« Est-ce que c'est bien ? Quelle question... j'ai rien de mieux !» ont été les mots que mon disquaire a prononcé lorsque je lui ai demandé son avis sur
Hornets of the Pogrom d'
Arghoslent. C'est donc avec confiance que j'achète l'album, qui berçait déjà mes tympans depuis quelques minutes, puisque il tournait dans la chaîne du magasin. Je ne le regretterai pas.
De retour à la maison, mon premier geste est de retirer le blister et d'apprécier la somptueuse pochette que le groupe nous offre là. De magnifiques peintures ornent l'intégralité du livret (espaces paroles y comprit), l'intérieur du boitier et le dessus de la galette. Voilà qui annonce quelque chose de bon. Méfiance, ce stratagème est bien trop souvent utilisé pour tromper l'auditeur... Une belle pochette pour cacher un contenu vide et plat ? J'allume ma sono, place le cd à l'intérieur, ferme le lecteur, monte le son lentement à un haut niveau... et le baisse un petit peu quand même, puisque la première piste, In Coffles They Were Led, donne tout de suite le ton. Un bon gros riff rapide et gras pour débuter un album, quoi de plus plaisant (prière aux voisins de metalleux de ne pas répondre à cette question) ?
C'est donc parti pour environ 42 minutes de bourrinade. Mais attention...
Arghoslent, loin d'être des enfants de choeur, ont quand même le sens de la mélodie. L'artiste aime les riffs à pogos, mais aussi les mesures où toute sa colère est déversée.
Hornets of the Pogrom me plait en grande partie pour ça.
Arghoslent mêle violence et mélodie avec brio, alterne les passages puissants avec des breaks qui nous laissent souffler, avant de repartir de plus belle. L'album garde une atmosphère homogène, chaque piste ayant cependant son identité propre. Dans chacune d'elles, ont reconnaît la patte de l'artiste. La structure du cd est bien établie. On est baladés d'un bout à l'autre sans voir le temps passer. Petit bémol tout de même, la piste éponyme, qui, instrumentale, brise un peu le rythme de part sa longueur. Côté qualité audio, aucun problème. On à le droit à un son propre et bien mixé, qui nous permet d'apprécier chacun des instruments avec aisance.
In Coffles They Were Led donc, en plus de débuter l'album, est un condensé de tout ce que le groupe apporte dans
Hornets of the Pogrom, un peu comme un préface de qualité. On y retrouvera donc une guitare rapide, technique, au son gras et précis à la fois, qui saura jouer d'accords lourds et de leads plaisants. Quelques solos pointeront le bout de leur nez (bon point: ils ne cassent pas la continuité du morceau, et on ne s'endort pas), comme dans Dog and Broom, ou dans
Oracle of the Malefic Rhizome. La basse quand à elle, est bien présente. Principalement rythmique, elle se permettra tout de même quelques extravagances, comme sur Swill Of The Knaves. Aux drums, on nous sert un son sec qui accompagne à merveille le morceau. Souvent rapide, on à le droit à un bon jeu de toms et de caisse claire, et une grosse caisse sans cesse battante. Le tout est très carré et précis.
Pour finir, le chant couvre à merveille l'instrumentale par un Growling casi-continu, avec quelques hurlements puissants qui nous rappellent ce qu'
Arghoslent est venu faire: nous balancer sa rage.
Je ne peux que conclure cette chronique par un « oui ». Oui,
Arghoslent réalise là une très bonne performance, qui mérite l'approche. Peut-être plusieurs écoutes seront-elles nécessaires pour déceler dans
Hornets of the Pogrom toutes les finesses qui en font un album de Death unique. Un incontournable ? Le groupe n'est malheureusement pas encore assez réputé en dehors des États-Unis pour atteindre ce statut. Mais il nous appartient de changer cela.
19/20
Merci pour cette (bonne) chronique.
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