Si Chester Bennington est aujourd'hui connu pour avoir largement contribué et influencé la scène néo-metal avec les deux premiers albums de
Linkin Park, et notamment, avec le succès rencontré par "
Hybrid Theory" - il n'en reste pas moins que sa période grunge, lui avait d'ores et déjà permis d'obtenir des bases solides. Mais cela remonte aux années 90' - où l'explosion du genre avait atteint son apogée, que ce soit avec "Nevermind" ou "
Temple of the Dog" pour situer un peu la crasse qu'il nous avait offert avec
Grey Daze (ex-Sean Dowdell
And His Friends) où deux albums ont vu le jour, un en
1994, et l'autre en 1997. Toutes leurs productions étant d'ailleurs tenues sous l'influence du rock alternatif.
Scott Weiland ayant déclaré qu'il était anormal, que
Stone Temple Pilots reste nommé ainsi après son départ peut être rassuré, puisqu'avec l'arrivée de Chester Bennington au micro, le quatuor se fait maintenant connaître sous l'appellation
Stone Temple Pilots with Chester Bennington. D'un autre côté, cela laisse perplexe quant à l'avenir du groupe : la bande prendra-t-elle un nom définitif pour se différencier de l'ère Weiland, et ainsi pouvoir changer son jeu avec une empreinte musicale plus marquée ?
Par ailleurs, les récents travaux de Chester au sein de
Linkin Park l'ont peut-être apaisé musicalement, puisque l'on ne retrouve plus la rage et la mélancolie présente chez
Grey Daze. Les structures restent simples et répétitives, et la voix ne décolle pas comme on pouvait l'espérer si ce n'est quelques tentatives sur "
Out of Time" (thème officiel de la WWE "
Hell in a Cell" par ailleurs, avec quelques influences empruntées au stoner) ou "
Cry Cry" qui permettent toutefois de nous rassurer et de faire bonne impression. Mais le but n'est peut-être pas de miser sur la puissance, mais bien ne pas détériorer ou toucher à l'identité originelle de
Stone Temple Pilots. Ce qui, est déjà flagrant si l'on compare le style adopté sur "
Black Heart" à celui de "Between the Lines" de l'album l'éponyme.
Même les durées de pistes suivent l'opus précédent, plutôt courtes, elles permettent ainsi à cet EP d'aller droit à l'essentiel. Mais c'est justement ce que l'on pourrait reprocher à ce "High Rise" : son manque de démonstration et donc l'alimentation de solos hard-rock qui se veut plutôt faible hormis sur "Same on the
Inside" et "
Cry Cry" où ils apporteront cependant un peu de fraîcheur et d'énergie à ces cinq-titres. On assistera également à un virage musical plus marqué avec des morceaux comme "Tomorrow" prenant une dimension pop-country alternative avec une voix plus posée et une instrumentation efficace, bien qu'un peu légère.
Alors que Chester renoue avec le grunge, et que paradoxalement, il eut déclaré il y a enCore quelques années que le néo-metal était mort depuis longtemps, il viendra réaffirmer le style de
Stone Temple Pilots pour lui donner un second souffle. Un choix de vocaliste plus que judicieux, puisque la seule personnalité grunge pouvant remplacer Weiland et avoir acquis un certain charisme durant sa carrière ne pouvait être que celle de Chester. Une grande partie du contenu artistique de cet EP est d'ailleurs signé de sa patte comme l'artwork ou les compositions (où il collabore avec le reste de la bande).
On aurait pu penser que Chester Bennington était devenu l'un des plus célèbres retraités du grunge, mais il reprend de l'activité en cette année 2013 pour pallier à la fatigue vocale de Weiland, parti défendre sa carrière solo avec son backing band, The Wildabouts. Ainsi donc,
Stone Temple Pilots nous délivre un EP honnête et efficace, constituant la première ébauche de l'ère Bennington.
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