Fides Inversa ou la foi inversée, honnêtement quel meilleur nom pour un groupe de black metal ? Le combo de
Rome est connu pour évoluer dans un black particulièrement noir et malsain, et ce depuis son premier album de 2009, Hanc Aciem Sola Retundit Virtus (The Algolagnia Divine). Amis du Malin, rassurez-vous, onze ans plus tard, la flamme noire est intacte. Troisième full length des Italiens,
Historia Nocturna ne renouvelle certes pas le style mais propose un condensé de ce que le black orthodoxe moderne a de mieux à offrir, entre pluie de blasts, chant rauque et aboyé, riffs sifflants et bourdonnants, et passages plus insidieux aux arpèges inquiétants.
Par moments, l’album se fait étonnamment brutal pour le genre, rappelant parfois
Marduk (le matraquage intensif de A Wanderer's Call and Orison, I Am the
Iconoclasm) ou un
Funeral Mist un peu moins furieux et chaotique, groupe dont les Italiens s’inspirent pas mal (Transcendental
Lawlessness, le début de I Glance You with a Touch, I Touch You with a Gaze) sans jamais perdre cette ambiance délétère et ésotérique pour autant. La voix de Wraath, nouveau venu dans le groupe, rappelle justement celle de
Mortuus/Arioch, grave et grondante, émanation impérieuse et sépulcrale renforçant encore la noirceur du tout.
Malgré cette intensité,
Fides Inversa aère ses compos de mélodies noires et vénéneuses qui s’intègrent parfaitement (The Visit, plus hypnotique, reposant sur un riffing répétitif et lancinant qui dégage une certaine beauté ténébreuse, certains passages de I Glance You with a Touch, I Touch You with a Gaze, la fin de I Am
Iconoclasm), rendant l’ensemble de ces 49 minutes plus digeste.
Certains morceaux sont moins frontaux, épaississant leurs ténèbres par des passages lents et dissonants qui nous rongent de l’intérieur (le break ambiant de I Am the
Iconoclasm ou Syzygy carrément cérémoniel, morceau lent et ritualiste avec ces descentes de tom graves et tribales, ce chant psalmodié et ces guitares mystérieuses qui nous enveloppent et nous étourdissent comme des vapeurs d’encens. La fin du morceau nous possède complètement, avec ce superbe solo dont les notes lumineuses semblent éclairer les abysses dans lesquelles le premier titre a précipité notre chute).
Vous l’aurez compris avec cette rapide description,
Fides Inversa n’invente rien avec ce
Historia Nocturna mais nous propose un black orthodoxe de très haute volée qui séduira à coup sûr les amateurs du genre. Si les références citées vous parlent, il n’y a pas à hésiter, courrez vous procurer ce manifeste de l’art noir, éteignez les lumières, allumez les bougies et que le rituel commence...
« Faites le premier pas sur le chemin de la foi. Vous n'avez pas à le parcourir entièrement, juste à faire le premier pas... ».
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