Illusions

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12/20
Nom du groupe Eteddian
Nom de l'album Illusions
Type EP
Date de parution 05 Juin 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Dreaming with Seven Suns
Ecouter03:09
2.
 Daughter of Fire
Ecouter03:20
3.
 Prelude of Chaos
 01:05
4.
 Pyramide of Chaos
 03:58
5.
 Frozen
Ecouter05:40
6.
 Mute
 05:11

Durée totale : 22:23

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Eteddian



Chronique @ ericb4

08 Novembre 2019

Une première esquisse en dents de scie...

Tenter de faire entendre sa voix dans un registre metal déjà surinvesti s'apparenterait à un réel parcours du combattant pour les vertes formations. C'est pourtant ce pari osé qu'a souhaité tenir ce jeune combo espagnol originaire de Séville, cofondé en 2011 par le bassiste Jacinto Lucas (Taliesyn) et le claviériste Beni Bermúdez (Lauma Kuun). De fil en aiguille s'y sont adjoints la soprano Bethany Neumann (ex-Silver Moon), le batteur José Luis Sánchez, en remplacement de Daniel Pérez, et le guitariste Samuel Correa, prestement substitué à Nano Palacios (ex-Guarida). De cette fraîche collaboration naît, en 2013, le présent et introductif EP répondant au nom de « Illusions » ; laconique auto-production où 6 titres se succèdent sur un ruban auditif de 22 minutes tout au plus. Cet opus constituerait-il une arme suffisamment efficace pour tenir en respect ses nombreux et féroces opposants et lui permettre dores et déjà de se hisser parmi les espoirs du metal symphonique à chant féminin ?

Le collectif ibérique évolue dans un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique à la fois fringant, pulsionnel et enjoué, dans le sillage atmosphérique de Delain, Xandria, Sirenia, Magica et ses compatriotes de Diabulus In Musica et Against Myself. Plutôt accessible et délivrant une technicité instrumentale certes mesurée mais difficile à prendre en défaut, le manifeste se cale, par ailleurs, sur des riffs de guitare aussi mordants que lipidiques, une mélodicité toute de nuances vêtue, doublée par moments d'une chatoyante touche orientalisante. Avec le concours de Vicente Frías et Nando Herrera (Almaví Producciones), la galette jouit d'un mixage équilibré entre lignes de chant et instrumentation, mais ne saurait, en revanche, éluder ni un manque de profondeur de champ acoustique ni des finitions encore lacunaires affectant les enregistrements. Mais entrons sans plus attendre en contact avec les éléments...

C'est sur des charbons ardents que nous projette le plus souvent la troupe sud-européenne, avec quelques passages aptes à générer un headbang subreptice sur notre chemin. A commencer par « Dreaming with Seven Suns » et « Daughter of Fire », deux véritables ogives à mi-chemin entre Against Myself et Delain. N'ayant de cesse de déverser leurs riffs acérés adossés à une dévorante rythmique, ces deux offrandes ne lâcheront pas leur proie d'un pouce. Dans cette dynamique, on retiendra encore « Mute », entraînant effort au carrefour entre Sirenia et Magica, tant pour ses soudaines accélérations que pour ses fines nuances mélodiques. Dotés de couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, ces tempétueux efforts pousseraient bien à une remise du couvert s'ils n'accusaient un manque cruel de relief de l'espace sonore et des impulsions certes maîtrisées en voix de tête mais résolument nasillardes de la part de la belle.

Dans un souci de diversification de leur offre, c'est dans une tout autre atmosphère que nous mènent nos acolytes. En guise de préambule et sous couvert d'arrangements de bonne facture, le bref mais élégant instrumental symphonico-cinématique et progressif « Prelude of Chaos » nous fait flirter avec d'orientalisantes sonorités. C'est tout naturellement que le ''xandrien'' mid tempo « Pyramide of Chaos » prend le relais. Nous plongeant au cœur d'une ambiance que l'on croirait issue d'un conte des mille et une nuits, l'envoûtant méfait vogue sur d'oscillantes nappes synthétiques, déploie des riffs aussi sinueux qu'émoussés, et laisse entrevoir les cristallines et gracieuses modulations d'une interprète alors muée en une ensorcelante séductrice. Un agréable instant à défaut de s'avérer des plus inoubliables.

Par ailleurs, non sans un certain aplomb, le quintet espagnol s'est prêté au délicat exercice des reprises. Ainsi, en duo avec le vocaliste Imanol Herrera (Vehemencia), la princesse s'est attaquée à « Frozen », tube pop emprunté à Madonna (extrait de son album « Ray of Light » (1998)), revisité par la troupe. Tout en préservant sa sensuelle mélodie originelle, le groupe l'a habillé de riffs plombants, d'une féline rythmique, et d'un duo en voix claires qui, progressivement, voit la belle en tête à tête avec une bête rageuse, le puissant vocaliste se muant alors en angoissant screamer. Une prise de risque parfaitement assumée par nos compères et se soldant par une sulfureuse et magnétique version ''métallisée'' d'un titre emblématique de l'artiste italo-américaine.

A la lumière de cet introductif opus, un potentiel technique s'esquisse déjà ainsi qu'un bel élan d'inspiration mélodique, à valoriser toutefois par une production d'ensemble moins friable et des envolées lyriques plus assurées de la part de la frontwoman. S'il a veillé à diversifier ses ambiances, consenti une prise de risque, savamment évité toute zone de remplissage et éludé tout bémol susceptible de ternir son offrande, le combo se fera fort de varier son offre sur les plans rythmique et vocal, et surtout ouvrir le champ des possibles en matière d'exercices de style pour espérer impacter plus largement l'aficionado du genre. On comprend que le groupe cherche encore ses marques, son projet accusant pour l'heure un manque d'épaisseur artistique et d'originalité. Mais nos acolytes ont encore le temps de peaufiner leur message musical, afin de se lancer plus sereinement dans la bataille. Peut-être à l'aune d'un album full length ?...

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