Malgré ses nombreuses années d'activité
Hate Squad n'a jamais réussi à s'imposer et est toujours resté bloqué en seconde division.
Pourtant ce groupe allemand, rescapé des années 90, s'est fait remarquer dès ses débuts en délivrant un surprenant mélange de
Power/Thrash
Metal (un style qui sera rebaptisé par la suite
Power/Thrash/Groove
Metal) et de Hardcore.
Formé à Hanovre (Basse Saxe) en 1993 par le chanteur Burkhard Schmitt, le guitariste Tim Baurmeister, et le batteur Helge Dolgener
Hate Squad, comme de nombreux groupes, connait quelques difficultés pour stabiliser son line-up.
En
1994, après l'arrivée de Mark Künnemann (guitare) et de Robert Radeka (basse),
Hate Squad enregistre la démo "
Theater of Hate", ce qui lui permet de décrocher un contrat avec le label GUN (
Depressive Age,
Grave Digger).
La même année
Hate Squad, qui se retrouve sans bassiste suite au départ de Robert Radeka (c'est Tim Baurmeister qui occupe provisoirement son poste), entre en studio mettre en boite "
Theater of Hate", son premier album qui sort en novembre.
Sur ce disque les allemands interprètent dix morceaux certes de bonne tenue, mais où l'influence de groupes comme
Sepultura ("Self-Defense (Is No Offence)") et
Napalm Death ("Cause
And Effect") ainsi que celle de
Sick Of It All ("
Bastards") et
Godflesh ("Love/
Hate") est plus que palpable.
Pour autant "
Theater of Hate" est plutôt bien accueilli et permet à
Hate Squad de se produire sur scène, notamment au
Dynamo Open Air (Pays-Bas) le 2 juin 1995.
Quelques mois plus tard le groupe sort, à nouveau sur GUN, "
I.Q. Zero", son deuxième album.
Plus abouti que "
Theater of Hate", "
I.Q. Zero" voit
Hate Squad, qui a digéré ses différentes influences (même celle, importante, de
Sepultura), proposer un très bon condensé de
Power/Thrash
Metal et de Hardcore, le tout, parfois, saupoudré d'une touche d'Industriel.
Peu après
Hate Squad, qui a recruté le bassiste Bauke De Groot (ce dernier, rencontré lors du concert au
Dynamo Open Air, a rejoint le groupe juste après l'enregistrement de "
I.Q. Zero"), tourne le clip "
Not My God" (ce qui lui permet de toucher un public plus large) et donne de nombreux concerts en Europe en première partie de
Kreator, Grip Inc.,
Napalm Death, et
Merauder.
En 1997
Hate Squad, qui s'est séparé de Mark Künnemann et de Tim Baurmeister (qui a rejoint
Ryker's) puis les a remplacés par Markus Fenske, sort le déroutant "
Pzyco!", son troisième album.
En effet, à l'instar de
Massacre avec "Promise" (1996),
Hate Squad a décidé d'expérimenter de nouveaux sons en s'inspirant de formations telles que
Fudge Tunnel et
Godflesh avec un résultat peu concluant.
Suite à cet échec GUN ne renouvelle pas son contrat, ce qui entraîne le départ du guitariste Markus Fenske (remplacé par Michael Gerstlauer) et surtout une longue traversée du désert.
Ce n'est qu'en 2004 que Burkhard Schmitt (chant), Bauke De Groot (basse), et Helge Dolgener (batterie) accompagnés de Martin Blankenburg (guitare) et du revenant Mark Künnemann font leur retour discographique avec "
H8 for the Masses", le quatrième album de
Hate Squad qui sort sur Swell Creek Records (le label de Bauke De Groot).
A l'écoute de "
H8 for the Masses", le titre qui ouvre le disque, terminé les expérimentations, les allemands renouent avec la brutalité de leur début en lâchant un
Power/Thrash/Hardcore
Metal dans la lignée de "
I.Q. Zero".
Cette envie d'en découdre, amplifiée par la percutante production d'
Herman Frank (guitariste de
Victory), se poursuit avec "Walls" et "Don't Forget", deux morceaux sur lesquels Burkhard Schmitt pose ses vocaux extrêmement gras que l'on peut définir comme un croisement entre ceux de Max Cavalera (
Sepultura,
Soulfly) et ceux de Mark Greenway (
Napalm Death).
Si avec les entraînants "Raging
Hate" (et ses chœurs virils) et "We Are Amused"
Hate Squad semble vouloir se rapprocher, grâce aux virevoltantes parties de guitares de Martin Blankenburg et Mark Künnemann, de certains groupes de la scène Hardcore Américaine comme
Hatebreed et
Madball, ce n'est pas le cas avec "
Never Give Up" où on retrouve les fameuses touches d'Industriel présentes sur certains titres de "
Theater of Hate" et "
I.Q. Zero".
Cependant c'est en exécutant son vindicatif (et groovy)
Power/Thrash/Hardcore
Metal qu'
Hate Squad est le plus performant, comme le prouvent "Time For
Revenge" (un vieux morceau que Burkhard Schmitt a composé avec l'ancien guitariste Michael Gerstlauer), "Rrrroar !", et "
Burn In Hell", trois excellents titres portés par la puissante section rythmique Bauke De Groot (basse) et Helge Dolgener (batterie).
C'est avec "...But The
Fight Goes On" (petit clin d'œil à
Entombed), un morceau davantage Hardcore
Metal que
Power/Thrash/Hardcore
Metal, qu'
Hate Squad clôture ce très bon et très énergique "
H8 for the Masses".
Même si "
H8 for the Masses" ne rencontre pas le succès de "
I.Q. Zero" (Swell Creek Records n'ayant pas les mêmes moyens de promotion que GUN), cet album permet néanmoins à
Hate Squad de retrouver une partie de son public.
En 2008, soit quatre ans plus tard, le groupe sort, sur le label de Piet Sielck (
Iron Savior) Dockyard 1, "
Degüello Wartunes", un disque dans la lignée de "
H8 for the Masses".
Les bonnes critiques que reçoit ce cinquième album permettent à
Hate Squad de signer chez
Massacre Records.
Depuis le groupe a sorti deux disques sur cet important label, "
Katharsis" en 2011 et "
Reborn from Ashes" en 2018.
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