Alors là, ami thrasher, tu ne devrais pas passer à côté de ce disque ! Les radiations du groupe Berlinois sont hautement corrosives, à mi-chemin entre du
Assassin/
Destruction (pour la virulence des riffs, les breaks et les vocaux proches de Schmier de notre Hänz Hazard) et
Nuclear Assault (la thématique, mais pas que).
Si ces quelques lignes suffiront à accrocher ou non le lecteur, c'est un plaisir pour moi de disséquer ce disque plus malin qu'il n'y paraît de prime abord (il faut passer outre les patronymes des musiciens -
Atomic Dude, Jerry
Reactor pour exemple). Le squelette global emprunte aux pères du mouvement cités ci-dessus, au même titre qu'un autre groupe du revival thrash apparu dans les années 2000, mais
Reactory sait s'extirper de la masse par une conviction proche du crossover de
Nuclear Assault ou
Death In Action, aidé en ce sens par une basse ronflante, très présente, et une énergie renforcée par les vocaux hargneux de Hazard et le jeu de batterie de
Atomic Dude. Mais surtout aussi par un sens de la composition qui tue. Vite. Bien. Proprement.
Les morceaux, toujours très rapides, sont tout sauf redondants, et ont ce petit quelque chose en plus qui fait mouche : Un gimmick de guitare, un refrain, un solo, un break inattendu, au choix en fonction des chansons. Le débit vocal de Hazard, emprunté autant à Robert Gonnella qu'à Schmier (
Assassin,
Destruction), haché et vindicatif, participe au dynamisme et à l'urgence des compositions (on peut quasiment toutes les citer, gage de qualité).
Mention à "Orbit Of Theia", toutefois, que n'aurait pas renié les grands
Vektor, c'est dire ! D'une durée de plus de 8 minutes, cette composition (le mot est bien choisi) est exceptionnelle, et mérite d'être partagée entre gens de bonne compagnie : intro acoustique, riff assassin, cri de possédé, thème rythmique accrocheur, et déferlante mélodique finale (3 minutes quasi-instrumentales) proche de ce que peuvent proposer les auteurs de Black Future. Un grand moment de Thrash (avec une majuscule) haut de gamme.
Si aucun morceau n'est faible, c'est que
Reactory, avec son sens de l'accroche, pourrait faire mosher un irradié, tellement son thrash se révèle corrosif au fil des écoutes avec ces refrains scandés (le terrible "ABC
Warfare") et sa mise en place bordélique et carrée à la fois : l'apanage des futurs grands.
Alors, après un
Hirax retrouvé, un
Harlott découvert, voici la nouvelle bombe allemande qui dame le pion à nombre de ses congénères en 2014, et se met directement dans le peloton trié sur le volet des formations de pur thrashmetal old-school à surveiller assidûment. Classique, mais de qualité.
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