Desert of the Real

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14/20
Nom du groupe Vespera (ROU)
Nom de l'album Desert of the Real
Type Album
Date de parution 15 Mai 2011
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. Overture / Cupid's Birth 02:17
2. Mary of Bethany 04:32
3. Fame 03:54
4. Behind My Smile 03:57
5. Close to Madness 04:21
6. Through the Neon Lights 03:48
7. Desert of the Real 03:49
8. Your Weakness 04:46
9. NDE 04:16
10. Point in the Circle 03:30
11. Afterglow 03:52
Total playing time 43:02

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Vespera (ROU)


Chronique @ ericb4

04 Janvier 2015

Belle dynamique d'ensemble mais à canaliser encore pour nous séduire!

Ces dernières années, la Roumanie s'est voulue représenter une terre d'accueil mais aussi de production de groupes metal. D'ailleurs, les formations locales s'avèrent toujours plus nombreuses, à l'instar de Magica ou encore de Vespera. Ce dernier, plus discret, est toutefois resté dans l'ombre de son illustre prédécesseur. Suite à un timide EP et au vu des ambitions qu'il affiche désormais, le combo n'allait pas se contenter de cette position de retrait. Aussi, le quintet de metal gothique nous installe cette fois à bord de son premier vaisseau amiral échafaudé en totale autonomie.

Difficile de se démarquer dans un registre où sévissent actuellement Sirenia, Diabulus In Musica, Lacuna Coil et autres Amaranthe. La troupe menée par la jeune chanteuse Teodora Barla n'a pourtant pas eu de complexes pour se lancer vaillamment dans ce combat. Et ce, avec un classique opus de onze titres étalés sur à peine plus de quarante minutes. Aurait-il déjà l'étoffe de ses concurrents directs pour nous rallier à sa cause?

Tout d'abord, un méticuleux travail de studio a permis d'apprécier une cohésion instrumentale digne d'intérêt. La parole a souvent été donnée aux synthés, ceux-ci disséminant des chapelets de notes d'influence électro sur la majeure partie des pistes. L'orchestration évolue ainsi dans la lignée de celle d'Amaranthe. De son côté, la dynamique d'ensemble rappelle par moments Angelical Tears. Par ailleurs, les riffs acérés qui s'enchaînent peuvent renvoyer à ceux de Magica. Cette triple empreinte musicale transparaît sur chacune des plages de cette mordante production. Au niveau du chant, le micro est confié le plus souvent à Teodora qui, de sa voix claire et un poil éthérée, se conjugue parfois à une voix masculine, tantôt éraillée, tantôt fluide selon les morceaux. Il s'agirait alors davantage d'échanges oratoires harmonieux que d'une application d'un schéma classique du type de "la belle et la bête". De plus, ces inflexions vocales suivent une musique des mots bien écrite. Bref, avec de tels arguments, c'est avec une envie non dissimulée que l'on souhaite voir défiler le cortège des titres. Que nous offre alors en substance cet album?

Avant toute chose, on se situe dans un univers propre au metal gothique : ambiances énigmatiques prodiguées par les notes synthétiques qui se déploient sur tout l'album, contrastes vocaux saisissants, riffs échevelés, rythmique énergique et parfois déroutante, accords non convenus par moments, noirceur de certains couplets. Au sein de ce cadre instrumental mystérieux, quelques lumières célestes nous parviennent et attirent avec ravissement notre oreille. Et ce, même si le climat ténébreux immergeant d'autres pistes a également ses atouts pour nous retenir.

On constate d'abord un réel désir de cultiver les contrastes d'ambiances et de voix. A priori, rien ne rapprocherait des titres aux ambiances si hétérogènes tels que "Close to Madness", aux notes mélodieuses impulsées par un synthé bien inspiré, et l'orientalisant "Your Weakness", comme se plaît parfois à en concocter Xandria. Et pourtant, chacun envoûte l'auditeur à sa manière. Tous deux ont privilégié le sens esthétique de leurs couplets et surtout de leurs refrains. Sur un rythme syncopé, le premier morceau use de riffs acides et de nappes synthétiques plutôt fluides et harmonieuses, tout en nous offrant un duo mixte contrasté entre une voix masculine profonde et une voix féminine haut perchée. Le second décalque ce duo tout en le plaçant dans une ambiance à la fois sereine et énergique, sur fond d'arpèges orientalisant. Les mises en relief touchent aussi le titre éponyme de l'album, sur lequel les riffs se montrent frétillants, la rythmique véloce et les notes synthétiques jamais bien loin du cadre instrumental. Les refrains, quant à eux, s'avèrent addictifs, notamment grâce à un duo où voix masculine éraillée et voix féminine luminescente s'harmonisent parfaitement.

Autre souhait du groupe : celui de se montrer entraînant sans perdre pour autant son identité gothique. L'usage d'un piano enveloppant le long de rythmiques un poil plus rock renseigne aussi sur la seconde orientation musicale du groupe. Ainsi, les riffs s'arrondissent, à l'image de "Mary of Bethany", au rythme syncopé, ou de l'invitant "NDE", couplant un piano/guitare immersif en début de piste. Tous deux font cohabiter nos deux protagonistes au chant et le courant passe sans problèmes, notamment sur les souriants refrains. Dans cette même veine, on y adjoindra "Afterglow", outro qui fait penser à l'univers grisant d'Amaranthe. Ici, seule Teodora assure la partie chantée, eu égard à des changements de tonalité, voire à un break où un monologue prend le relai à ses inflexions vocales. De sa voix acidulée, elle nous invite à un beau parcours sur cette plage aux refrains savoureux.

Parfois, le climat apparaît plus tourmenté et vivace. En effet, les riffs échevelés de "Point in the Circle" se calent sur une rythmique épaisse et sur un serpent synthétique inlassable et aux ondulations incertaines, à la manière de Magica. Bien que décontenancé par l'orchestration, on reste suspendu aux lèvres avenantes de l'interprète, celle-ci nous amenant à des refrains colorés. Même schéma pour "Behind My Smile", où les riffs roulants se battent en duel avec le synthé reptilien pour nous toucher. Bien qu'un peu déconcerté, on parvient à suivre le fil du morceau grâce à des couplets bien ciselés et à des refrains habités.

Si le groupe n'a pas omis une introduction instrumentale, d'inspiration progressive et aux arrangements convaincants, à l'instar de "Overture/Cupid's Birth", le tableau reste encore inachevé. Les lignes mélodiques de "Fame" et de "Through the Neon Lights" sont encore taillées dans la roche. Ainsi, les couplets font apparaître d'inattendues platitudes et les refrains peinent à nous embarquer dans leur sillage. Sur le second titre, l'apparition de growls couplés à la voix sulfureuse de la jeune interprète nous éloigne des rivages enchanteurs des plages sus citées.

Dans l'ensemble, on suit l'opus avec intérêt, bien que plusieurs écoutes peuvent être nécessaires pour en apprécier la complexité et les subtilités de production. Cela étant, on aurait aimé davantage de soli, plus de coloration sur certains couplets et peut-être quelques chœurs pour nous enchanter un peu plus. Les duos, s'ils se montrent avenants la plupart du temps, peuvent lasser à la longue. Une ou deux pistes plus en retenue n'auraient pas non plus été superflues dans cette profusion de passages à la rythmique musclée. Enfin, les finitions des titres sont encore à parfaire pour en faire une œuvre sans équivoque.

On conseillera cet album aux amateurs de metal gothique à chant féminin partiel. Le groupe offre tout de même de quoi satisfaire quelques oreilles aguerries à cet exercice. A parcourir au gré de son inspiration donc, sans chercher de points de comparaison avec d'autres formations plus expérimentées. Ce combo roumain a l'ambition de se hisser au rang de ses homologues. Le temps devrait jouer en leur faveur dans ce dessein. On ne peut que le leur souhaiter.


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