Higher

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15/20
Nom du groupe Overcrown
Nom de l'album Higher
Type Album
Date de parution 31 Octobre 2016
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Yggdrasil
Ecouter05:08
2.
 Barren Arms (Yggdrasil, Pt. II)
Ecouter02:18
3.
 Frozen
Ecouter06:58
4.
 Midnight Opera
Ecouter04:46
5.
 King Lear
Ecouter05:31
6.
 Cathy
Ecouter02:03
7.
 You Are Me
Ecouter07:20
8.
 Fallen
Ecouter05:25

Durée totale : 39:29

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Overcrown



Chronique @ ericb4

19 Décembre 2016

Une terre de contrastes nous est ici promise et l'espoir d'une graduelle ascension du combo italien permis...

Deux années suite à un inaliénable labeur en studio et de prestations scéniques locales remarquées, après un révélateur « Monochrome », démo ayant contribué à mieux nous familiariser avec son style (au carrefour d'influences aussi diverses que Nightwish, Ancient Bards ou encore Ravenscry), le quintet vénétien, originaire de Trévise, revient plus fort, plus déterminé à en découdre avec ses pairs. On comprend qu'il ambitionne dorénavant de se propulser plus haut dans l'échelle musico-sociale d'un registre metal symphonique (adjoint d'une touche power), auquel il est resté fidèle au cours de ses 10 années d'existence. Et ce, à l'instar du bien-nommé « Higher », premier album full length du combo italien, incisive et solaire galette où se succèdent 8 titres sur les quelques 39 minutes que compte l'opus.

Toutes les compositions et les textes, tout comme la production d'ensemble, propre et soignée dans ses détails, témoignant désormais d'un niveau d'exigence supérieur (notamment au regard d'un mixage bien ajusté), sont l'oeuvre exclusive d'un collectif transalpin soudé, celui-ci n'ayant opéré aucun changement de line up depuis déjà 6 ans. En outre, une attention particulière a été portée sur l'artwork de la pochette au design d'inspiration romantique, réalisé dans un style figuratif, sur fond de nature morte, avec un trait affiné dispensé par la frontwoman Giulia Morgana Penzo et Pierre Mattiuzzi. Nous intimant d'admirer, ou plutôt de se perdre dans un ciel bleu pâle, par-delà quelques branchages épars, nos acolytes nous font précisément entrer dans la symbolique inhérente au titre de cette offrande.

Premier constat : ce serait sur les passages au tempo contenu qui, plus qu'à l'accoutumée, renfermeraient quelques trésors susceptibles d'offrir les plaisirs parmi les plus immédiats que recèle ce manifeste.
Ainsi, on ne mettra pas bien longtemps à entrer dans la danse à l'aune du graveleux, souriant et saisissant mid tempo progressif « Yggdrasil ». Dans une atmosphère à mi-chemin entre « Oceanborn » de Nightwish et « Soulless Child » de ses compatriotes d'Ancient Bards, on évolue sur une sente mélodique d'une redoutable efficacité, ne laissant que peu de chances de s'en extraire sans éprouver quelques tenaces remords. En outre, un break savamment positionné autorise une charismatique reprise sur un refrain éminemment entêtant, surplombé d'un jubilatoire solo de guitare, dans la lignée d'un Lanvall (Edenbridge). Les chatoyantes et libertines patines de la sirène contribueront à magnétiser les dernières âmes rétives. Dans cette mouvance, dans l'ombre de Ravenscry, à l'image de « One Way Out », avec une touche d'Imperia quant aux harmoniques investies, « Frozen » s'offre comme un sculptural et avenant mid tempo où d'ondulantes et énigmatiques nappes synthétiques viennent incessamment à l'assaut, comme pour mieux enivrer nos sens. Quant à la maîtresse de cérémonie, sous de faux airs de Tarja, par ses puissantes et chaudes inflexions, rend couplets et refrains immersifs à souhait. On regrettera cependant une clôture quelque peu indécise. Enfin, « Midnight Opera », mid tempo à l'image d'une virulente composition wagnerienne, avec un zeste d'Epica eu égard à son riffing tranchant et à sa rythmique oppressante, déploie une dense et virevoltante orchestration samplée. Et ce, parallèlement aux célestes déambulations d'une déesse bien habitée. Et la sauce prend, une fois de plus.

Quand il lâche les chevaux, le groupe affiche également une belle santé tout en parvenant à nous retenir, celui-ci témoignant dès lors d'une certaine maturité quant à l'écriture de ses portées, ces dernières prenant dans cette salve tout leur sens. D'une part, l'entraînant, altier, complexe et poignant « King Lear » dissémine ses riffs acérés, d'une régularité métronomique, et des arrangements dignes des formations majeures du registre. Ce faisant, ce titre prend un aspect cinématique, nous transportant dans moult paysages de notes, jouant alors sur les effets de clair-obscur atmosphérique et rythmique. Un opportun ralentissement à mi-parcours, laissant entrevoir de fines et originales variations et de délicats arpèges au piano, tout comme l'hypnotique filet de voix de la belle, ne résistera pas à la déferlante sur un refrain étiré à l'envi. D'autre part, le vitaminé « Fallen », communément inspiré par Nightwish et Ancient Bards, octroie une belle lumière mélodique, une rythmique resserrée et des arrangements du plus bel effet. A la fois émouvant sur un fondant refrain, servi par les radieuses volutes oratoires de la douce, et rageur sur un couplet magmatique, il semble que le yin et le yang y soient parfaitement harmonisés.

Plus rarement, la sarabande a joué sur plusieurs effets de contraste, ce qui, semble-t-il, lui a réussi, sans pour autant avoir programmé un éventuel impact sur le chaland. Ainsi, par un fondu enchaîné, s'ouvre « You Are Me », fresque polyrythmique à la croisée des chemins entre Imperia, quant aux lignes de chant, et Nightwish, concernant le cheminement harmonique et les arrangements distillés. Accélérations et ralentissements alternent sereinement, tout comme les passages en voix claire évoluant parfois à voix basse. En outre, un pont technico-mélodique offre une confondante confrontation entre cordes échevelées et claviers vénéneux. Toutefois, par moments, on tendrait à s'égarer en conjectures technicistes, au point de perdre de vue la ligne mélodique d'ensemble. Peut-être le bémol de cette généreuse proposition.

Contrairement à bon nombre de ses homologues, l'expérimentée formation ritale n'a pas spécifiquement orienté son propos vers moult passages intimistes pour nous rallier plus directement à sa cause. Pour le moins, elle en a allégé la présence sur l'ensemble de son œuvre. Dans cette lignée, elle le fait de deux manières différentes, mais ayant pour point commun d'être toutes deux de modeste durée.
Tout d'abord, la brève, glaçante, répétitive mais légère et touchante ballade a-rythmique « Barren Arms (Yggdrasil, Pt. II) » est néanmoins apte à capter notre fibre émotionnelle à la volée. Celle que vient chercher, pour mieux l'aspirer, une prédatrice en gants de velours, glissant avec grâce et célérité sur un somptueux parterre instrumental, à la fois pianistique et violoneux. Par ailleurs, l'orage gronde, les larmes du ciel coulent alors sur nos visages ébahis à l'aune de « Cathy », laconique et venteux interlude instrumental, à peine murmuré par une douce et féminine présence. Ce faisant, une ambiance crépusculaire inonde cette humble piste, corroborée par un soyeux picking à la guitare acoustique. On oscille alors entre deux sentiments antagonistes : l'angoisse irraisonnée de nos âmes et le profond apaisement de nos sens.

Une terre de contrastes nous est alors promise et l'espoir d'une graduelle ascension du combo permis. Par cette sémillante livraison, il nous prouve que le potentiel pressenti sur sa démo continue à s'étoffer, et votre humble serviteur subodore qu'il est loin d'avoir tiré sa révérence. Techniquement abouti, mélodiquement efficace sans se montrer mielleux, ayant éludé quelques irradiants poncifs, étant rigoureusement élaboré et savamment construit, jouissant d'une logistique plus mûre, ce message musical prend l'ascendant ; et permet de placer le collectif transalpin parmi les valeurs montantes d'un registre metal symphonique à chant féminin qui ne les attendait pas nécessairement. Il leur faudra peut-être se détacher un peu plus, sans les renier, leurs sources d'influence pour conférer à leur œuvre tout son caractère et son substrat. Bref, une inspirée formation à suivre de près, de plus près...

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