Il fut un temps où les riffs bien gras, les soli laissant un arrière goût de whisky, l'harmonica du désert et en bref le bon vieux rock n' roll étaient sur le devant de la scène; cette époque bénie où M TV passait les nouveaux clips des
ZZ Top ou d'AC/DC. Je crois pouvoir affirmer que si
Hot Wings avait été composé en cette période, il serait devenu un classique du rock.
On y retrouve le feeling seventies - eighties, et il ne faut pas espérer la moindre pause sur cette galette d'un autre temps, apparemment pas si révolu que ça! L'instigateur de cette formation (qui, l'air de rien en est ici à son quatrième album mais peut-être le plus abouti) n'est autre que Bill Steer, qui pour le coup a laissé de côté
Napalm Death et
Carcass, changeant légèrement de registre n'est-ce pas?
N'allez pas fouiller ce disque pour y trouver quelconque originalité, vous n'en verrez trace. Pour l'apprécier pleinement, il suffit d'aimer le rock comme on n'en fait plus. Comme tout bon album officiant dans ce style,
Hot Wings ne prépare aucunement le terrain et envoie dès la première piste le gros tube qui fait remuer : Carousel. On ne peut s'empêcher de se demander depuis combien de temps une telle petite bombe n'était pas tombée dans nos oreilles! Un chant rappeux à souhait, des riffs qui font bouger à tous les coups, une basse qui groove sans cesse, une batterie énooorme, des soli pleins de feeling, ... Et ça ne passe pas sur les ondes? Imparable.
Bien sûr, certains groupes peuvent également composer de tels hymnes, un par album ce n'est pas la mer à boire, mais bien souvent le reste ne suit pas (Firebird n'échappe pas à cette règle avec
Grand Union) mais ici, de bout en bout c'est excellent. Il faut évidemment avoir envie d'un truc un peu rétro, et apprécier les bons riffs bien gras.
Au delà de cela, je dois avouer qu'il m'est difficile d'en dire plus car les trois lascars font dans la simplicité, et le mot est faible! Certains morceaux ressortiront plus que d'autres, la plupart du temps grâce à leur riff destructeur et leur batterie rentre-dedans (Carousel, Overnight,
Flying Blind) ou à l'aide de quelques éléments un peu plus à part (
Misty Morning où l'harmonica remplace la guitare, Needle In The Groove et son riff typé Morello - on pense à
Jewel Of The Summertime d'
Audioslave).
On pourrait reprocher à Bill de peu varier son chant, mais dans ce genre de musique la voix est un peu l'élément que l'on reconnaît entre mille, la marque de fabrique.
Peut-être n'est-ce pas un disque que l'on écoute chaque jour religieusement, mais à l'occasion, en voiture ou avec une bande de potes et quelques bonnes bouteilles, il est parfait et ne laisse aucun temps mort. Un bel hommage à ce qui se faisait de mieux alors que beaucoup d'entre nous n'avaient pas encore poussé leur premier souffle.
17/20
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