai reçu la fiche de Sound Storm (excusé de ce patronyme une nouvelle fois affreusement stéréotypé), il ne semblait pas en être autrement.

Un heavy metal hautement dramatique, des musiciens italiens évidemment influencés par les grands Luca Turilli et Alex Staropoli, des chœurs, des symphonies, des tralali et des tralala, un artwork par le dessinateur des dernières pochettes Blind Guardian et Rhapsody (et oui, encore Felipe Machado Franco)…bref…rien de nouveau sous le soleil du power symphonique…une écoute ennuyeuse à l’horizon, une seconde…puis on n’oubliera, en s’y penchant tout de même plus sérieusement pour en écrire un témoignage complet. Voici le programme qu’aurait pu être "Immortalia" (une nouvelle fois, le nom de l’album n’est pas en soi rassurant).

Le titre éponyme se lance et la première alerte se produit sous la forme d’une première chorale excellemment mise en scène pour introduire l’ensemble. Le vocaliste principal, Filippo Arancio, possède un coffre semblant puissant et ample. Lorsque l’on se dit que le chanteur est la première raison d’un album oubliable rapidement, un fin espoir nait. Puis, un énorme riff s’abat sur cette innocente chorale et une double pédale se met en marche, écrasant tout sur son passage dans une ambiance, il faut l’avouer, très proche du dernier Luca Turilli mais impeccablement maitrisé, avec une production superbe et surtout un talent intrinsèque qui semble bien là. "Back to Life" suit logiquement et l’excellence du vocaliste se fait évidente lorsqu’il déballe l’ensemble de son talent. Narratif, hurlé, power plus traditionnel, théatralisé…ce type parait savoir proprement tout faire et le démontre d’une façon grandiloquente sur ce premier morceau au tempo rapide et féroce. Le niveau technique est pléthorique (ces descentes de gammes au piano), la batterie est un rouleau compresseur et surtout, il se dégage une fraicheur, une puissance et une envie de bouffer le monde qui manque férocement à toute cette horde dépourvue de crocs. Car oui, Sound Storm se permet de mordre et qu’est-ce que ça fait du bien d’entendre un groupe se lâcher et jouer sans aucun complexe. Les chœurs mêlés à des relents de blast beats pour une ambiance plus sombre, un soli splendide et inspiré, un chanteur en état de grâce…merde, est-ce bien un tout jeune groupe que nous entendons là ? L’expérience, la maitrise et le talent est si présent…on se croirait sur les Rhapsody récents (les deux derniers) dans le rendu sonore et l’ambiance…

Le mieux, je vous le lance dans le mille, c’est que la suite est du même acabit, et la jouissance auditive continue presque pendant l’intégralité de l’album, chose devenant trop rare chez ces jeunes artistes relâchant toujours à un moment la pression (chose qu’Orden Ogan avait su maitriser parfaitement). Dans une ambiance plus extrême, chantant dans un registre proche du black, The "Curse of the Moon" est une perle pleine de contrastes, passant de l’ombre à la lumière en quelques secondes, de la rapidité au calme, du chaos à l’espoir. Les chœurs, majoritairement masculin, sont impressionnants de coffre. Quant aux arrangements aux claviers, autant dire qu’il n’y a rien à redire sur leurs sonorités. Plus traditionnel du power « à l’italienne », "Blood of Maiden" poursuit le sillon de ses glorieux ainés avec sa prédominance du clavier et de la double pédale, mais le travail des breaks est tellement inventif qu’il en devient impossible de prévoir de quoi sera faite la composition. Le groupe nous ballade de bout en bout, les cassures se multipliant, les ambiances se profilant au fur et à mesure sans que l’on puisse les prévoir. Et ce putain de refrain dantesque qui rappelle "Power of the Dragonflame" ! Impossible également de passer à côté de la torpille "Wrath of the Storm", supersonique et rageuse à souhait ou encore de la sublime "Faraway", débutant d’une mélodie pure au piano pour se poursuivre sur un lead mélodique d’une grande poésie, contant des épopées épiques et majestueuses.

Sound Storm sait faire voyager, raconter des histoires et se montrer expressif selon les émotions qu’il cherche à faire passer. Le travail d’Alessandro, le claviériste, et de Valerio Sbriglione, le guitariste, sont à ce titre vraiment monumentaux tant il regorge d’intelligence, de passion, de créativité et d’envie. On ressent cette envie de sortir des créneaux, de faire fi des étiquettes et des conventions, d’aller au bout de ses idées. Et pour cela, le groupe n’hésite pas à ce faire parfois beaucoup plus sombre et ténébreux, comme sur un des nombreux breaks de "Faraway", diabolique à souhait, apparaissant juste avant un duel de solo plus qu’époustouflant. "Seven Veilsz, pour ceci, se permettra des incartades vers l’Orient pour offrir encore un peu plus de variété et de saveur à ce second album si rafraichissant et bénéfique, nous montrant enfin que Luca Turilli n’est pas seul en Italie à offrir une musique de ce calibre. Inutile de préciser que la longue composition finale, "The Portrait", est exempte de défauts et qu’elle assoit encore un peu plus le potentiel d’"Immortalia" et de Sound Storm.

Que disais-je en préambule ? Ah oui, que les gens en avaient marre. Mais si en avoir assez permettait, de temps à autre, de se voir offrir gracieusement et de nulle part, des perles comme cet "Immortalia", alors peut-être serions-nous plus concilient…
Sound Storm a tout pour devenir grand…si nous pourrions être rabat-joie ça et là pour quelques menus détails, il ne faut pas oublier la jeunesse encore relative des italiens. De telles approximations, aussi infimes soient-elles, seront rapidement corrigés sur les futurs essais. Tout est réuni ici pour un carton d’entrée et un avenir radieux par la suite. Bienvenue dans le monde de l’exigence, "Immortalia" ne saura vous décevoir.

6 Commentaires

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ocinvrah - 22 Août 2012: Il est rare, Mr.Eternalis que les albums que vous notez si bien, et qui a vos yeux merite une si grande éloge, m'accroche lors de l'écoute. Cependant décris comme cela, putain sa donne envie.
Solahtar - 22 Août 2012: Quand j'ai vu un machin qui s'appelle Immortalia, je ne m'attendais pas à lire si belle chronique à son égard, je vais me plonger dans cet univers avec plaisir je sens.
DragonMaster - 23 Août 2012: Intéressant tout ça. Voyons voir si je pourrai être surpris...
HeadCrush - 23 Août 2012: Whaow depuis les quelques années que je lis tes chroniques, je n'ai pas souvenir de t'avoir lu aussi enflammé...

Ok, je vais acquérir cet Immortalia, le dernier album du genre qui m'ait touché remonte ...à loin. Belle chronique.
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Chronique @ dark_omens

11 Fevrier 2014

Superbement sombre, superbement grandiloquent, superbement inspiré. Juste superbement superbe en somme...

Les sempiternelles et fatigantes appositions d'étiquettes, dont l'objectif premier louable était de ne pas laisser un public néophytes divaguer dans les méandres d'un obscurantisme frustrant face à tant de genres, ont rapidement été le théâtre d'une tragédie décourageante. Car si l'auditoire y aura trouvé quelques clefs susceptibles de lui ouvrir quelques portes, les artistes, quant à eux, bien décidés à ne pas laisser leurs créativités s'enfermer en des contrées trop étriquées, ont décidés de puiser, au gré de leur désirs, de ci de là, en dépit de tous les codes établis, dans les spécificité caractéristiques de chaque styles les atouts capable d'offrir à leur imaginaire un nouvel épanouissement. Donnant ainsi naissance à des mouvements annexes, transgenres et transversales, ils ont perverti le procédé originel, égarant, à nouveau, béotiens et connaisseurs qui, perdu dans une interprétation personnelle, ne parlent plus tout à fait, ni parfaitement, le même langage. Et ne parlons même pas de ceux qui eurent la bonne idée de baptiser de la même appellation des mouvements aux racines, aux particularismes et aux expressions différentes (Power Metal).

Pourquoi un tel avant-propos? Parce que de prime abord, la facilité pourrait, après la première écoute superficielle de ce second album des Italiens de Sound Storm, nous conduire à nous laisser envahir par la commodité et à ainsi lui accoler l'estampille de Power Metal Symphonique, italien qui plus est. Dès lors en découlerait toute une série de préjugés où des noms tels que ceux de Rhapsody ou Luca Turilli serait forcément évoqués. Une analogie et une parenté qui soit dit en passant, pour être tout à fait franc, ne seraient pas totalement infondé ou inexact tant, à l'évidence, nous avons bien à faire ici à une partie de l'héritage de Legendary Tales et autres Symphony of the Enchanted Land Néanmoins cette analyse sommaire ne sera pas suffisante. Les raccourcis sont toujours réducteurs.

Car au-delà de cette grandiloquence orchestrale dont Sound Storm se pare remarquablement, au-delà de ces attributs délicieusement vifs et accrocheurs, au-delà de ces qualités typiquement transalpines, au-delà de ces chœurs admirables où se mêlent divers voix lyriques superbes, au-delà de ces mélodies et de ces interventions de pianos sublime, au-delà de cette surenchère paradoxalement relativement efficace et au-delà de toutes ces richesses qui feraient de ce Immortalia une œuvre suffisamment intéressante pour séduire les foules, il y a ici un talent d'écriture assez admirable. Un sens du drame et de la tragédie étonnant qui offre à ce disque une profondeur et une âme sombre que beaucoup, alanguit dans un classicisme commode, pourrait, et devrait, lui envier. Assurément ce disque a une part de ténèbres qui lui offre une majesté et une ampleur que peu sont capable d'atteindre. Une obscurité que, par ailleurs, les voix parfois éraillées et agressives de Filippo Arancio, la vélocité de ces passages de guitares parfois âpres, la théâtralité de l'interprétation de ces musiciens, mais aussi ces quelques intentions légèrement Gothiques transcendent.

Afin d'illustrer l'excellence de cet opus citons des titres tels que les magnifiques Back to Life aux pianos sublimes, The Curse of the Moon aux exquises aspérités et aux contrastes divins, Blood of Maiden, Faraway, Promises, Call me Devil ou encore, par exemple, le dépaysant Seven Veils. Il va sans dire que l'exercice consistant à extraire un morceau plutôt qu'un autre est rendu d'autant plus difficile par la bonne tenue d'une œuvre aussi aboutie.

Immortalia, deuxième véritable album des ultramontains de Sound Storm, est une petite merveille de Power Metal Symphonique agrémenté d'une noirceur, d'une énergie et d'une atmosphère délicieusement singulière qui ne saurait laisser indifférent les amateurs du genre.

3 Commentaires

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MikeSlave - 11 Fevrier 2014: merci pour cet article. A force d'en lire des reviews positives cet album devra figurer dans ma discotheque. Une sacrée découverte.
edenswordrummer - 03 Novembre 2014: Bon he bien dark omen je ne peux que te remercier pour la découverte. Cet album est une véritable claque, enfin a ce stade c'est une mendale...si le groupe continue sur cette voie, il a tout pour devenir une nouvelle icône du symphonique...
frozenheart - 08 Fevrier 2015: Merci pour cette chronique et aussi pour la découverte dark_omens !
Je ne connaisait pas Soundstorm et je vais de ce pas aller écouté cet album vu les éloges que tout le monde en fait.
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