Voilà un retour qui fait plaisir !
Pas que le groupe Suisse ait été complètement absent de l'actualité, avec de nombreuses rééditions de son back catalogue ou par le biais de compilations plus ou moins pertinentes, mais l'annonce d'un nouvel album studio, chose qui ne s'était pas produite depuis la première moitié des 90's, est clairement une bonne nouvelle pour les fans du groupe et de thrash/death au sens large. Au sens large, car
Messiah, au gré de ses changements de musiciens a évolué avec plus ou moins de bonheur entre les deux genres. Parfois surprenant (
Extreme Cold Weather), parfois fort réussi (
Choir of Horrors,
Extreme Cold Weather par séquences), souvent inégaux au sein d'un même disque, les Helvètes ont eu la bonne idée de remettre sur pied le line-up complet de leur meilleur album (
Choir of Horrors - 1991). Le quatuor ainsi reformé propose sous un écrin visuel assez monochrome dix titres au son délicieusement vintage, à mille lieues des productions
Nuclear Blast.
Otons d'entrée tout doute :
Messiah sur ce disque retrouve certains de ces gimmicks (la voix, reconnaissable bien que plus éraillée, les titres à tiroirs, et les interludes liturgiques raccord avec les thèmes lyriques proposés conformément à son identité), mais aussi une cohérence sur tout le disque qui fait plaisir à découvrir. Moins foncièrement death metal que sur
Choir of Horrors et plus accessible que
Rotten Perish, plus posé que sur
Extreme Cold Weather ou
Hymn to Abramelim,
Fracmont développe ses plans et rythmiques parfois pas si éloignées de
Celtic Frost (le début de "Urbi et Orbi" entre les accélérations de bon aloi) au gré de séquences construites avec soin et sans précipitation. Ainsi, l'album, s'il ne néglige pas les changements de rythmes et de tempi reste très cohérent dans sa globalité, mais sans certains éclairs qui faisaient le sel du groupe. Le long titre éponyme (près de 10 minutes) placé juste après l'intro donne ainsi le ton avec un esprit progressif, plus thrash que death, mais à la lisière des deux genres, contant avec conviction les agissements de Ponce Pilate et ses impacts, à l'opposé de l'immédiateté de "Singularity", au format court mais non moins intéressant avec sa partie centrale entraînante à chanter sous la douche.
Toujours au combat contre les religions au sens large ("
Children of
Faith" à l'intro en arpèges très
Metallica),
Messiah a tendance parfois à aborder ses vocalises à l'instar du dernier
Possessed, en suivant le flow de la musique, donnant en cela une identité certaine aux thèmes choisis ("Throne of
Diabolic Heretics", "
Children of
Faith", encore, ou "Dein Wille Geschehe") et une fluidité qui fait plaisir à entendre.
Pas avare non plus en séquences plus mélodiques ("
Children of
Faith", toujours) au gré de leads forts et parfois subtils ("Dein Wille Seschehe", "Miracle
Far Beyond Disaster") l'album est à considérer en un seul bloc, tant il forme un tout cohérent et compact à l'épaisseur indéniable. Notons l'apport de V.O. Pulver (
Poltergeist) qui non centent de produire le disque, rajoute quelques interventions ça et là, tant en solo qu'en vocalises.
Retour impeccable pour les Suisses, et même s'il sera possible de déceler quelques longueurs ça et là, une relative absence de fulgurances qui eussent monté la note finale, ou si certains trouveront la voix de Andy Kaina poussive,
Messiah à l'instar du dernier
Possessed, sans toutefois en atteindre le génie sur toute la longueur ("My
Flesh, Your Soul"), a pondu sans nul doute un des meilleurs albums de sa carrière. Les têtes ont vieilli, mais l'art de composer des bons titres restant en mémoire de R.B. Brögi est intact, surtout avec un final décoiffant comme "Throne of
Diabolic Heretics", encerclé par la voix de tenor de Maximo Marcuso pour un
Ave Maria judicieux, dans la tradition du groupe. Dense, cohérent, aux antipodes des sorties actuelles parfois aseptisées,
Messiah se rappelle au bon souvenir de ses fans, en sortant un gros disque et en se réinventant de fort belle manière, sans (trop) perdre de sa singularité. Ca fait plaisir.
Pas aussi bon public que toi poto du coup, je l'ai trouvé merdique, voi/riffs/compo, tout quoi. 10/20 et je suis gentil.
Ah ben tu vois, je suis assez fan de ce type d'album, les compositions me parlent bien pour la plupart, j'aime ces riffs typiques et l'ambiance qui s'en dégage. C'est quoi que t'aimes pas, plus précisément ? La voix, je comprends, elle peut paraître un peu poussive, mais les compos ou les riffs, sans être révolutionnaires sont très efficaces et leur assemblage idem. Ils préservent aussi l'héritage du groupe à mon humble avis.
Je ne l'ai écouté qu'une fois et je me suis surpris à m'ennuyer par endroit (inimaginable avec un Choir of horrors). Pour autant, l'ambiance de ce Fracmont m'a séduit. Et je dois dire qu'au final, cette seule et unique écoute à ce jour m'a laissé davantage de souvenirs que Rotten Perish. Ce n'est pas un mauvais signe. Je pense que je lui donnerai sa chance.
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