II

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17/20
Nom du groupe Xerath
Nom de l'album II
Type Album
Date de parution 25 Avril 2011
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album50

Tracklist

1. Unite to Defy 05:24
2. God of the Frontlines 04:38
3. Reform III 04:37
4. The Call to Arms 05:52
5. Machine Insurgency 04:56
6. Sworn to Sacrifice 04:44
7. Enemy Incited Armageddon 07:25
8. Nuclear Self Eradication 05:29
9. Numbered Among the Dead 04:36
10. The Glorious Death 08:35
Total playing time 56:16

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Xerath


Chronique @ Eternalis

10 Mai 2011

Il semble que les britanniques n’aient ici reculé devant rien...

Le visage prostré, vidé d’espérance, perdu dans des cheveux épais et sales, puant la crasse, la sueur et la violence ; elle observe et contemple l’étendu du désastre. Ce monde mort, détruit et archaïque, réduit à cet immense champ de friches sans limite qui se dresse devant son regard d’enfant.
Réduite à sa complète solitude, elle pleure en silence. Pleure d’une existence broyée, d’un destin annihilé et d’une humanité ravagée par le cataclysme nucléaire d’une aberration schizophrénique.
Au sommet d’une décadence ayant franchie les limites de l’acceptabilité sociale, l’humanité s’est sordidement écroulée sous sa propre masse aussi informe qu’inadaptée à un quelconque désordre. S’ensuivit un âge de chaos, de dépression et de brutalité sourde…et elle pleure…la jeune fille pleure en observant ce monde qui vit et grouille, tels des fourmis minuscules, dans la dépravation et la déchéance. Cette jeune fille ; une entité l’évoque en l’érigeant à l’image d’un symbole : Xerath.

Auteur d’un premier album fortement prometteur, à l’imagerie travaillée, au concept astucieusement ficelé et à la composition inhabituellement aboutie, les britanniques osaient mélanger le mathcore actuel très technique d’un Meshuggah avec les expérimentations d’un Strapping Young Lad, l’industrialité d’un Fear Factory avec des plans symphoniques et musicaux typiquement cinématographiques que des compositeurs tels que Howard Shore ou John Williams (parfois même James Horner dans les élans plus positifs) ne renieraient pas.
Sobrement intitulé "II", ce second opus s’entend aller encore plus loin dans la recherche musicale des anglais, qui signent ici une œuvre à part entière, au concept et à l’approche lyrique monstrueuse. Quelques semaines après le retour grandiose et ostentatoire des titans grecs de Septic Flesh, Xerath livre ce qui se définira comme l’un des albums de l’année dans le genre (derrière "The Great Mass" tout de même), tant le groupe ici a été plus loin que "I" sur tous les aspects. Plus épique, plus symphonique, plus extrême, plus progressif, plus technique, plus créatif, plus unique, plus personnel…

Xerath quitte l’image que l’on pouvait avoir de lui, à savoir un immense patchwork d’influences auquel on aurait passivement ajouté des ambiances symphoniques pour faire du neuf. Il n’en est plus rien ici, tant la personnalité du quatuor explose.
Très lourd, technique et syncopé, les riffs s’opposent à des symphonies plus dantesques que jamais, très pures et ambitieuses, souvent oniriques pour contrebalancer avec la violence et la rugosité des guitares, d’un son très lourd (quelle production stupéfiante que ce jeune groupe réalise là…l’utilisation des samples est incroyable tant cela sonne vrai) et de vocaux enragés et brutaux, où quelques chants clairs parviennent parfois à s’infiltrer.

Un morceau comme "God of the Frontliness" dévoile tout ce que Xerath est capable de faire. Un riff épais et démesurément lourd, tout en restant incroyablement accessible et simple à capter (headbang excessivement conseillé), accueille l’auditeur qui est rapidement agressé par Richard Thomson, dont les progrès sont stupéfiants. Très agressive et arrachée, sa voix n’est pas sans évoquée les délires vocaux du génial Devin Townsend sur le "Alien" de Strapping Yound Lad. Les symphonies dressent un portrait plus sombre et tragique de la musique, qui en devient oppressante et inéluctable, presque fatale et si écrasante que l’auditeur ressent instantanément tout le chaos du monde dépeint par le groupe.
Dans cette noirceur et cette violence, Xerath parvient pourtant presque toujours à en extraire une infinie beauté, un romantisme torturé et une grandiloquence contemplative qui laisse entrevoir un léger espoir.

Trop complexe pour être décrit de manière exhaustive, "II" est un chef d’œuvre jouissif qui surprend de morceau en morceau pour atteindre sa quintessence sur chacune des dix compositions de cet album. "Reform III" (suite des deux autres "Reform" sur "I") surprend par sa brutalité excessive, ses accélérations absolues de batterie, ses riffs tordus et techniques et surtout cette voix déchainée et inhumaine, semant chaos et destruction sur son passage. Comment ne pas lever les yeux au ciel face à ce mini break de basse cassant complètement le morceau pour repartir sur un riff encore plus chaotique et technique, d’où s’échappe ensuite une envolée de cuivres semant le glas et l’hégémonie d’une espèce à l’agonie.

Les anglais font parfois émaner un visage plus extrême mais paradoxalement moins agressif. "Enemy Incited Armageddon" distille ainsi les riffs les plus black de l’album, très rapides et sombres, tout en laissant planer une atmosphère de mort et d’armageddon sur ce champ de bataille. Les blasts, les accélérations et les soli s’enchainent tout au long de sept minutes dantesques où Xerath semble devenir l’un des plus impressionnants groupes de ces dernières années. Qui auraient pu les attendre à un tel niveau ?
Il semble que les britanniques n’aient ici reculé devant rien (ce break à la Danny Elfman…) et aient enfin osé laisser aller leur imagination au-delà de schémas restrictifs, en découle des compositions beaucoup plus longues allant toutes entre cinq et neuf minutes.

"The Call to Arms" se veut par exemple plus intense dans ses orchestrations, très présentes, rapides et saccadées, tandis que "Unite to Defy", le premier morceau, dévoile un paysage grandiose et épique. Les arrangements se font très imposants, afin de décrire ce paysage désolé et immense, où s’y infiltre progressivement chaos et mort, où le chant extrême vient ronger les songes évoqués par l’introduction du morceau. Quand au solo de "Numbered Among", il exprime toute la sensibilité de ces huit-cordistes à installer une profonde mélancolie et une grande beauté à travers une fluidité de notes superbes, loin d’un quelconque déluge superficiel sans âme.

Xerath frappe si fort avec ce second album que même plusieurs semaines après l’avoir découvert, croire en avoir fait le tour serait une erreur. De ces constructions complexes, de ces arrangements multiples (orchestrations, chœurs, chants féminins, soli…), de cette production monumentale et de cette interprétation proche de la perfection : on retiendra la volonté d’un jeune groupe de réaliser une œuvre à part entière, faite de grandeur, de décadence et d’une certaine prétention ici tout à fait positive. Assurément l’une des grandes découvertes de cette année, et probablement l’un des ces albums qui marqueront…
Le manquer serait déjà une erreur…

9 Commentaires

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archenemy86 - 11 Mai 2011: bien mieux que le premier c'est clair ..... c'est grandiose , le chanteur m'a bluffé ^^
thetriptych - 12 Mai 2011: Assez monstrueux, voire chef d'oeuvre-esque. (pas lu la chronique par contre)
KilleTim - 12 Mai 2011: Voilà bien un groupe que je ne connaissais pas et dont je te remercie de la découverte...
ArchEvil - 23 Mai 2011: C'est malin... groupe estampillé Death Thrash, hop ça m'intéresse, je vais écouter l'album, ben ça n'en est pas du tout... Bien de préciser quand même...

Autrement, si j'avais lu la chro sans écouter l'album, j'aurais carrément été intéressé. Heureusement qu'il existe myspace, deezer et youtube pour avoir un aperçu direct pour ne pas se fourvoyer.

Je vais être chiant ( pour ne pas changer ) mais il y a quelques points sur lesquels j'aimerai revenir :

Tu parles d'une prétention positive, pour moi ça indique que l'album en fait des tonnes en technique, emphase et tarabiscotages divers, ce qui devient finalement impressionnant dans le cas de disques comme A Sceptic's Universe (malgré sa branlette de manche récurrente) ou Individual Throught Patterns. Or Xerath II ne m'impressionne pas à ce niveau, et le parti pris symphonique aux nombreuses couches aux traits tellement grossis m'est pompeux et gavant sans plus.
Je ne sais pas, j'ai plus l'impression de me retrouver en face de la B.O metal d'un blockbuster que devant une oeuvre pleine de personnalité comme tu le soulignes.

Pour la production, le grain de guitare et le rapport entre samplers, symphonie et guitaristes, je trouve le grain et le mastering fort semblable des standards chez la plupart des majors. Certes la symphonie est exploitée, rien à redire, mais je ne trouve pas qu'elle vient contraster avec la "rugosité" des guitares qui sont tout de même plutôt vernies, et l'ensemble est tout de même fort gentil.

Après je ne fais pas partie du public de Xerath et autres, ce qui explique cela. Mais j'ai failli être trompé sur la marchandise quand même...
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Chronique @ EternalTearsOfSorrow

20 Mai 2011

Xerath II restera probablement l'un des plus grands album de la carrière de ce groupe.

Xerath est vraiment un groupe fascinant... Il m'a rarement été donné de connaître un groupe qui sait aussi bien mélanger plusieurs styles différents, allant du death à l'épique, que les ambiances, désastreuses, dévastatrices, ayant également une pointe d'émotion et d'harmonie, apportée par ces nappes de symphonies omniprésentes.
C'est bien ce que ce groupe nous avait prouvé avec leur premier album "Xerath I" sorti en 2009. Ce dernier était assez magnifique, surtout pour un premier album. Après un petit changement de line-up subi en 2010, le jeune groupe britannique se décidera à écrire leur deuxième album, singé à nouveau chez le label Candlelight Records, nommé tout simplement "Xerath II", qui possède une pochette dans la veine de son prédécesseur, avec toujours ce paysage détruit, avec toujours cette femme à genoux, la tête penchée en avant, sa longue chevelure noire cachant son visage. La seule grande différence est la couleur de l'illustration, qui se sera donc transformé en une base orangée, très attirante.

Cela faisait quelques mois que j'attendais une suite du premier chef d'oeuvre du groupe, et en ce mois d'avril, j'ai pu enfin décortiquer ce nouvel album... Déjà, on peut remarquer qu'il n'y aura pas beaucoup de changements au niveau de l'ensemble musicale. Il y a tout de même un grand progrès, qui est le chant. Souvenez-vous... Dans le premier album, en comparant le chant à ce nouveau disque, ce growl paraissait monotone, manquant légèrement de punch, sans nuances, de temps en temps quelques cris donnés, mais pas franchement sur une voie différente... On avait un peu affaire à un chant bateau, sans grand suspense, mais cela passait bien ! Mais maintenant, les hurlements sont dans la place, c'est un tout autre chant que nous offre ici Richard Thomson, qui a fait des progrès énormes, oubliant totalement la banalité qui faisait office de growl dans le premier album, et partant carrément dans des notes assez aiguës. Il n'y a même plus de mot pour décrire cette musique toujours aussi agressive, technique (Particulièrement au niveau de la batterie), les variations de choeurs sont plus présentes, la basse, également, se manifeste mieux, la guitare nous offrira un solo par ci, par là...

Je suis décidément obligé de parler du morceau qui m'a le plus marqué, tant la musique est émotionnelle, c'est à dire "The Glorious Death", qui conclut l'album sur un long morceau de 8 minutes et des poussières, qui commence avec un riff très légèrement groove à la batterie, guitare assez syncopée, chant toujours aussi hargneux. Le morceau ayant une minutes d'interlude symphonique, le choeur qui accompagnera la musique lourde après cette dernière, donnant une ambiance apocalyptique avec ces longs coups de cymbales, est carrément un chant d'opéra. La guitare, quant à elle, nous donnera un solo résonnant, avant la tornade finale...

Si "Unite To Defy" est également assez marquant avec ses quelques notes de carillon, alors "Reform Part III" nous trucidera, en nous prouvant que Xerath reste un groupe de death, de blasts beats, de grosse caisse, ainsi qu'une légère absence de symphonie, qui sera plus mise en arrière plan, accompagné de screams et de quelques mots parlés, avec un minuscule solo de basse, accompagné d'une batterie possédant toujours ce don de technicité imparable... Nous retrouverons aussi les choeurs de chant clair du premier album qui avaient réchauffés l'atmosphère dans "Reform Part I", de très courts instants dans quelques morceaux tels que "Unite To Defy", "The Call To Arms", "Sworn To Sacrifice", et même "Numbered Among The Dead" qui donneront toujours une grande intensité comme ils ont su le faire dans le dernier album. Le solo de guitare très marquant et très impressionant restera le magnifique solo accompagné de symphonie qui va et vient, dans "Nuclear Self Eradication", qui conclura le morceau sur une ambiance simple, mais très efficace.

Quel album ! Mais quelle monstrueuse claque je viens de me recevoir ! "Xerath II" est, et restera probablement, l'un des plus grands albums de la carrière de ce groupe encore jeune à nos jours, mais qui ne cesse de grandir. C'est tout de même assez rare d'avoir un album aux compositions tellement bien recherchées, bien exploitées, marquantes, vraiment plus que dans le premier album ! C'est album n'est même plus à conseiller, mais à impérativement avoir dans votre collection, si vous voulez avoir un style qui se démarque des autres, par sa variation gigantesque. Ce disque restera dans les anales du groupes surement encore longtemps. En espérant que Xerath continuera encore et toujours dans cette voie, le prochain numéro, dans une ou deux années...

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SIOUX - 09 Août 2011: decouverte intéressante,merci.
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