Guilty

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13/20
Nom du groupe Dawn Of Eternity (GER)
Nom de l'album Guilty
Type Album
Date de parution 22 Mars 2014
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

Limited to 200 copies
1.
 Ego
Ecouter05:51
2.
 Goodbye
Ecouter04:08
3.
 Cut Me Loose
Ecouter03:58
4.
 Amorticure
Ecouter05:08
5.
 Sing for Me
Ecouter04:17
6.
 Guilty
Ecouter04:26
7.
 Blind My Eyes
Ecouter03:03
8.
 No Emotions
Ecouter06:15
9.
 You Suck
Ecouter03:54
10.
 Oceans
Ecouter06:27
11.
 Fire
Ecouter05:24

Durée totale : 52:51

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Dawn Of Eternity (GER)



Chronique @ ericb4

21 Septembre 2019

Une troublante offrande, pas encore un foudre de guerre...

Après une longue traversée du désert, voici la formation allemande enfin de retour, aujourd'hui bien déterminée à en découdre. Soucieuse de gommer quelques erreurs de jeunesse relatives à son introductif et friable EP « Catastrome », la troupe a pris le temps nécessaire à la maturité de ses compositions tout en s'étant consacrée à un travail des plus minutieux en studio. Aussi, aux fins d'une longue période de labeur, s'est-elle ingéniée à peaufiner la production d'ensemble de son nouvel arrivage. En effet, pas moins de quatre années séparent ce premier album full length, « Guilty », de son modeste aîné. Témoignant d'une ingénierie du son plutôt soignée, à commencer par des finitions désormais bien moins lacunaires et un mixage plus ajusté signé Johannes Wenisch (guitariste rythmique d'Amorticure), les 53 énergisantes et intrigantes minutes de la galette nous signifient que le combo teuton aura placé la barre plus haut et élevé d'un cran le niveau de ses ambitions. Un louable et salvateur sursaut auquel on ne s'attendait plus...

Dans ce dessein, le collectif d'outre-Rhin a refondu son line-up. Cofondé en 2007 par la frontwoman et pianiste Sara Seubert et le guitariste et growler/screamer Johannes Kittel, le groupe sollicite désormais les talents du batteur Torsten Ossowicki, en remplacement de David Burmann, et du bassiste Chris Töpke, à l'origine de l'artwork d'inspiration fantastique de l'opus. De cette solide collaboration émane une œuvre à la fois volontiers pulsionnelle, troublante et empreinte de noirceur, dans la veine du précédent effort. A nouveau orienté vers un metal gothique acide aux relents dark assaisonné d'une pointe de doom/death mélodique, le combo continue d'offrir un regard alternatif doublé d'une touche d'originalité à son message musical. Aussi, les 11 titres nous font-ils voyager tour à tour entre les univers de Lacuna Coil, Tristania, The Gathering, Draconian, We Are The Fallen et Evanescence, la source d'inspiration première de nos compères.


C'est le plus souvent en eaux troubles que s'effectue la croisière, le cargo instrumental se plaisant alors à nous bringuebaler, en ne relâchant la pression qu'en de rares occasions. Ce faisant, et pourtant dotés d'une énergie difficile à prendre en défaut, nos valeureux gladiateurs peineront parfois à nous retenir plus que de raison. Ainsi, les rivages enchanteurs de l'entame de « Ego » ne sauraient longtemps masquer les gorgonesques créatures peuplant cette île vénéneuse. A mi-chemin entre Lacuna Coil et Tristania, disséminant des riffs corrosifs adossés à une rythmique résolument sanguine, cet anxiogène mid tempo progressif aux relents dark gothique accuse, par ailleurs, de tenaces et usantes linéarités mélodiques. Non moins offensifs et développant tous deux un riffing en tirs en rafale doublé d'une sidérante force de frappe, les up tempi « Cut Me Loose » et « Sing for Me » revêtent chacun l'aspect d'une véritable bombe incendiaire. En dépit d'arrangements de bon aloi, mais recelant, parallèlement, moult séries d'accords aux enchaînements flottants, dans un cas comme dans l'autre, la sauce aura du mal à prendre. Plus déconcertants encore, arpentant nombre de chemins de traverse et de terrains visqueux, le ''draconien'' « Blind My Eyes » tout comme le lugubre « You Suck » bien souvent nous livrent à notre propre sort...

Lorsqu'il retient les chevaux, ce n'est qu'aux fins de plusieurs passages circonstanciés que le combo parviendra à aspirer un pavillon déjà sensibilisé aux vibes de ses maîtres inspirateurs. Ainsi, dans le sillage de Draconian, l'éthéré et acide mid tempo « Goodbye » décoche d'insoupçonnées montées en puissance du corps orchestral. Dans cette atmosphère souffreteuse, les claires inflexions de la sirène répondent point pour point aux growls ombrageux de son acolyte. Dans cette énergie, on retiendra le mid tempo syncopé « Amorticure », tel un The Gathering de la première heure, pour son effet de contraste atmosphérique mettant en regard des couplets lascifs et ténébreux et un lumineux refrain mis en exergue par les envolées semi-lyriques de la belle. Par ailleurs, on appréciera tant la touche orientalisante que les soudaines accélérations et l'enivrant refrain exhalant des entrailles de « Guilty », reptilien et grisant mid tempo à la confluence entre Tristania et We Are The Fallen. Enfin, pourtant muni d'un délicat picking à la guitare acoustique et paré des angéliques impulsions de la déesse, c'est dans l'ombre de ses voisins que s'inscrira « No Emotions », rampant mid tempo aux riffs crochetés, ''evanescent'' en l'âme.

Plus rarement, nos acolytes nous ont projetés en d'intimistes espaces avec, pour effet, de nous happer, un peu malgré nous. D'une part, recelant de fondants couplets relayés chacun d'un refrain immersif à souhait, la power ballade « Oceans » d'inspiration ''gatherinienne' réserve également d'insoupçonnées variations rythmiques et un cheminement d'harmoniques apte à magnétiser le tympan. Au fil de sa progression, la tendre offrande a, par ailleurs, aiguisé ses riffs et densifié son corps oratoire de growls caverneux, rendant l'argument des plus enchanteurs. D'autre part, c'est tout en légèreté que s'impose « Fire », élégante ballade a-rythmique d'obédience folk rock. Laissant entrevoir le gracile filet de voix de la maîtresse de cérémonie tout en essaimant un délicat slide à la guitare acoustique, l'instant privilégié se greffe sur une mélodicité toute de nuances vêtue. Bref, un exercice de style certes classique, mais rendu moins convenu qu'à l'accoutumée, et qui sied particulièrement bien à nos valeureux gladiateurs.


Le temps aurait joué en la faveur de la formation teutonne, cette dernière nous octroyant une œuvre aussi tourmentée qu'énigmatique, plutôt frondeuse, parfois romantique, à l'ingénierie du son désormais bien moins sujette à caution. Tout comme son aîné, cet opulent effort combine harmonieusement les styles tout en témoignant de quelques prises de risques, au demeurant parfaitement assumées par nos acolytes. Cependant, si la mise à distance des sources d'influence lui a permis de gagner en épaisseur artistique, le propos accuse, par ailleurs, d'incompressibles linéarités mélodiques, d'inlassables répétitions de séries d'accords ainsi que l'une ou l'autre zone de remplissage. Plus diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique que son prédécesseur, le présent manifeste renseigne néanmoins sur l'actuelle capacité du combo à jouer sur la fibre émotionnelle du chaland. Bref, un message musical d'envergure, en proie à quelques irrégularités mais compensées par de nouvelles et engageantes sonorités. Affaire à suivre...

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