Avec aussi
Defeated Sanity,
Despondency,
Nile,
Wormed et
Malignancy qui ont présenté chacun un nouvel album l’année écoulée, les anciens du gaz piliers du brutal Death effectuent un retour en force en ce moment, il est réjouissant de voir que
Brodequin vient également s’ajouter à la fête.
Le trio de Knoxville avait défrayé la chronique au tout début des années 2000 avec une série d’albums qui repoussaient les limites de la violence dans le brutal Death. Reformé en 2015, les frères Bailey ont pris leur temps pour se remettre dans le bain, retrouver un batteur capable de suivre le rythme effréné de leurs compositions, et obtenir un deal avec l’inévitable label Season Of
Mist.
Le résultat se nomme Harbringer of
Woe (2024), quatrième missile faisant suite vingt ans plus tard à
Methods of Execution, et dans la même lignée brutal Death impitoyable.
Le tableau « A
Martyr of Fanaticism » de José de Brito, représentant une femme visiblement torturée par quelques bourreaux au service de l’inquisition, illustre parfaitement la pochette avec un sujet qui a toujours été leur concept, jusque dans le nom du groupe.
Pas d’intro inutile,
Diabolical Edict déboule à fond sans crier garde avec les blast-beat ininterrompus de Brennan Shackelford, les guitares agressives de Mike Bayley, et le chant ultra guttural de son frère Jamie, leur recette de toujours. La production en revanche a quelque peu évolué vers quelque chose de simultanément plus étouffé et plus costaud, la basse est davantage en avant et les instruments et les riffs plus facilement identifiables qu’avant, ce qui d’un autre côté atténue (légèrement) le côté barbare qu’on aime tant chez ce combo.
Car
Brodequin est toujours brutal, très brutal même, mais conserve ce côté organique, d’ailleurs niveau batterie chaque morceau a été enregistrée en une seule prise et sans le moindre recalage, et si vous avez un doute il vous suffit d’aller regarder les vidéos de l’enregistrement de Brennan Shackelford.
On noterait presque une certaine évolution, notamment sur un morceau comme Theresiana, plus varié et posé que ce qu’a toujours fait le trio, Of Pillars and
Trees contient même une partie centrale avec un passage qu’on peut presque qualifier d’atmosphérique. Mais tout est relatif, on reste toujours chez un des groupes les plus extrêmes de la planète, et comme pour mieux me contredire le titre suivant Tenaillement n’est que déluge de violence et turbo tabassage.
Alors que le brutal Death est trop souvent représenté par des groupes caricaturaux qui tentent d’imiter
Suffocation et
Deeds Of Flesh,
Brodequin a toujours un style unique, une force de frappe nullement altérée par le temps, et se permet même le luxe de se renouveler en partie, chapeau.
BG
Quel album, quelle puissance. J'aimais déjà les anciens skeuds mais celui-ci est finalement mon préféré. Un grand merci pour la chronique en tout cas.
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