Imago

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13/20
Nom du groupe Vespera (ROU)
Nom de l'album Imago
Type Album
Date de parution 03 Fevrier 2018
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 12-9
Ecouter03:00
2.
 System in Vitro
Ecouter03:50
3.
 Fvck Them
Ecouter03:52
4.
 Orenda
Ecouter05:18
5.
 Imago I
Ecouter04:39
6.
 Opia
Ecouter04:36
7.
 Love Is Dead
Ecouter03:39
8.
 Imago II
Ecouter05:36
9.
 Flashback
Ecouter04:15
10.
 Instinct
Ecouter00:49

Durée totale : 39:34

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Vespera (ROU)



Chronique @ ericb4

19 Mars 2018

Une étape décisive franchie par le collectif roumain...

Sept ans déjà que le quintet roumain n'a pas investi les studios, et d'aucuns pouvaient, légitimement, penser que leur cause n'allait pas tarder à être perdue. Et ce, d'autant plus que les cinq natifs de Cluj-Napoca nous avaient laissés sur une impression mitigée à l'aune de leur premier album full length « Desert of the Real ». Ainsi, déjouant tous les pronostics, le groupe revient à la charge, avec, sous le bras, un second opus de longue durée répondant au nom de « Imago » ; auto-production où s'égrainent dix pistes vivifiantes, un poil mordantes, sur un ruban auditif de près de 40 minutes. Sortie quelques 13 années suite à la création du groupe et incluant le single « Fvck Them », cette nouvelle offrande leur permettra-t-elle de nous faire oublier le relatif échec de son prédécesseur ?

Dans ce dessein, quelques indices d'évolution du projet ne sauraient être éludés. D'une part, pour répondre à leurs nouvelles aspirations stylistiques, le line-up originel a subi quelques retouches. Si l'on retrouve à la barre le guitariste/vocaliste Dorin Panduru (Smeagal, ex-Voices Of Silence) ; la frontwoman Teodora Bârla et le claviériste Andrei Calbajos (Smeagal), le bassiste Vlad Popovici, lui, a été remplacé en 2012 par Johann Hentz 'Till Djent' et le batteur Razvan Moca par George Chereji (Voices Of Silence, Symmetry, 13Rituals...). De cette fraîche collaboration en résulte une œuvre metal électro gothique aux accents symphonique et rap plus marqués que par la passé, avec une large place laissée aux choeurs, nous faisant alors voyager entre Amaranthe, The 69 Eyes, Lacrimas Profundere, The Murder Of My Sweet, Angelical Tears et Nightwish.

La production d'ensemble de cette galette aux compositions finement élaborées s'avère proprette, témoignant d'un enregistrement de bon aloi et d'un mix plus affûté qu'autrefois, rutilante logistique réalisée aux Alias Music Studio. Dans la même veine que son aîné mais avec un trait affiné, cet opus laisse transparaître un artwork et un design d'inspiration fantastique et aux tonalités mordorées, signés Andjela Vujić et George Chereji. Une manière de nous signifier que si nos acolytes ont souhaité faire évoluer leur art tout en s'affranchissant de leurs erreurs de jeunesse, ils n'auraient pas totalement tourné le dos à leur passé...

Plus qu'il ne l'a consenti jusqu'alors, le combo a élargi son offre, flirtant désormais davantage avec des espaces symphonico-opératiques et cinématiques. Ainsi, en guise d'entame, un prégnant récitatif en voix de gorge s'unit à une progressive assise instrumentale aux samples nightwishiens à l'instar de « 12-9 ». Fait nouveau, à l'image d'un Leaves' Eyes estampé « King of Kings », une chorale aux abois ne tarde pas à faire son apparition, sans pour autant parvenir à nous faire oublier la pâle mélodicité de l'ensemble. Cette dernière magnétisera davantage le tympan sur le cinématique et symphonisant « Imago I » ; délicate offrande où de somptueux arpèges au piano sont en parfaite symbiose avec un environnement organique des plus aérés. Plus encore, dans une visée électro opératique, de par la qualité de ses enchaînements et de ses échanges oratoires entre les claires impulsions de la frontwoman et des choeurs martiaux, l'entraînant « Imago II » nous éloigne définitivement des débuts tâtonnants de la troupe.

Par ailleurs, fidèle à ses aspirations électro gothique dans le sillage d'Amaranthe, le combo roumain nous immerge souvent dans un bain orchestral aux bouillonnants remous, avec d'headbangants instants à la clé. Ainsi, sous de faux airs d'un Epica des premiers émois, d'enveloppantes nappes synthétiques infiltrent l'offensif et orientalisant « System in Vitro » ; vibrant effort où les claires patines oratoires de la belle viennent en contre-point des growls ''réverbérisés'' de son acolyte. Difficile également de se soustraire à la suave sente mélodique de « Love Is Dead », véritable mer limpide à la profonde agitation intérieure estampée The 69 Eyes, avec un reste de Lacrimas Profundere (seconde période) sur les couplets. Dotée d'un refrain immersif à souhait, cette grisante offrande s'imprimera aisément dans les mémoires pour ne plus en ressortir.

Lorsque nos compères tentent d'unifier metal électro gothique et rap, s'ils le font non sans une certaine habileté, l'art semble moins naturel ici qu'ailleurs, et l'exercice de style pourra déconcerter plus d'un pavillon non averti. Dans cette énergie, on retiendra le groove magnétique de l'impulsif « Flashback ». Non sans originalité, s'affrontent des choeurs en faction, les limpides patines de la maîtresse de cérémonie et le flow bien négocié de son acolyte de rapeur. D'autre part, d'organiques perles de pluie inondent « Fvck Them », frondeur single doté d'une sidérante force de frappe. Cependant, en dépit des sensuelles volutes de la déesse et de ses refrains plutôt avenants, cette offrande se noie dans d'inextricables plans technicistes qui en alourdissent la trame et suit un cheminement harmonique en proie à une usante répétibilité. Dans cette mouvance, se terre « Orenda », complexe mid tempo à la rythmique syncopée, où se mêlent des choeurs d'enfants aux fines modulations de la sirène. Pourtant muni d'un refrain bien customisé, dans le sillage d'Angelical Tears, et en dépit de ses touches orientalisantes, le méfait n'aura pas moins de difficultés à faire chavirer nos âmes.

En revanche, quand il ralentit la cadence, le quintet se fait plus enivrant, parvenant plus promptement à retenir l'attention. Ainsi, on sera happé tant par le groove que par la sensualité de « Opia », pénétrant mid tempo aux relents The Murder Of My Sweet mis en habits de soie par les félines inflexions de la belle. A l'aune de ce seul moment de relatif apaisement, on comprend que le collectif roumain n'a pas misé là tous ses espoirs de séduction, même si l'on en aurait souhaité un peu plus pour nous sustenter.

A l'image de cette singulière livraison, on découvre le groupe sous un angle nouveau, résolument déterminé à élargir son offre stylistique, sans pour autant avoir renié ses fondamentaux. En outre, nos cinq gladiateurs ont diversifié leurs exercices de style, n'hésitant plus à s'affranchir des codes du genre gothique, faisant ainsi, et sans complexe, cohabiter l'électro avec le rap et le symphonique ; quelques prises de risques tantôt payantes, tantôt déconcertantes. Ayant soigné sa production d'ensemble, peaufiné ses arrangements, étoffé sa palette vocale et atmosphérique, le combo a franchi une étape décisive dans l'évolution de son projet.

On regrettera toutefois l'une ou l'autre zone de remplissage, telle la laconique outro instrumentale « Instinct ». De plus, quelques déroutants harmoniques seraient à gommer et certains cheminements mélodiques mal dégrossis restent encore à retravailler. Bref, un message musical aux textes plus mûrs, aux compositions plus abouties que celles de son aîné, mais émaillé de fêlures de forme qui en atténuent quelque peu la portée. Ce complexe mais fringant propos pourra néanmoins trouver un débouché favorable auprès de férus d'électro gothique alternatif à chant féminin, et pas seulement... En espérant ne pas avoir à patienter sept autres longues années avant de les voir ressurgir munis, souhaitons-le, d'un troisième effort de même acacbit...

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