Il n’en fallait pas plus.
Pas plus que «
Hunger of Elements » pour me réconcilier avec le Black Sympho. Aucun groupe n’avait encore réussi à me faire écouter un de leurs albums plus de deux fois en une journée, et eux, en ce moment précis c’est bien la sixième fois que je le passe depuis le matin…
Kataxu n’est pas un groupe tout jeune. Formé en
1994 en Pologne, ils sortent une première démo intitulée «
North » en 1995, puis suivent deux splits et un album qui ne sortira qu’en cassette en 2000 : «
Roots Thunder ».
Cinq ans plus tard donc, nous avons droit à «
Hunger of Elements », un album de six titres (trois longs et trois plus courts, instrumentaux) qui relève presque du génie.
Oui. Du génie, ça peut paraître impossible provenant d’un groupe à l’idéologie aussi merdique que provocatrice, mais à l’écoute de l’album, on réalise le fossé entre ce qu’ils pensent et ce qu’ils peuvent créer…
La pochette dit long en ce que contient le disque : le thème cosmique est directement apparent et il sera constamment présent sur tout l’album grâce aux claviers omniprésents qui ouvriront des horizons infinis à la musique de
Kataxu.
Ces claviers, on peut les comparer à ceux d’
Emperor sur leurs premiers albums, mais également à ceux de
Dimmu Borgir dans leur débuts, avant qu’ils ne soient tombés dans le grandiloquent : ils sont beaux, majestueux, ils en imposent et les trois titres instrumentaux qui parsèment l’album ne me contrediront pas : le poids de l’infini passe à travers les compositions, le son parfaitement clean leur rend la pureté d’un ciel sans nuage et l’exécution retransmet toute la profondeur qu’on peut y espérer… les mots ne suffisent presque plus. « In Arms of the
Astral World », le premier des trois est peut être celui qui déstabilise le plus : on ne l’attend pas et il surprend vraiment ! On passe d’un Black Sympho d’excellente qualité à un morceau plus cosmique que ce que Fenriz a pu faire en deux albums sur son projet
Neptune Towers… un morceau qui vous retourne les tripes complètement.
« Nightsky » aussi peut se vanter de faire son effet… il ne bénéficie plus de l’effet surprise de son frère de deuxième piste, mais la durée compense cette perte car il nous emmène plus loin, dans un voyage de presque le double de temps.
Les morceau Back sont plus longs (ils ne vont pas en deçà de 10’51) mais ils se défendent bien au niveau des émotions qu’ils transmettent ! L’exécution des compositions complexes et intéressantes est absolument parfaite et le mixage a laissé la place idéale pour chaque instrument (laissant bien entendu les claviers en avant) et chaque musicien maîtrise parfaitement ce qu’il a à faire – le groupe en lui même n’est composé que de deux membres : Piaty (chant, guitares claviers et arrangements) et Melfas (qui s’occupe également des claviers et des arrangements), les autres instruments étant laissés aux bons soins de musiciens de session (ici, rendons leur hommage : Mitloff à la batterie et Jacek Melnicki aux claviers.)
En définitive, cet album est un véritable chef d’œuvre. Inutile de le nier… un chef d’œuvre empoisonné mais un chef d’œuvre tout de même qui vaut le coup d’être écouté. En cas de problème moraux téléchargez le, «
Hunger of Elements » vous surprendra sûrement.
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