Liste des groupes Thrash Death Messiah (CH) Hymn to Abramelin

Combo suisse fondé en 1984 la même année que Celtic Frost (qui vient de renaitre des cendres de Hellhammer) et Excruciation, Messiah est résolument tourné vers un Thrash Metal agressif aux frontières du Death et Black Metal, comme la plupart des combos extrêmes de cette période. Quelques démos plus tard, Messiah se voit offrir la possibilité d’enregistrer sur premier Full-Lenght Hymn to Abramelin (1986) chez Chainsaw Murder Records, qui produira 7000 33 tours de ce premier album, ce qui est un chiffre tout à fait honorable pour un groupe Underground.

Dès le morceau éponyme, Messiah fait montre d’une agressivité façon Kreator alliée à une violence chaotique à la Bathory. Les rythmiques appuyées d’Anarchus quant à elles ne sont pas sans rappeler leurs cousins incontournables d’Hellhammer, et le chant arraché de Reto « Tschosï » Kühne rajoute un côté apocalyptique à l’ensemble, et qui leur donne un petit Sarcofago avant l’heure.

Space Invaders alterne entre riffs lourds à la Celtic Frost et accélérations soudaines et foutraques sur lequel la maitrise du solo est secondaire et se limite à une martyrisation de cordes et de vibrato, ce qui ma foi est parfaitement adapté. Future Agressor s’inscrit davantage dans un Speed Metal UG où on sent que les bonhommes torturent la base Heavy Metal pour en faire quelque chose de plus outrancier. Ceci est d’ailleurs encore plus marquant sur Empire of the Damned et un de ses riffs sur lequel on croirait entendre le Metallica de Kill’em All.

Il fallait oser les huit minutes de la pièce finale The Dentist, où l’auditeur est brinqueballé entre plans lents à la Black Sabbath de l’extrême, Heavy Metal classique, et accélérations chaotiques comme Messiah sait le faire. Mais malgré quelques efforts, il est bien évident qu’Hymn of Abramelin ne pourra s’imposer comme un disque marquant lors d’une année 1986 qui reste à ce jour la plus redoutable jamais connue pour les sorties Thrash Metal.

Preuve que les groupes précurseurs et Underground n’intéressaient ni public ni label dans les 90’s, il a fallu attendre 2002 pour voir cet album éditer pour la première fois en CD. Il faut dire que ce premier album n’est pas exempt de tout reproche, avec un son à mi-chemin entre l’album et la démo et des compositions certes à l’ambiance sombre et à l’énergie indéniable, mais assez mal dégrossies. Là n’est pas l’important, il est logique que ceux qui défrichent le terrain essuient quelques plâtres mais ouvrent la voie pour d’autres…

BG