"Upon these vile remains of Christ, I hold the lance that pierced the fool..."
Arghoslent, groupe américain de death metal irrévérencieux formé en 1990 à Oakton en Virginie écume l’underground ; le vrai ; pendant 8 longues années avant d’offrir aux initiés un premier opus intitulé «
Galloping Through the Battle Ruins », pressé à 1000 exemplaires sur le désormais défunt label belge Wood Nymph Records. Accointances politiques sulfureuses, thêmes lyriques nauséabonds, attitude anti-commerciale orthodoxe, rejet consensuel de la scène death metal et de ses codes (sur scène ses membres ont toujours préféré les polos Fred Perry et les Adidas Samba aux tenues vestimentaires dites classiques du death metal) ont forgé la légende et la personnalité iconoclaste du combo virginien, mais qu’en est il musicalement ?
On pourrait aisément penser à un groupe médiocre, un de plus, qui ne parvenant pas à se mettre en valeur par sa musique, le fait à travers une provocation stérile et pathétique, et de magnifiques pochettes d’albums tirées d’œuvres d’art héroïque signées Peter Paul Rubens ou encore Thomas Cole. Il n’en est rien. Ouvertement influencé dès sa création par les chefs d’œuvre de la musique classique et par les premiers méfaits de
Morbid Angel et de
Deicide, la musique d’
Arghoslent s’avère être exceptionnellement riche, extraordinaire de par sa qualité (maitrise technique indéniable, mélodisme accru) et la maturité qui en découle (8 ans d’underground, 4 démos). L’album débute avec le vindicatif « Defile the Angelic » qui annonce la couleur :
Arghoslent réecrit l’Histoire, ici celle du fondement de notre civilisation ; le tout sur fond de death metal mélodique non moins technique. Les vocaux de
Von Demonicus n’ont d’égal que les riffs incisifs et parfaitement maitrisés de
Pogrom et d’
Holocausto.
Sur « The Banners of Castile », le rythme ralentit pour voir emerger un morceau mélodique gratifié de magnifiques soli. Il est question ici de l’impérialisme du Royaume de Castille. La musique de l’album prend une nouvelle dimension à partir de «
The Imperial Clans » et de «
Ten Lost Tribes ». Ces morceaux sont absolument magnifiques, tant au niveau du mélodisme que de la structure, ce qui confirme le fait que les membres d’
Arghoslent sont d’excellents compositeurs et musiciens,
Pogrom en tête. Si haine et rage se dégage de «
The Imperial Clans », beauté et classe marquent le majestueux «
Ten Lost Tribes », que l’on pourrait presque qualifier de ballade death metal.
S’en suit « Incursions », une instrumentale au cours de laquelle les musiciens exposent sans istrionisme leur talent indéniable de musiciens. Les trois derniers morceaux de l’album, «
Fall of the Melanic Breeds » en pôle position ne font que confirmer la démarche qu’on eu les terroristes-hooligans de la morale avec cet opus : à l’heure ou les jadis maîtres invétérés du death metal américains vont manquer cruellement d’inspiration, (David Vincent quitte
Morbid Angel et
Deicide sort ses plus mauvais albums), l’underground que ces dernièrs ont quitté pour les paillettes s’avère être intact, vierge de toute dégénérescence créative.
Arghoslent, un doigt tendu au music business donc, à l’hypocrisie du politiquement correct, et aux fondements de notre civilisation judéo-chrétienne ayant légitimé la faiblesse et la médiocrité de l’Homme. A réserver de préférence à un public averti.
Tu l'as magnifiquement bien expliqué dans ta chronique, même si je préfère"Hornets of the Pogrom".
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