La déception, tout comme l’ébahissement ou le surprenant, est un ressenti, un avis que l’on peut exposé après avoir écouté une ou plusieurs fois un album. Cette sensation peut être vécu par un groupe que l’on affectionne, par une énième parution qui peine réellement à convaincre, par des artistes qui usent d’une bien triste manière leur indéniable talent ou, plus simplement, par un style musical pour lequel on possède un très grand intérêt. Dans n’importe quel cas, il s’agit d’une perception peu appréciable, encore plus lorsqu’il s’agit de la chroniquer.
Dans le cas du quatuor australien d’
Aversions Crown, ce délaissement n’est, pour le moment, pas dans l’ordre du jour. Si la formation de deathcore n’a pas tant d’expérience dans le domaine musical, elle fait pourtant déjà partie des grands noms de death extrême. Au-delà d’une scène australienne active et de plus en plus reconnue (
Thy Art Is Murder,
Parkway Drive,
Northlane,
Make Them Suffer, etc.), nos musiciens tirent leur épingle du jeu avec une thématique extraterrestre, futuriste, très axée sur la science-fiction.
En parlant de l’identité du groupe, il serait presque normal de penser aux expérimentalistes du death technique de
Rings Of Saturn. Cependant, les compositions des australiens n’atteignent nullement la technicité de celles des américains, même si l’intensité et l’inspiration demeurent des forces indéniables. La représentation d’un univers fantastique est transportée dans les pochettes d’album, toutes extrêmement soignées et recherchées. Et ce n’est pas
Hell Will Come For Us All, quatrième production du groupe, qui viendra nous contredire, même si la fresque humaine n’aura jamais été autant présente.
Pour cette nouvelle parution, les musiciens ont de nouveau fait confiance au label
Nuclear Blast, pour lequel nous avons eu le droit à un Xenoblade de haute voltige. Le groupe, avec l’aide de Matt Shorter (
Boris The Blade,
Exile,
Reflections Of Ruin), a été l’acteur de la production de l’album. Pour le line-up, le vocaliste Mark Poida a du renoncer à l’écriture de cette nouvelle pièce, suite à de graves complications médicales. En ce sens, c’est donc Tyler Miller, actuel chanteur du groupe The Guild, qui devient le nouveau leader du quatuor australien.
Ce changement se ressent dès les premiers instants avec The Soil. Après une courte introduction étouffée, inquiétante et intrigante, parsemée de quelques cris lointains, nos musiciens ne tarderont pas à sortir l’artillerie lourde avec une invasion de blastbeats, une ribambelle de riffs supersoniques ainsi qu’un chant growlé totalement destructeur. L’ensemble fait le même effet qu’un rouleur compresseur : pas question de répit, tout s’enchaine sans savoir où donner de la tête. L’effet est presque positif. Presque.
En effet, si les australiens n’ont rien perdu de leur dextérité et de leur dynamisme, ce premier titre n’est sans rappelé les compositions d’un
Thy Art Is Murder ou d’un
Fit For An Autopsy : certes, l’ensemble est diablement efficace mais le résultat est assez quelconque car la surprise n’est clairement pas au rendez-vous. Et c’est bien là le principal défaut, et non des moindres, de ce quatrième jet : il n’y a aucune stupéfaction, ni de véritables émotions qui se dégagent. Il n’y a même pas cette once de personnalité qui aurait pu sauver ce classicisme devenu barbant.
Car oui, c’est bien l’ennui qui nous guette passé trois titres. Les instrumentaux se ressemblent étrangement et le travail vocal ne présente aucune variation, à l’instar de son compatriote
Thy Art Is Murder. Pire encore, notre quatuor australien a presque poussé la copie conforme avec des thématiques omniprésentes dans la discographie de Thy Art : les guerres humaines dans The Soil, les inégalités salariales avec
Born In The Gutter ou encore les désastres humains avec The Final Judgement.
Seul le titre éponyme évoque l’univers dystopique, pourtant principalement mis en valeur lors des précédentes compositions du groupe.
Fort heureusement, certains éléments permettent tout de même d’émoustiller notre curiosité et d’être enfin abasourdi, en témoigne l’immense breakdown de
Hymn Of
Annihilation, dont la sérénité est spectaculaire. Caught In The System impressione plus par un travail vocal qui, certes manque toujours de fluctuations, mais qui n’en demeure pas moins impressionnant d’équilibre et de grandeur. Le double breakdown, l’un hâtif et l’autre lourd, apporte un peu plus de changements dans le schéma assez basique proposé jusqu’à présent.
Hell Will Come For Us All est, comme son nom pourrait presque nous l'indiquer, une véritable fournaise musicale, un condensé d’impétuosité et de pugnacité. Malheureusement, ses trop nombreuses ressemblances avec
Thy Art Is Murder ou
Fit For An Autopsy en font un album très vite sans intérêt et une véritable régression par rapport aux précédentes parutions. Les amateurs de deathcore devraient y trouver leur compte mais passé d’un concept unique à une prestation classique a forcément des répercussions et
Aversions Crown les paie ici. Il ne reste plus qu’à espérer que les australiens ne resteront pas dans cette dynamique traditionnelle.
Super chronique mec , Xenocide était pourtant un bon album de deathcore, mais comme tu dis il faut pas se leurrer, ça tourne en rond que ce soit Thy Art Is Murder, Neaera , Whitechapel ou encore Carnifex quoique avec leurs dernier album ils sont sortient des sentiers battus mais on a toujours la même sauce de servit, sauf quelques exceptions comme sur l'album Xenocide , le morceau Erebus est une vrai bombe, Thy Art Is Murder avec le terrible Reign Of Darkness et Carnifex avec son No Light Shall Save Us , après les structures reste les mêmes que ça plaise ou non.
Merci Baal pour ton retour, ça me fait plaisir. Oui, il y a pas mal de formations de Deathcore qui peinent vraiment à convaincre ces derniers temps : ce sont généralement les mêmes recettes qui tournent encore et encore. Il y a une dizaine d'années, on aurait crié au génie mais là honnêtement, ça devient très vite chiant. Fort heureusement, le Deathcore se renouvelle un peu grâce à des artistes de talent. Mon gros coup de coeur restera sans doute un long moment pour Shadow Of Intent mais je dois dire que Lorna Shore m'a beaucoup surpris aussi.
Sinon, il y a pas mal de groupes underground qui m'ont donné de bonnes impressions. Si tu es intéressé, je pourrais te faire une petite liste en pv ^^
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