Après la très réussie démo qu’était « l’Aube morne », j’attendais avec impatience le premier album de ce duo qui m’avait tout simplement conquis.
Alors l’album serait-il à la hauteur de ce que la démo nous avait laissé entrevoir du talent du groupe ?
Tout d’abord, la recette ne change pas. Le violon et les claviers s’accordent toujours parfaitement pour vous entraîner vers ces mystérieuses forêts si chères à nos 2 musiciennes.
La voix d’Agathe vous agrippe le cœur et dès la première piste vous savez que cet album va encore vous faire errer dans des abîmes de mélancolies durant les heures qui suivront.
Les premières secondes sont une plongée immédiate dans une nuit de sous bois (vent dans les feuilles et ululements comme si vous y étiez). Les demoiselles ont même poussées le réalisme jusqu’à faire se répondre les cris au loin, et si le vent est peut être un peu fort pour du réalisme jusqu’au boutisme c’est quand même très bien fait.
Les voix nous appellent ensuite rapidement vers les tréfonds forestiers, vivant cet album nous ne pouvons en effet rester en lisière des bois.
Quelques percus lointaines rehaussent le tout et accompagné par clavier et violon nous cheminons tranquillement suivant cet appel. Ainsi lorsque les voix s’arrêtent, on se retrouve perdu au milieu d’un environnement beaucoup moins accueillant qu’au début fait de vent et d’atmosphère hivernale
On s’aperçoit qu’on est perdu et la forêt nocturne est devenue tout de suite très flippante.
La tristesse du violon nous arrache à cette crainte passagère et l’album se lance alors vraiment.
Débordant de grâce et de mélancolie, le violon très présent dans cette 2e piste tiraille notre âme et s’arrête pour qu’une longue tirade d’Agathe finisse de nous achever.
La crainte de cette obscurité sauvage a alors disparu au profit d’un abandon total pour les mystères que cette forêt semble vouloir vous montrer.
Tout aussi parfait, le 3e morceau intitulé « Rencontre avec la dame » reprend le flambeau et je peux vous dire qu’à la fin de celui-ci, l’album m’avait déjà transporté loin mais alors loin…
C’est bien simple, je pense que si, à ce moment, un guignol avait eu l’idée de rentrer dans ma piole en agitant des maracasses sur un air de salsa et en me tendant un cocktail avec un grand sourire, j’aurai eu la même réaction qu’un petit faon voyant débarquer un bulldozer dans cette clairière où il aimait venir goûter les jeunes et vertes pousses.
Une larme de dépit aurait coulée le long de ma joue, déjà souillée par les effluves de rhum du briseur de rêve. Alors je sais, vous dites déjà « Moi, je lui aurais foutu mon poing sur la gueule et ses maracasses, il les aurait bouffées. Quant à son cocktail je l’aurais...bu».
Attention l’image c’était celle d’un faon dans une petite clairière pas d’un sanglier se roulant avec bonheur dans une mare glauque et boueuse. Je chronique
Artesia pas
Amon Amarth faut rester crédible (Les fans d’
Amon Amarth me faites pas un procès, j’en fait partis, quant aux fans de salsa, j’aurai très bien pu prendre la musette ; je hais les 2).
Après l’interlude nous cheminons ensuite dans une succession de piste jusqu’à une aube ventée et froide qui nous sort doucement du flottement dans lequel nous étions plongés.
Pourquoi, je ne décris pas tous les morceaux entre et bien parce qu’il m’est apparu à la première écoute (et ça continue d’ailleurs) très difficile de les séparer les 1 des autres. Non qu’ils se ressemblent tous, non que l’atmosphère soit toujours la même mais les longues tirades claviers, souffles vocaux vous lissent systématiquement la cassure occasionnée par un changement de morceau ou de concept à l’intérieur d’un même titre. Particulièrement vrai, par exemple, entre la luminosité d’ « Une ancienne légende » et la sombre introduction de « Prière au mortel ».
Vous vous laissez porter par la musique et lorsque la fin arrive, vous avez tout simplement entendu 4 morceaux, les trois premières pistes et le reste.
Dommage ? Non car vous ne vous êtes pas ennuyé une seule seconde, notamment par des compos plus travaillées que dans la démo. Celle-ci n’aurait pas permise, elle, un bloc musical homogène (au sens sans cassures) aussi long.
Un album que je recommande donc à travers cette chronique, encore très personnelle, ne suivant pas l’histoire et les paroles que cette fois-ci l’on a dans le livret.
Note : 18/20
Artesia, tout comme Dark Sanctuary dans le même genre, mériterait largement d'être un peu plus connu, et pourquoi pas de se montrer un peu sur notre triste scène française chérie des médias (toute cette vague de chanteurs sans voix ni mélodies...)
Ms j'avoue qu'une touche un peu plus personnelle aurait été la bienvenue...
Ca fait vrmt trop Dark Sanctuary qd même...
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