Hollow Mirror

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15/20
Nom du groupe Ethereal Kingdoms
Nom de l'album Hollow Mirror
Type Album
Date de parution 11 Octobre 2019
Labels Mighty Music
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Distance
 04:35
2.
 Beginnings
 04:57
3.
 Ashes Within
 04:23
4.
 Heartchamber
 03:38
5.
 Endings
 05:04
6.
 Silent Dance
 03:28
7.
 My Kantele
 04:50
8.
 Embrace Me
 05:03
9.
 Apparition
 07:17

Durée totale : 43:15

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Ethereal Kingdoms


Chronique @ ericb4

10 Novembre 2019

Décollage amorcé par l'escadron danois...

Message a été reçu par l'inspiré combo danois du souhait affiché par sa fanbase de le voir revenir dans les rangs, et ce, quelque deux années suite à son encourageant et introductif EP « Ethereal Kingdoms ». Porté par l'accueil chaleureux réservé aussi bien par son public que les media, ce premier effort lui ouvrira largement la voie de la scène locale autant qu'il stimulera l'appétit de création du collectif nord-européen. Dans la foulée, s'ensuivront les singles « Endings » et « Beginnings », en 2018, et « Heartchamber », en 2019, tous trois inscrits au sein du présent et initial album full length dénommé « Hollow Mirror », sorti quelques mois plus tard chez le puissant label danois Mighty Music. Un retour en force, synonyme d'un réel désir d'en découdre de la part de la formation danoise, et cela, dans un registre metal n'ayant de cesse de voir affluer ses homologues. Aussi, ce nouvel arrivage sera-t-il de nature à favoriser son envol, faisant dores et déjà de nos compères d'insoupçonnés outsiders dont l'âpre concurrence pourrait bien avoir à se méfier ?

Cofondé en 2017 par le guitariste et compositeur Christian Rasmussen (The Vision Ablaze, Fall Of Pantheon) et la frontwoman et parolière Sofia Schmidt, aussitôt rejoints par le bassiste Jakob Holm (Fall Of Pantheon) et le batteur Jon Elmquist, le groupe ainsi constitué œuvre désormais dans un metal mélodico-symphonique aux relents prog, dark gothique et folk, empreint de théâtralité, à la fois puissant, gorgonesque et pétri d'élégance, à la technicité instrumentale éprouvée et parfois complexe, aux mélodies aussi entraînantes qu'exigeantes, jouant habilement des contrastes atmosphériques et vocaux. Ce dont témoignent les neuf pistes inédites du présent opus, s'enchaînant sereinement sur un ruban auditif d'une durée quasi optimale de 43 minutes, inspirées, cette fois, par les vibes de Nightwish, Xandria, Kamelot, Tristania, Draconian, Edenbridge et Eluveitie. Le plus souvent, la rondelle joue à plein sur la fibre émotionnelle et rares sont les moments de flottement réservés au chaland. Une œuvre élégante, frissonnante et racée, au trait de plume affiné, où nous sont contées moult histoires de fantômes...

Ce faisant, on effeuille un album à la production d'ensemble rutilante, réalisée par le producteur/mixeur et batteur danois Jakob Gundel (Invocator, Withering Surface...) chez Gainfactory. Aussi, à l'instar de son prédécesseur, ce méfait bénéficie d'un enregistrement d'excellente facture, d'un mixage à parités égales entre lignes de chants et instrumentation, et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique et de sonorités parasites réduites à néant. Une mise en relief quasi optimale de l'espace sonore que vient compléter un parterre d'invités de marque, enrichissant de leur présence chacune des compositions de la luxuriante galette. Y ont ainsi apporté leur contribution : l'émérite violoniste et vocaliste Amalie Skriver, déjà sollicitée sur le précédent effort ; le percussionniste, vocaliste et joueur de vielle à roue Sigurbodi Gretarsson (Nidafjöll, Danheim) ; le ténor et récitant Simon Lillelund Larsen ; le ténor Oliver Svensson (Downfall, Horns, EZHNO) et les basses Christoffer Müller et Mads ‘Arpeggio’ Sørensen. Invités auxquels s'ajoutent encore Lærke Krarup Leth à la flûte, Christian ‘Hansi’ Andersen au violon et Asger Forchhammer au violoncelle. Mais pénétrons plutôt dans la soute du navire en quête de trésors enfouis...


Lorsque la cadence feint de se faire mesurée pour mieux prendre l'ascendant, c'est sans jambage que nos acolytes marquent leurs premiers points. Ainsi, on ne mettra qu'une poignée de secondes pour se voir gagné par l'émotion générée par « Distance » ; ''nightwishien'' mid/up tempo où les claires inflexions de la belle nous encensent autant que ses growls saillants se plaisent à nous lacérer le tympan. Au cœur de cet enchanteur paysage de notes, où les contrastes rythmiques sont loin de manquer à l'appel et où s'inscrit un intrigant récitatif signé Simon Lillelund Larsen, s'unissent les cristallines impulsions d' Amalie aux siréniennes déambulations de la frontwoman. Sur un même modus operandi, l'entraînant et ''xandrien'' « Beginnings » ne saurait davantage rater sa cible. Et ce ne sont ni l'entêtant refrain ni le bref mais seyant solo de guitare ni même l'enivrant toucher d'archet de la violoniste qui nous feront lâcher prise, loin s'en faut.

Quand elle rétracte ses griffes, la troupe parvient à rendre son message musical aussi entraînant qu'enivrant. Aussi, comment esquiver « Heartchamber », mid tempo enjoué, à la féline rythmique, dans le sillage conjoint d'Edenbridge et Kamelot ? Réservant de poignantes montées en puissance de l'instrumentation, de gracieuses ondulations d'un violon libertaire, et un même duo féminin évoluant à l'unisson, l'engageant propos joue dans la catégorie des hits en puissance. Dans cette dynamique, l'aérien et ''nightwishien'' mid tempo « Silent Dance » livre des couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain propice à un headbang subreptice. Sous-tendu par une muraille de choeurs qui peu à peu s'épaissit, corroborée d'une flûte gracile et de grisants gimmicks guitaristiques, et réservant d'insoupçonnées variations rythmiques, le charismatique méfait interpelle autant qu'il se fait absorbant.

Accélérant un tantinet le rythme de ses frappes, le combo nous plonge volontiers dans un bain bouillonnant, apte à nous aspirer, parfois un peu malgré nous. Ainsi, l'énigmatique, tonique et somme toute théâtral « Ashes Within » nous fait flirter avec de mystérieuses, voire cauchemardesques créatures. Impression renforcée par les growls caverneux de la déesse, les notes agonisantes échappées d'un orgue mortuaire et les chaotiques oscillations d'un violoncelle en déroute. En dépit de son caractère anxiogène, recelant une mélodicité toute de nuances vêtue et de saisissantes accélérations de son corps orchestral, ce ''draconien'' effort ne manque nullement d'armes pour assurer efficacement sa défense. Non moins mystérieux, le ''tristanien'' mid/up tempo syncopé « Endings », quant à lui, délivre un martelant tapping, décoche un flamboyant solo de guitare et fait la part belle aux choeurs. Ainsi, c'est au cœur d'un étrange bal des vampires que se meuvent les chatoyantes empreintes des ténors Simon Lillelund Larsen et Oliver Svensson, s'adjoignant alors tant aux sulfureuses patines qu'aux growls saillants de la maîtresse de cérémonie. Et la sauce prend, là encore.

Ayant pris soin d'ouvrir le champ des possibles, nos compères nous immergent, par ailleurs, au sein d'espaces folk symphonique, exercice de style qui leur sied à merveille. Ce qu'illustre, d'une part, « My Kantele », infiltrant mid tempo progressif au carrefour entre Nightwish et Eluveitie. Mise en exergue par l'habileté de Sigurbodi Gretarsson à la vielle à roue et aux percussions, cette joviale et mélodieuse proposition offre également un saisissant face à face entre les crayeuses et oscillantes modulations de ce dernier et les pénétrantes envolées lyriques (ou les growls oppressants) de la belle. Dans cette veine, on n'éludera pas davantage « Embrace Me », galvanisant mid tempo où s'harmonisent diverses empreintes vocales. Si se dessine à nouveau un récitatif estampé Simon, des choeurs aux abois lui emboîtent prestement le pas, escortant alors un duo au sommet entre Sofia et Amalie. Un titre aussi énigmatique qu'hypnotique, où s'inscrit à nouveau la touche folk imprimée par Sigurbodi Gretarsson, venant alors compléter un tableau déjà richement orné. A la confluence entre puissance démoniaque et énergie savamment contenue, conjuguant judicieusement le Yin et le Yang, ces captatrices ogives demeurent à la fois une heureuse alternative et un terrain à exploiter encore pour nos valeureux gladiateurs.

Investis pour la première fois dans le redoutable secteur des pièces en actes, nos quatre mousquetaires ont certes témoigné d'un louable effort de composition et d'arrangements de bonne facture, mais sont demeurés le plus souvent déconcertants. Dans cette mouvance, la fresque « Apparition » délivre ses 7:17 minutes d'un spectacle épique, où tant la théâtralité qu'une touche dark gothique sont de mise. A la fois symphonisant et angoissant, l'opératique et tortueux effort libère totalement les growls alors devenus bestiaux de la frontwoman. Soudain, le rideau tombe une longue minute durant avant que ne reprennent les hostilités. Grandiloquent, chaotique, déchirant, et décousu, in fine, le méfait offre néanmoins de subtiles ondulations au violon tout en laissant apparaître les prégnantes mais fugaces volutes de Sigurbodi Gretarsson et Simon Lillelund Larsen. Bref, un exercice de style encore taillé dans la masse, à affiner et homogénéiser davantage pour espérer impacter plus largement le chaland.


Résultat des courses : le collectif danois signe une œuvre à l'identité artistique dores et déjà affirmée, à la technicité éprouvée, aux seyantes lignes mélodiques, et jouissant d'une production d'ensemble de fort bon aloi. Plus obscur mais non moins enveloppant que son aîné, cet éclectique effort génère une énergie aisément communicative tout en s'avérant fortement chargé en émotion. Et ce, même si certains passages à l'architecture éminemment complexe ne se dompteront qu'au fur et à mesure de leurs écoutes. A la fois poignant et diversifié sur les plans atmosphérique, rythmique et surtout vocal, cet essai a également concédé l'une ou l'autre prise de risque, obligeant ainsi nos acolytes à sortir de leur zone de confort.

De rares mais réelles fausses notes viennent cependant émailler la surface de l'assiette, à commencer par les enchaînements flottants dont nous abreuve leur emphatique esquisse. Le combo devra encore élargir le spectre de son offre, par le biais d'une ballade, d'un instrumental, entre autres ; exercices de style souvent requis dans ce registre et appelés de leurs vœux par un auditorat déjà sensibilisé aux travaux des maîtres inspirateurs du combo. En dépit de ces carences, deux ans à peine suite à sa sortie de terre, force est d'observer que les progrès du groupe en matière de composition et de finesse d'écriture sont loin d'être négligeables. C'est dire qu'il disposerait dorénavant d'un arsenal suffisamment étoffé pour opposer une belle résistance face à ses concurrents et se poser tel un sérieux espoir du metal symphonique à chant féminin. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...

Note : 15,5/20


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