Au moment où sort ce
Imaginarium, second opus des Suédois de
Morifade, personne n'a le moindre doute quant au fait que ce collectif est un groupe de
Power Metal à la filiation plus ou moins évidentes, selon les cas, avec
Sonata Arctica,
Zonata,
Stratovarius,
Helloween et autres
Rhapsody. Son premier véritable album,
Possession of Power, sorti en 1999 par NTS, en était même la démonstration la plus manifeste, et ce même si le quartet tentait timidement d'y affirmer une personnalité propre qu'on pouvait entrevoir ça et là. Loin de moi l'idée d'affirmer que sa nouvelle offrande est une révolution bouleversante susceptible de redistribuer totalement les cartes, et en d'autres termes que cette formation s'est totalement affranchie de ces influences les plus notoires, mais il y a, néanmoins, ici, quelques changements suffisamment importants pour faire de cet opus une œuvre plus intéressante que celle qui la précéda. Tout du moins dans son premier tiers.
Mais avant d'entrer dans le vif d'un sujet qui me permettra d'expliquer pourquoi, selon moi, ce disque est, en partie, bien meilleur que celui d'avant, évacuons ce détail loin d'être anodin mais qui ne nécessite pas vraiment qu'on s'y attarde trop longuement. Je veux parler de sa production. Si autrefois, un autrefois pas si lointain, elle avait été assez catastrophique, nous obligeant à pousser le volume de nos amplis de manière déraisonnable, le problème est désormais réglé.
Au chapitre des détails qui, quant à eux, ont une importance cruciale dans la bonne tenue de ce disque parlons des arrivés de Robin Arnell à la guitare et de celle Fredrik "Frippe" Eriksson (Ex-
Tad Morose) aux claviers qui ont indéniablement fait beaucoup de bien au groupe. Les interventions plus subtiles, moins grandiloquentes, et donc moins dans la lignée de celles, par exemple, d'un
Rhapsody, de ce dernier auront permis à
Morifade de développer une identité plus personnelle, laissant davantage de place au premier. C'est d'autant plus intéressant que sur le premier tiers de cet album (le fameux) ces guitares se seront alourdies d'une coloration un peu (et je tiens à insister sur le "un peu") plus sombre et tourmentée qu'à l'accoutumé nous donnant quelques titres vraiment sympathiques (
Escape et ses passages très tendus,
Rising Higher ou par exemple Nevermore).
La suite est agréable mais un peu moins marquante (
Dark Images, The
Secrecy, Whispering
Voices...) avec même, malheureusement, quelques morceaux très en deçà comme, par exemple, ce Enemy Within, ce In Martyria dont les mélodies ultra-conformistes vous donneront l'impression d'avoir à faire à une synthèse assez effrayante de ce que le
Power Metal aura produit de pire ou comme ce
Reborn où les vieux démons de ces influences trop présentes ressurgiront puisque l'entame de cette piste vous évoquera immanquablement celle du Hunting High and Low de
Stratovarius.
Un second album certes un peu plus personnel pour ces Suédois mais qui aurait sans doute été bien meilleur encore s'ils avaient eu l'audace de s'aventurer plus loin dans les dédales légèrement plus sombres offerts sur la première partie plutôt séduisante de ce disque.
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