Hope Is Here

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16/20
Nom du groupe Lacrimas Profundere
Nom de l'album Hope Is Here
Type Album
Date de parution 12 Août 2016
Style MusicalDark Gothique
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1. The Worship of Counting Down
2. My Halo Ground
3. Hope Is Here
4. Aramis
5. A Million Miles
6. No Man's Land
7. Pageant
8. You, My North
9. Awake
10. The Path of Broke Homes
11. Timbre
12. Black Moon

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Lacrimas Profundere


Chronique @ Icare

30 Septembre 2016

Ecartelé entre un passé glorieux rempli de tubes goth énergiques et puissants et un avenir plus pop et mélodique

Quoi qu’on en dise, évoluer est un processus normal pour un groupe, et d’une manière générale, la redéfinition d’une identité musicale reste quelque chose d’extrêmement positif : cela montre un combo qui veut aller de l’avant, permettant d’éviter la stagnation et la redite stérile qui se répète parfois mécaniquement album après album ; l’excitation de la nouveauté et le défi stimulant de la prise de risque peuvent parfois même s’avérer salutaires, permettant à un groupe qui fait du surplace de renouer avec une inspiration salvatrice.
Pourquoi cette intro pseudo philosophique me demanderez-vous ? Car Lacrimas Profundere, dont il est question ici, a tendance à composer des morceaux qui se ressemblent beaucoup depuis maintenant plusieurs albums, évoluant dans un style extrêmement balisé. Et car pour son onzième album, Hope Is Here, le combo allemand a fait le pari risqué de changer son fusil d’épaule et de proposer une musique différente de ce à quoi il nous avait habitués jusqu’alors. Explications.

L’album commence de fort belle manière avec ces arpèges poignants et lancinants et la superbe voix grave de Rob Vitacca, toujours gorgée d’un feeling mélancolique si propre au genre. On devine les guitares gronder en retrait, ne semblant qu’attendre leur heure pour nous rugir à la gueule, et quand les premiers coups de batterie résonnent et que les guitares ronflent un peu plus fort, menant lentement cette irrésistible montée en puissance, on esquisse un sourire béat, attendant impatiemment le moment où les grattes vont nous exploser aux oreilles et nous emporter dans ce tourbillon de distorsion si simple et efficace comme le groupe sait si bien les souffler depuis des années …
En vain. Merde, qu’est-ce qui se passe ? Le refrain n’est pas la tornade annoncée, manquant cruellement d’intensité malgré un chant toujours aussi prenant et un jeu de batterie intéressant, et The Worship of Counting Down s’apparente à un pétard mouillé, un titre trop mou bien que pas désagréable qui semble tout miser sur les émotions mais qui manque de puissance pour vraiment nous emporter.

Quoi, vous faites la grimace (Profundere) ? Eh bien préparez-vous à travailler vos zygomatiques, car c’est plus ou moins pareil sur tout l’album: il semblerait que les Munichois aient remisé les grattes au placard. Timides, reléguées à l’arrière-plan pour faire perdurer l’illusion que le quatuor fait toujours du metal burné, faisant finalement office de faire-valoir à quelques effets trop peu présents, pour une musique plus sensible largement menée par la voix suave du chanteur, Lacrimas Profundere perd le côté direct, accrocheur et tubesque qui le caractérisait. Ces 46 minutes se font plus atmosphériques, les Allemands délaissant les gros riffs qui tâchent et les rythmiques puissantes, simples et entêtantes pour une musique plus légère, arienne, certains diront plus mâture…
Mouais, en soi l’idée n’est pas blâmable, mais on regrette que le quatuor n’aille pas au bout de ses idées, et se raccroche toujours maladroitement à son ancien style comme s’il avait peur d’opérer un changement trop radical : ainsi, Aramis, souffre du même syndrome que The Worship of Counting Down, trop convenu, imitant la formule éprouvée chère au groupe depuis plus d’une décennie, mais en moins puissant. Alors désolé, mais si on veut du bon Lacrimas Profundere à l’ancienne, on va plutôt se repasser un Fall, I Will Follow ou un Ave End par exemple.

C’est un fait, les arrangements sont trop timides et les innovations trop rares (l’espèce de ballade country Pageant, certes pas désagréable, mais un peu décalée dans un album qui souffre de l’ombre de ses prédécesseurs, le quelconque You, My North avec ses passages violon/piano trop convenus), Lacrimas Profundere évoluant finalement dans une sorte de gothique FM aux relents pop et cold wave, avec des guitares aseptisées comme pour mieux pouvoir passer à la radio.

Bon, heureusement, tout n’est pas définitivement perdu, et on peut distinguer dans cet océan de mélodies gentillettes et soporifiques le titre éponyme avec ce début acoustique particulièrement mélodique aux accents lumineux : enfin un riffing un peu plus intense sur lequel Rob balance un refrain touchant en parfaite symbiose avec le mur de cordes. De même, le riff principal de A Million Miles semble montrer que les Teutons en ont encore – un peu - dans le calbute, même si finalement, c’est le choix du mixage qui est ici à déplorer, avec – on ne le dira jamais assez ! - un son de grattes qui manque de mordant et de puissance. Le morceau n’en demeure pas moins intéressant avec un beau refrain, une certaine ambiance et un solo bien troussé en fin de morceau.


Comprenez-moi, qui aime bien châtie bien. Non, Hope Is Here n’est pas un mauvais album, mais franchement, c’est une sacrée déception quand on suit le groupe depuis un certain temps et qu’on a assisté à sa première reconversion totalement réussie, le groupe passant d’un doom death mélodique assez classique à un metal gothique irrésistible et flamboyant dont il est devenu l’un des fers de lance. Ici, la nouvelle direction musicale n’est pas vraiment assumée, et le combo munichois semble se chercher, restant le cul entre deux chaises et s’écartelant stérilement entre un passé glorieux rempli de tubes goth énergiques et puissants et un avenir plus pop et mélodique (après tout pourquoi pas ?). En tout état de cause, si cet album laisse un arrière-goût amer en bouche, tâchons d’être indulgents : Hope Is Here servira peut-être de transition vers d’autres horizons musicaux plus audacieux et intéressants, qui sait ? Après tout, avec un titre pareil, l’espoir semble être de rigueur…

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