Tout a débuté par un ouvrage intitulé : "Livre de la Révélation", plus connu par le commun des mortels sous le nom de : "Livre de l’
Apocalypse", celui-ci ayant servi de principale source de créativité pour ce groupe si particulier.
Baptisé Apostolica, il s'agit-là d'un nouveau quatuor anonyme dont ses membres ont pris des noms de scène empruntés aux prophètes bibliques, débarquant ici avec son premier méfait «
Haeretica Ecclesia ». D'un point de vue conceptuel, ce disque se pose comme le chapitre initial du travail de réécriture du livre de l'
Apocalypse dans une tonalité moderne. De ce fait, le combo prétend l'avoir révisé dans le contexte d'aujourd'hui ; cependant, force est de constater qu’ils sont allés dans la voie de la simplification. Qu'importe, nos quatre prophètes masqués ont décidé de se représenter comme les nouveaux cavaliers, déclarant la guerre au paradis pour célébrer l'être humain malgré ses défauts et ses faiblesses.
Pour ce faire, le groupe a décidé de tout miser sur le mystique. En effet, il n'y a aucune véritable information le concernant, c'est comme s'il était sorti de nulle part et tout ce que l’on en sait, c’est que ce combo venu d'Italie comprend de grands musiciens de la scène metal mondiale. Afin de jouer cette carte, ils ne révèlent bien évidemment pas leur véritable patronyme ; à la place, nous avons des surnoms bibliques : Ezekiel (chant), Isaia (guitare),
Jonas (basse) et Malachia (batterie). Il s'agit donc là d'un groupe qui va tout jouer sur son image (à l’instar de
Ghost,
Kiss, Slipknot,
Lordi et bien d’autres encore), ses membres étant habillés comme il se doit, avec des vêtements assez élaborés cachant leur apparence, et munis de masques assez bien travaillés.
Pour le style, l'originalité ne sera guère de mise puisque pendant toute sa durée, «
Haeretica Ecclesia » répand un constant parfum de déjà-vu. En effet, nous avons ici affaire à du
Power Metal respirant certains parfums des groupes
Sabaton,
Orden Ogan et
Powerwolf, que ce soit par leur façon de chanter comme les Allemands ou grâce aux refrains "glorieux" auxquels le groupe suédois nous a habitués. A l’écoute, la comparaison sera inévitable, mais ce n’est pas une mauvaise chose car, malgré l'originalité vraiment difficile à trouver, Apostolica a ce petit quelque chose qui mérite qu’on y accorde de l’intérêt.
Cet
Apocalypse revisité débute par son premier chapitre, «
Sanctus Spiritus ». On devine déjà ce qui attend l'auditeur durant les 50 prochaines minutes : un orgue en introduction, des chœurs sombres, une batterie puissante, une guitare onctueuse, un solo relativement simple suivi d'un chant mélodique et d'un refrain entraînant. En général, tout est assez optimisé et rythmé, le chant choral et les paroles en latin, pour leur part, ajoutant une sorte de mystique de l'église qui, avec la voix rauque d'Ezekiel, sonne plutôt bien.
Malgré cela, comme expliqué précédemment, ce fameux sentiment : « Je l'ai entendu quelque part » reste difficile à éliminer car, dès "
The Sword of
Sorrow", la référence à
Sabaton est immédiatement reconnaissable, en particulier quand Ezekiel introduit ses "R" enjoués. S'ensuit "Come With Us", pur style power symphonique, qui semble être le candidat parfait au rôle de power ballade grâce à sa démarche plus calme pendant le couplet. Ce titre reste surtout marqué par une mélodie étouffée qui explose ensuite dans un refrain facilement accrocheur.
Le deuxième chapitre s'ouvre ensuite avec deux titres inscrits dans la même veine, "
Thanatos" et "
No More Place in Hell". Ils sont clairement une référence à
Powerwolf ! Cependant, la première citée est un morceau sautillant nous gratifiant d’un couplet sombre, menaçant, avec un refrain qui, même s'il est répétitif, mêle de façon appétissante triomphalisme et impudence forcée. Vient ensuite "
Pollution Is My Name", composée d’une distorsion couplée à des figures de basse et de guitare, en accompagnement d'un clavier qui occupe le devant de la scène et toujours avec ces notes d'orgue d'église.
Le dernier chapitre de cet évangile diabolique débute tout d'abord avec "Famine", dont le point culminant revient encore une fois à l'emphase typique du combo allemand qui nous transporte vers le titre suivant "The
Dusk Is Coming". Ici, nos musiciens jouent avec un mouvement presque languissant et sinueux, et ce, malgré les doses puissantes d'une mélodie arrogante qui crée un hymne magnifique et vigoureux et atteignant son apogée dans le final. Quant à l'ultime verset de ce nouvel
Apocalypse, "
Redemption", il se démarque par son côté très triomphal et clôt ce premier essai avec la juste dose de fougue et de vigueur.
Au final, «
Haeretica Ecclesia » peut être décrit comme plutôt satisfaisant, de bonne qualité, bien produit, et engageant. Ce sont là les quelques compliments que l'album mérite. Ces nouveaux cavaliers de l'
Apocalypse savent comment faire de la musique mémorable et elle restera longtemps dans votre tête.
Le point négatif, c'est que l'on pourrait comprendre ceux qui fulminent en criant au plagiat (le mot est tout de même un peu dur). En effet, ce qui revient souvent comme critique c’est un manque d'indépendance, voire une simple copie de
Powerwolf, de
Sabaton ou encore de Demons &
Wizards.
Malgré tout, «
Haeretica Ecclesia » reste très amusant et offre beaucoup de bonnes chansons. C'est définitivement un album de qualité, avec une belle image et des refrains composés pour être chantés. Les prochains opus nous diront s'ils vont continuer sur cette voie ou s'ils mettront davantage leur propre empreinte afin de faire taire ces critiques négatives à leur encontre. De toute manière, cela ira vite et nous les retrouverons rapidement dans de futures compositions puisqu'un contrat de plusieurs albums avec un label bien connu a d'ores et déjà été signé.
Si ce n'est le nom du groupe on croirait que tu parles de Warkings ! Mais non je ne connais pas ce groupe.
Sinon bonne chronique qui me donne envie d'aller écouter.
Merci beaucoup! Il vaut la peine d'être écouté!
Warkings c'est quand même un peu plus travaillé je trouve même si, je te l'accorde, quand tu écoutes leurs albums du premier au dernier, ce sont les mêmes!
Je te parlais surtout de l'attitude des musiciens: speudos et masques tout comme Warkings.
Ah d'accord je n'avais pas compris ! Ah sur ce point la effectivement on en est pas loin! C'est un peu une copie aussi.
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