Quelle claque, mon dieu, quelle claque monumentale. Peu de groupes peuvent se vanter d'avoir sorti un premier album de la qualité d'"Hanc Aciem Sola Retundit Virtus". Très peu. Similaire à
Funeral Mist (
Mortuus a d'ailleurs réalisé la pochette et l'artwork du disque en général) pour la violence blasphématoire et la lourdeur des compositions,
Fides Inversa signe ici une oeuvre écrasante, basée sur le concept d'inversion de la foi chrétienne.
Le nom du groupe, "
Fides Inversa", se traduit par "Inversion de la foi" : nom tout trouvé quant au concept de ce premier album, dont le titre est traduisible par "Juste la vertu abaisse cette acuité", ébauchant les premières esquisses d'un Black
Metal pesant et profondément ancré dans l'anticléricalisme.
Les quatre titres, très longs, se suivent sans se ressembler. Le groupe à d'ailleurs fait le nécessaire pour ne pas lasser l'auditeur : tantôt passablement rapides (mais pas trop, on est pas chez
Antaeus), tantôt écrasants, l'enchaînement est fluide, et l'ensemble se complète aisément. Les titres marquent cette évolution de manière flagrante : décapitation, suicide, homicide, douleur de l'excès divin.
La production est très propre, d'une lourdeur impressionnante (surtout le travail sur les guitares, sonnant très grave, voire parfois presque comme des orgues d'églises), et la batterie n'est pas trop mise en avant (le travail sur le son des cymbales est d'ailleurs remarquable). Duo italien, les deux compères chantent à tour de rôle -ou en même temps-, et leurs voix respectives se complètent sans se ressembler (comme dans les choeurs d'une église, en somme).
Que dire de plus, si ce n'est que l'influence
Funeral Mist y est très présente ? Tant au niveau des concepts que dans les compositions, l'ombre de
Mortuus plane sur cet album. Loin d'être une pâle copie sans saveur,
Fides Inversa s'inspire de son illustre modèle pour créer son propre univers, fait de fureur, de folie, de fanatisme et de sang.
Après quelques écoutes, le constat est excellent, malgré quelques petites erreurs. En effet, l'ensemble sonne massif, propre, carré, malgré certaines fautes au niveau de la batterie, qui peine parfois à suivre la cadence (quelques parties sur "Suicidum" font tiquer l'oreille), mais rien de bien gênant à l'appréciation de ce disque, très bon album de toute façons. J'attends la suite avec impatience, rassuré par la note laissée par le groupe sur sa page myspace :
"
Fides Inversa est une créature qui fut engendrée pour durer".
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