Hurts to Live

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13/20
Nom du groupe Everlust
Nom de l'album Hurts to Live
Type Album
Date de parution 08 Mai 2017
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Black Memories
Ecouter05:40
2.
 Undead
Ecouter02:51
3.
 Hurts to Live
Ecouter04:30
4.
 Emptiness
Ecouter04:26
5.
 I'm Sorry
Ecouter03:07
6.
 Tonight
Ecouter02:04
7.
 Unreal
Ecouter03:45
8.
 Despair Is the Cost
Ecouter03:40
9.
 Doesn't Matter
Ecouter04:42
10.
 Serenity
Ecouter01:16

Durée totale : 36:01

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Everlust



Chronique @ ericb4

27 Mai 2021

Un mouvement éthéré, tout en délicatesse et un brin tortueux en guise de message de bienvenue...

Bien épars sont les groupes de metal gothique à chant féminin lettons à venir se frotter à leurs homologues générationnels, européens pour les plus féroces d'entre eux. Un pari pour le moins osé qu'a pourtant tenu à relever cette vaillante troupe native de Riga, créée en 2006 par le guitariste/vocaliste Vlad Pucens. Evoluant dans un registre rock'n'metal gothique mélodique aux relents doom, dans le sillage de Lacuna Coil, Trees Of Eternity, Theatre Of Tragedy, The Flaw, The Gathering, Darkwell, Mandragora Scream et Flowing Tears, ce jeune collectif se démarquerait dès lors des formations metal symphonique classique, toujours plus nombreuses à affluer. Si le style s'est affermi et l'expérience scénique solidifiée au fil du temps, l'histoire de ce combo est loin de s'apparenter à un long fleuve tranquille...

Alors dans l'incapacité de créer un groupe au line-up stable, Vlad sortit en 2007 une démo à titre personnel dénommée « Unreal ». S'ensuivit une période de latence de 6 ans avant de voir le groupe enfin se former. Après plusieurs changements de membres, le groupe commença à se produire, enchaînant concerts metal, acoustiques et festivals sur la scène locale dès 2014, avant de se voir attribuer un ''Rock'n'Roll Award'' au festival ''Osvalds 2015''. Tout en démarrant les enregistrements de son premier et présent album full length, « Hurts to Live », la troupe continua à essaimer ses concerts aux quatre coins de son pays natal en 2016, avant de se produire en Lituanie, l'un de ses pays voisins, et de finaliser la réalisation de son opus, un an plus tard.

Avant toute chose, faisons les présentations : à bord de l'aéronef nous accueillent Vlad, Natalia Shevckuk (chanteuse aux chatoyantes inflexions), Max Reksna à la guitare rythmique, Alex Shangin à la batterie, Pavels Savins à la basse et Andrew Jirgensons aux claviers. De cette étroite collaboration naît une auto-production où 10 pistes à la fois intrigantes et frissonnantes se dispatchent sur un ruban auditif de 36 modestes mais prégnantes minutes. En outre, la galette bénéficie d'un enregistrement de bonne facture, d'un mixage équilibrant à parités égales lignes de chant et instrumentation, tout en accusant un petit bémol quant à ses finitions. Mais suivons plutôt nos acolytes dans leurs pérégrinations...

Si la cadence du propos se fait le plus souvent mesurée, celui-ci n'en réserve pas moins d'insoupçonnés effets de contraste atmosphérique et/ou rythmique. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Black Memories », énigmatique mid tempo au fin picking à la guitare acoustique, à la confluence de The Gathering et Flowing Tears. Eu égard à la soudaineté de ses accélérations et au graduel et grisant épaississement de son corps orchestral, et mis en exergue par les toniques impulsions de la sirène, le méfait ne se lâchera qu'à regret. Dans cette mouvance, on retiendra non moins « I'm Sorry », une immersive reprise de Roxette aux accents rock gothique, sublimée par de sémillants gimmicks guitaristiques et encensée par les attaques en voix de poitrine de la belle. Quant au sensuel et sobre « Unreal », tant son riffing crocheté un brin tortueux que ses enchaînements intra piste des plus sécurisants lui assureront une inconditionnelle accroche auprès de l'aficionado de doom mélodique gothique.

Quand il ralentit d'un cran le rythme de ses frappes, le sextet letton ne s'est guère montré plus malhabile, loin s'en faut. Ainsi, il ne faudra qu'une poignée de secondes au chaland pour voir l'accroche s'effectuer à l'aune de « Undead », un félin et ''lacunacoilesque'' low tempo aux riffs ronronnants sur fond de lascives nappes synthétiques et au délicat legato à la lead guitare. On ne saurait davantage se soustraire aux savoureux arpèges d'accords distribués sur « Emptiness », une mélancolique et enveloppante ballade gothique dans le sillage de The Flaw mise en habits de soie par les troublantes modulations de la maîtresse de cérémonie. Plus éthéré mais non moins infiltrant, le guitare acoustique/voix angélique dont se gorge l'atmosphérique et a-rythmique ballade « Tonight » pourra à son tour faire plier l'échine à plus d'une rétive. Enfin, on regrettera la brièveté du bien-nommé « Serenity », une ballade instrumentale venant clôturer l'opus, emmenée par un picking à la guitare acoustique propice au total enivrement de nos sens.

Lorsqu'ils consentent à faire davantage rougeoyer les fûts et à ensanglanter leur rythmique, nos compères nous livrent parallèlement de sémillantes séries d'accords, aptes à nous retenir un peu malgré nous. Ce qu'atteste notamment « Hurts to Live », poignant mid/up tempo aux riffs corrosifs, au carrefour de Darkwell et Trees Of Eternity, emmené par un duo mixte en voix claires des plus sensuels et octroyant un bref mais vibrant solo de guitare. Au regard de ses chaotiques et néanmoins prégnants arpèges et de son atmosphère un poil souffreteuse, un pavillon déjà sensibilisé aux vibes ''gatheriennes'' aura également matière à se sustenter à l'aune du vitaminé et torturé « Despair Is the Cost ». Guère moins minant mais des plus impactants, tout en suivant les traces de The Flaw, Darkwell et Flowing Tears, l'énergique et mélancolique « Doesn't Matter » se cale sur une sente mélodique apte à procurer quelques frissons chez celui qui y aura plongé le tympan.

En définitive, nous parcourons une œuvre à la fois troublante, empreinte de mystère, un brin mélancolique, reposant sur une production d'ensemble certes d'assez bonne facture mais non exempte de quelques irrégularités. Varié sur le plan rythmique, le propos l'est en revanche bien moins quant à ses ambiances et ses lignes de chant, l'empreinte féminine prenant bien souvent le pas sur celle de son alter ego masculin. Ce qui n'empêche nullement le set de compositions de jouir d'un potentiel technique réel et judicieusement exploité, et de transpirer la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. On aurait, cependant, espéré des exercices de style moins stéréotypés qu'ils n'apparaissent ainsi que l'une ou l'autre prise de risque inscrite dans le cahier des charges. Mais le jeune sextet a encore le temps de revoir certaines lignes de sa copie avant de revenir plus aguerri, voire en passe de se hisser parmi les espoirs de ce registre metal. Bref, un mouvement éthéré, tout en délicatesse et un brin tortueux en guise de message de bienvenue, à effeuiller et peut-être bien à adopter...

Note : 13,5/20

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