Sous l’impulsion des frères Mike et Jamie Bailey,
Brodequin voit le jour en 1998 à Knowville, Tennessee. Le but de ce trio furieux qui cite volontiers dans ses influences
Last Days Of Humanity,
Napalm Death ou
Angel Corpse, est de piocher dans ce que le Death
Metal a de plus violent. Après un premier album écoulé à plus de 5000 exemplaires (chiffre impressionnant pour un combo de Death
Metal underground), les américains accouchent de leur deuxième full-lenght chez Unmatched
Brutality qui n’est autre que leur propre label, suivant ainsi l’adage « On n'est jamais mieux servi que par soi-même. ».
Festival of Death (2001) est trompeur : derrière un artwork digne de figurer sur un livre d’histoire (Jamie Bailey est diplômé dans cette matière voyez-vous) et certains titres du même acabit ("Gilles de Rais"),
Brodequin dissimule une musique ultra-violente qui ne souffre absolument d'aucun temps mort. Le batteur Chad Walls envoie dès la première note de Mazatello des blast-beats ininterrompus soutenus par le mur de guitare de Mike ainsi que la basse grondante de Jamie et surtout sa voix effroyablement gutturale et totalement inarticulée.
Les titres se font implacables et étouffants, un peu à la manière d’un
Internal Suffering mais encore plus basique. Le son de guitare âpre rappelle celui de
Suffocation sur Effigy of the
Forgotten, mais avec le matraquage continuel à la batterie, il est parfois difficile de saisir tous les plans ; toutefois lorsque les tempos se font plus lents et lourds comme sur Judas Cradle, c’est un régal. Le mixage du
Seven Taran Sky a fait la part belle à la batterie et la voix mais a tout de même lésé un chouia la guitare. Il faut dire que réussir un bon équilibre sur ce genre de disque ultra-bourrin n’est pas gagné d’avance : même Erik Rutan s’y est cassé les dents sur
Awakening of the Rebel de
Internal Suffering.
Mais c’est avant tout la violence qui compte ici et en ce sens
Brodequin n’a rien à envier aux pires combos de la planète comme
Disgorge,
Inhume ou
Deeds Of Flesh (old). Même si une certaine linéarité se fait sentir à la longue, les morceaux sont réellement performants à l’image d’un "Gilles de Rais" implacable aux riffs incisifs et travaillés (si si..) et au jeu de batterie dévastateur de Chad.
Tiens, voilà du bourrin pour paraphraser un collègue…
Brodequin fait partie des combos ne tendant que vers une chose : taper le plus fort possible et faire le plus de bruit possible dans une déflagration ultime de
Brutal Death aux relents Grind : mission accomplie.
BG
Que ce soit le néophyte ou le zicos à l'oreille sensible, ce groupe a tendance à repousser pas mal de monde.
L'ultra-brutalité linéaire du combo peut en effet faire bloquer du monde , mais de temps à autre, s' injecter une bonne dose de BRODEQUIN, cela fait du bien...
Je tiens à en remettre une couche 10 ans après cette belle chronique (merci Beergrinder!).
BRODEQUIN reste à mon sens un des piliers de cette scène "ultra-brutale" et cet album est incontournable pour tout fan de ce style de musique. Il est violent, technique et intense! (un grand coup de chapeau à Chad Walls qui ne fait pas dans la dentelle).
Je dois reconnaitre qu'il faut plusieurs écoutes pour arriver à cerner les riffs et la trame de chaque chanson.
Mais une fois rentré dedans, c'est devenu une sacrée drogue... en tout cas pour moi!!
Au passage, j'ai eu la chance de rencontrer Jamie Bailey au Monthly Assault à Zug (Suisse) en Décembre 2018, et le type est une "crème". Poli, respectueux, très sympathique et disponible, ce fut un réel plaisir de lui parler et de les voir en live.
Ca ne peut que vous faire aimer encore plus ce groupe et un paquet d'autres formations feraient bien d'en prendre de la graine...
Je dis RESPECT et chapeau les gars!! Je rêve d'un nouvel album...
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