I Am Solitude

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14/20
Nom du groupe I Am Solitude
Nom de l'album I Am Solitude
Type Album
Date de parution 15 Août 2020
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Tempest of Life
Ecouter05:48
2.
 Spontaneous Combustion
Ecouter04:57
3.
 I Am Solitude
Ecouter05:11
4.
 Rising Force
Ecouter04:29
5.
 Take to the Sky
Ecouter05:11
6.
 Awakening
Ecouter05:19
7.
 Sweet Home Apocalypse
Ecouter04:03
8.
 Living in the Past
Ecouter04:20
9.
 My Dark Sadness
Ecouter03:23
10.
 La Náusea
Ecouter04:20

Durée totale : 47:01

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I Am Solitude



Chronique @ ericb4

04 Septembre 2020

Soft power en stock...

Encore un énième groupe metal symphonique gothique à chant féminin, sans doute voué comme tant de ses pairs à une disparition prématurée des tabloïds, me direz-vous, et qui songerait à vous donner tort ? C'est pourtant sans complexe mais non sans d'infinies précautions que ce combo canarien originaire de Las Palmas (Grande Canarie) s'immerge dans le chaudron bouillonnant. En effet, cofondé en 2018 par le fin pianiste et batteur Vicente Lorenzo (The Void) et la chanteuse au troublant vibrato Alexandra Ern, le duo ne se muera en quartet que plusieurs mois plus tard, nos deux maîtres d'oeuvre requérant alors les apports du bassiste et growler Daniel Martin (The Void) et du guitariste Ángel Díaz (The Void). De cette conjugaison de talents et d'expériences, et aux fins d'un travail en studio des plus minutieux, naîtra en 2020 leur introductif et présent album full length éponyme. En quoi les 47 minutes de cette auto-production démarqueraient-elles nos acolytes de leurs pairs, toujours plus nombreux à se bousculer au portillon de cet emphatique registre metal ?

Ce faisant, la troupe nous plonge au cœur d'un propos rock'n'metal atmosphérique gothique mélodico-symphonique et progressif, un poil death, à la fois racé sans être altier, aérien mais nullement éthéré, pétri d'élégance, fortement chargé en émotions, offensif à ses heures, dans la mouvance de Xiphea, Arven, Nightwish, Atargatis, Darkwell, Elis, L'Ame Immortelle et Draconian. Un éclectisme stylistique qui a pour corollaire des paroles aux thèmes aussi variés que l'amour, la mélancolie, la tristesse ou encore la solitude, chacun de ces textes témoignant d'un trait de plume affiné, lui-même transpirant la féconde inspiration de leurs auteurs. En outre, ce set de compositions jouit d'arrangements instrumentaux aux petits oignons et d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, la galette ne concédant que peu de sonorités parasites tout en faisant montre d'une belle profondeur de champ acoustique. De quoi nous inciter à appuyer sur la touche play de la platine cd et à suivre nos quatre compères dans leurs pérégrinations...

A contrario de nombre de leurs homologues, c'est sur leurs passages tamisés que nos acolytes ont placé leurs plus sérieux espoirs de l'emporter. Exercice de style relevé de main de maître, que l'aficionado du genre intimiste ne saurait éluder sans éprouver quelques remords. Ce qu'illustrent, tout d'abord, « Tempest of Life » et « Take to the Sky », envoûtantes ballades progressives à la jonction entre Xiphea, eu égard à leur infiltrant cheminement d'harmoniques, et Arven, au regard de leur mélodicité toute de nuances cousue. Mis à l'honneur par les délicats arpèges au piano et enjolivés par le magnétique filet de voix de la maîtresse de cérémonie (au confluent entre Sonja Kraushofer (L'Ame Immortelle) et Sabine Meusel (Xiphea)), se chargeant graduellement en émotions, ces deux instants privilégiés ne se quitteront qu'avec l'indicible espoir d'y revenir sitôt le rideau tombé sur l'écran. D'autre part, on ne pourra que malaisément esquiver « Awakening », ballade atmosphérique d'une sensibilité à fleur de peau et des plus hypnotiques, dont l'ouverture aux gracieux harmoniques au piano s'apparenterait à celle de « While Your Lips Are Still Red », chanson du film « Lieksa ! » (2007), composée et interprétée par Nightwish. Excusez du peu...

Quand il accélère un tantinet la cadence, le combo trouve à nouveau et sans ambages les clés pour nous pousser dans nos derniers retranchements. Ainsi, non sans évoquer Atargatis et encensés par les pénétrantes oscillations de la princesse, délivrant chacun d'insoupçonnées et opportunes montées en régime du corps orchestral. les low/mid tempi syncopés « Spontaneous Combustion » et « La Náusea » tout comme le mid tempo progressif « I Am Solitude » s'avèrent aussi enjoués qu'empreints de sensualité et des plus fédérateurs in fine. Dans cette même énergie, à mi-chemin entre Darkwell et Arven, le mid/up tempo « Rising Force », quant à lui, dissémine de fringantes gammes au piano, insuffle de sémillantes accélérations rythmiques, tout en offrant un saisissant effet de contraste oratoire, les cristallines impulsions de la belle faisant front aux growls ombrageux de son comparse. Et la sauce prend, là encore. Enfin, on retiendra le ''nightwishien'' et aérien instrumental « Living in the Past » tant pour ses grisantes variations rythmiques que pour ses fringants gimmicks guitaristiques et sa gracile et virevoltante flûte samplée.

Répondant à un souhait de diversification atmosphérique, et contre toute attente, la troupe est allée jusqu'à assombrir son serein climat de sonorités death gothique. Ce qu'atteste aussi bien le ''draconien'' et glaçant « Sweet Home Apocalypse » que le ''darkwellien'' et gorgonesque « My Dark Sadness ». Eminemment torturés, dotés de riffs coupants comme des lames de rasoir, libérant des growls abyssaux, et nous immergeant dans une crépusculaire et oppressante ambiance, ces deux anxiogènes mid tempi s'avéreront aussi déroutants pour un tympan non averti que poignants pour les coutumiers du genre.

Résultat des courses : En dépit d'exercices de style tendant à se répéter et de ses si fugaces accélérations rythmiques, eu égard à sa louable faculté à générer la petite larme au coin de l'oeil, le quartet canarien parvient à maintenir l'attention constante, et ce, tout au long de notre périple. Pourvu d'un réel potentiel technique, doté de qualités mélodiques que pourraient lui envier bien de ses pairs, et dispensant une ingénierie du son plutôt soignée, celui-ci affiche clairement la couleur de ses intentions. Il lui faudra néanmoins à la fois étoffer son projet de fresques, up tempi, duos et choeurs, digérer ses sources d'influence aux point de les faire siennes et lui adjoindre un zeste d'originalité s'il souhaite tenir la dragée haute à ses nombreux homologues générationnels, et plus encore, s'il envisage une carrière à long terme dans ce registre metal ô combien foisonnant. Mais n'étant qu'à leurs premiers émois, nos acolytes ont le temps de parfaire leurs gammes et de revenir plus efficacement armés dans la bataille. Bref, une entrée en piste à tâtons mais des plus frissonnantes embrassée par le combo canarien, à destination des seuls férus d'instants soft ?...

Note : 14,5/20

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