L’américain
Paul Sabu est le fils de parents acteurs, c’est d’ailleurs l’étoile au nom de son père sur Hollywood
Boulevard que l’on apperçoit sur la pochette.
Pas étonnant donc que le petit Paulo soit très vite attiré par le milieu artistique. Pour lui ce sera la zique. A même pas vingt ans, il s’est déjà fait un nom en composant quelques titres discos qui ont bien fonctionné dans les charts. Il a depuis œuvré sur de nombreuses BO pour des séries ou films et bossé avec quasiment tout le music business, de Madonna à Prince, de
Alice Cooper à Shania Twain, en passant par Bowie et Wasp. Le grand écart facial n’a aucun secret pour Paulo. Sauf que, depuis tout jeune, il veut aussi être sur le devant de la scène.
En 1979, il enregistre deux disques nommés « Sabu », aussi différents stylistiquement que peuvent l’être le yin et le yang. Le premier est un ep 5 titres de disco à guitares, pas si éloigné de ce que proposa, comme par hasard,
Kiss à la même période avec «
Dynasty » puis « Unmasked ». Le second est un full lenght de hard rock franchement hyper sympa que je recommande. En 1984, c’est avec
Kidd Glove que revient Sabu, un disque pop rock archi chiant et aux synthés insuportables. Il se cherchait un peu à cette période l’ami Paulo que ça ne m’étonnerait pas. D’autres diront, et ils n’auront probablement pas tort, qu’il était prêt à se compromettre pour réussir à tout prix. Bref, un an plus tard, le revoilà avec ce «
Heartbreak » qui balance le truc qui avait le vent en poupe aux US en 85, à savoir un hard rock aux fortes teintes Fm. Sauf que l’album n’est même pas distribué dans son pays, c’est dire à quel point tout le monde là bas croyait en lui. Pour la France, c’est l’éphémère Enfer Records qui sortira le disque. Improbable.
Paulo s’occupe de tout, compositions, voix, guitares, production, cuisine pour la cantine. Ses soli manquent du côté flashy d’un Vai ou d’un Aldrich mais ils sont toujours mélodiques. Pour la voix, ce qui frappe d’emblée, c’est à quel point elle fait penser à celle de
Sammy Hagar, un truc de fou. Une fois que tu as bloqué là-dessus, t’es foutu et tu n’entends plus que Sammy. Je me demande si
Van Halen a pensé à lui à l’époque pour remplacer Roth. Quoi que, niveau charisme, il y a un monde entre ce bon Paulo et le red rocker.
Les morceaux les plus hard rock ont nettement ma préférence («
Heartbreak », « Shake rattle roll », « Hot flash » ou encore « New girl in town », dont le riff me fait penser à celui de «
Scream until you like it » de Wasp que Sabu a d’ailleurs co-composé). Côté Fm/Aor, mention assez bien à « Breakin out », « Just for the moment » et à un « Still alive » qui aurait parfaitement convenu à Eddie
Money. Ça pique un peu en revanche pour «
Angeline », «
Call of the Wild » et surtout «
Tuff stuff ».
Si malgré son acharnement – un album est encore sorti en 2022 -, il ne connaitra jamais le succès en tant qu’artiste solo, Paulo pourra se consoler en ayant collaboré aux albums d’artistes ayant remporté 14 statuts de platine et 11 d’or.
Pas dégueulasse quand même non ?
Merci beaucoup pour cette chronique avec laquelle je suis assez d'accord. En plus , cela m'a rappelé que j'avais oublié de rentrer ce "Heartbreak" dans ma collection, donc ça tombe bien. Cet album n'est pas un indispensable mais il n'est pas désagréable non plus, et puis j'ai une certaine sympathie pour Paul Sabu qui, s'il n'est pas régulier dans la qualité de ses productions, reste un musicien très respectable.
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