En 1986,
Black Shepherd avait sorti sa terrible démo
United Evil Forces. Celle-ci avait bien retourné les têtes des thrasheurs les plus extrêmes de l'époque. Au niveau de la scène underground,
Black Shepherd était reconnu comme étant un des groupes de thrash européens les plus speed et brutaux. Les fanzines de l'époque qualifiait carrément ce groupe comme étant la version européenne de
Possessed.
En Belgique,
Cyclone avait déjà frappé un grand coup avec son
Brutal Destruction de 1986. Mais en terme de brutalité, avec
Black Shepherd, on était un étage au-dessus en pleine terre proto death. D'ailleurs le groupe ne qualifiait pas sa musique de thrash metal mais parlait de death metal satanique.
Musicalement,
Black Shepherd avait vraiment tout en main pour faire plus que de l'ombre à
Cyclone. Par contre, au niveau business et la manière de gérer la carrière du groupe, on peut parler de gros plantage.
Le groupe voulait absolument se faire signer chez Noise International. Ils n'ont envoyé leur maquette que chez eux. Après plusieurs mois d'attente, Noise leur a répondu qu'en ce moment, le label ne signait pas de groupe. Certainement dépité, puis aussi pressé de sortir ce premier album,
Black Shepherd va signer chez un petit label belge sans beaucoup de moyens du nom de Punk Etc.
L'album est enregistré durant l'été 1987 mais ne sortira que dans le courant de l'année 1988 en trois pressages de 1000 copies chacun. La promotion sera inexistante et le disque très mal distribué. Sorti en 1987 sur un label conséquent, ce disque aurait vraiment fait un malheur et ce serait peut-être inscrit parmi les disques thrash death fondateurs.
Musicalement, on peut penser à un
Pestilence de l'époque, mais en beaucoup plus sale. Analogie qui n'est pas si étonnante que ça, vu que les deux groupes partageaient les mêmes influences, à savoir
Possessed,
Slayer et
Venom.
Black Shepherd c'est du thrash très brutal avec une batterie souvent à la limite du blast. En plus la production est hyper primitive un peu entre un
Eternal Devastation de
Destruction et un Anthropophagy de
Vulcano avec ces guitares dégueulasses et bruyantes qui vous arrachent les tympans.
Sur certains morceaux, on peut retrouver un peu de
Cyclone, comme sur le morceau "
Immortal Aggression" avec son riff à la "In The Grip Of
Evil". D'ailleurs, on découvre aussi d'autres riffs un peu piqués à droite à gauche, notamment un sur "Animal" qui est bien pompé sur "
Countess Bathory" de
Venom. Le chant est proche de celui de Jeff Becerra, mais ici plus de la période
Beyond The
Gates que
Seven Churches.
Immortal Aggression c'est réellement 35 minutes non-stop de speed, de violence et de bestialité. On y retrouve tous les morceaux de la démo
United Evil Forces, mais joués différemment. Il sont encore plus rapides avec en plus ce son complètement primitif, ça nous donne un rendu "extreme as fuck !!!"
C'est certain,
Immortal Aggression n'est pas un disque de thrash pour tout le monde mais est plutôt à réserver aux oreilles averties des plus bourrins.
Notez qu"en 2009 est sortie une version cd de ce dique avec la démo
United Evil Forces en bonus, mais il s'agit d'un bootleg d'excellente qualité d'ailleurs. Donc, vous savez ce qu'iil vous reste à faire les thrasheurs bas du front !
Vais jeter une oreille, si ça fait comme pour Armoros, le porte-sous va souffrir.
J'avais complètement oublié que je possédais ce disque !
Il aura fallut attendre les commentaires ci-dessus pour que je le ré-écoute quasiment vingt ans après son achat....
En fait à peine le diamant s'était-il posé sur le vinyle, que j'ai compris pourquoi ce dernier avait pris si longtemps la poussière.
La raison est que Black Shepherd fait partie de ses nombreuses formations dites de "Thrashcore", qui à la fin des années 80 avaient tendance à confondre vitesse et précipitation.
C'était déjà le cas avec d'autres groupes comme Cryptic Slaughter (sur ses trois premiers albums) et Wehrmacht (sur son premier album "Shark Attack").
Bien sur l'album est écoutable, et cela malgré une production plus que primaire.
La section rythmique évolue dans un registre très rapide, les guitares sont agressives, le vocaliste éructe ses textes en ajoutant même des effets de gorge (original pour l'époque), et l'ensemble des morceaux sont d'assez bonnes tenues (sauf "I am god" qui est gâché par une production qui étouffe les vocaux, alors que ce n'est pas le cas sur les autres titres !).
Sauf que, avec ce "Immortal Agression" (c'est peu dire...) Black Shepherd nous livre un Thrash Metal très brutal, et surtout trop chaotique (avis aux amateurs) très très loin des productions "mainstream" de l'époque.
Je comprends mieux aujourd'hui pourquoi Noise ne les a pas signé, Kreator a coté c'est Judas Priest...
Ceci dit je conserve ce disque dans ma collection ainsi que d'autres albums à l'écoute tout aussi difficile (c'est mon coté masochiste).
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